La puissance au bâton, signée Michael Zgorzelski

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Par Pierre-Olivier Poulin
La puissance au bâton, signée Michael Zgorzelski
:Michael Zgorzelski est l’un des frappeurs les plus craints de la Ligue de baseball senior majeur du Québec. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Au bâton, il ne manque pas de puissance. Dans le stade Jacques-Desautels, les partisans l’acclament quand il se présente à la plaque. Après seulement deux saisons avec le Brock de Drummondville, l’Américain Michael Zgorzelski est rapidement devenu un favori de la foule dans l’univers du baseball drummondvillois… et un redoutable frappeur pour ses adversaires.

Pour l’amateur moyen, Zgorzelski n’est peut-être pas le nom qui saute aux yeux en premier, mais dans la Ligue de baseball senior majeur du Québec, sa réputation n’est plus à faire.

Né à Albany dans l’État de New York, celui-ci fait partie d’un des trios offensifs les plus dangereux au niveau senior BB, en compagnie de Marco Roy et de Dyllan Labonté-Morin. Frappant la plupart du temps au troisième rang (réservé généralement au meilleur frappeur), l’Américain n’a qu’un seul objectif quand il se présente au bâton : frapper la balle le plus fort et le plus loin possible.

Rencontré avant le match numéro 3 de la série demi-finale entre le Brock et le B45 de Cap-Rouge/Saint-Augustin, Zgorzelski n’en est pas à sa première escale depuis son séjour universitaire à State University of New York College – Cortland.

Employé chez Girardin, ce dernier avait pris une année sabbatique avant de tenter sa chance avec le Brock, en 2019. Avant d’arriver à Drummondville, il a passé les dernières années à jouer pour le Cactus de Victoriaville dans la catégorie senior élite. En plus d’essais à Trois-Rivières et Québec dans la ligue Can-Am, le joueur d’avant-champ a roulé sa bosse un peu partout dans son pays natal en participant à des camps professionnels des ligues majeures. Mais c’est en passant par Gatineau que Zgorzelski a fait sa première rencontre avec la province.

«Ma femme vivait à Québec et avait deux opportunités d’emploi. Une était à Granby et l’autre était à Gatineau. Elle voulait choisir le meilleur endroit pour que je puisse apprendre le français, tout en travaillant en anglais. À l’époque, je travaillais pour Pepsi à New York et j’ai fait des entrevues pour la compagnie à Ottawa. Elle n’avait pas de place, donc j’ai été voir Coca-Cola», raconte avec humour le joueur de champ.

Michael Zgorzelski. (Photo d’archives – Ghyslain Bergeron)

Par un pur hasard, la conjointe de Zgorzelski a également permis à ce dernier de pratiquer son sport favori dans la province.

«À l’école secondaire Le Boisé, elle travaillait avec Carl Drouin, qui est grandement impliqué dans le baseball à Victoriaville. Elle a tout simplement dit que je savais jouer. Par la suite, Carl a contacté le directeur général du Cactus, Jonathan Camiré. Soudainement, je reçois un courriel m’invitant à aller jouer pour son équipe. Moi et ma femme vivions dans des villes différentes, donc je lui ai dit que je déménagerais dans un mois», raconte le joueur du Brock.

Vivre dans le baseball

En ayant vécu son enfance près de New York, le joueur de 35 ans a grandi en quelques sorte avec les Yankees. Une réalité des plus ironiques, puisque le père de Michael, James Zgorzelski, a déjà évolué dans les ligues mineures pour l’organisation rivale, celle des Red Sox de Boston, dans les années 1970.

D’ailleurs, le paternel a eu une certaine influence sur la carrière du fils. Tout comme son père, il peut contribuer au champ et au monticule. Avec le Brock, Michael a pu donner un coup de main sur la butte, mais s’est vu interdire l’accès cette année, étant donné son expérience.

«Quand j’ai une question ou que j’ai besoin d’aide pour quelque chose, mon père semble toujours avoir la réponse. Je peux toujours l’appeler pour lui demander un conseil», affirme le puissant cogneur.

De plus, il a également eu la chance de voir de grands noms du sport jouer tout près de chez lui, alors que les Yankees avaient leur filiale AA à Albany dans les années 1990. Pour le porte-couleurs du Brock, l’attitude et la personnalité d’un joueur le captivaient plus que les performances et les statistiques.

«Un de ceux que j’ai rencontrés était Derek Jeter. C’est tellement un bon gars. Il s’approchait de la clôture pour nous parler et signer des autographes. Quand j’étais à l’arrêt-court, je voulais être comme lui, mais nous sommes différents au bâton», explique celui qui a également vu jouer Mariano Rivera, Bernie Williams, Andy Pettitte et même le joueur de football, Deion Sanders.

Même s’il considère ne pas avoir de rituel précis avant un match, Zgorzelski a peut-être été inspiré par cet entretien. Quelques heures plus tard, il frappait une longue balle pour aider le Brock à accentuer son avance dans la série face au B45. Neuf jours après cette performance, l’Américain a connu le match de sa vie avec quatre longues balles et neuf points produits. Un sentiment qui ne s’estompe jamais, selon lui.

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