À monsieur Alain Carrier (Tribune libre)

À monsieur Alain Carrier (Tribune libre)
(Photo : L'Express)

TRIBUNE LIBRE. J’ai lu avec beaucoup d’intérêt vos interventions médiatisées, celles avant que vous ne deveniez maire. Vous invitiez les membres du conseil municipal à la prudence pour ce qui concerne les dépenses ; n’en effectuer aucune qui ne soit essentielle compte tenu des situations difficiles vécues par beaucoup de PME de notre ville, particulièrement en cette période de pandémie.

Vis-à-vis un citoyen qui se présentait au conseil pour faire connaître les aberrations d’un règlement municipal qui le désavantageait, face à décision de  son voisin de modifier son balcon et pour lequel la ville avait octroyé à ce dernier un permis, vous aviez répondu qu’un règlement, ça se change.

Face à nos rues dont l’asphalte est endommagé à cause d’un mauvais entretien, vous aviez suggéré de mettre une équipe là-dessus, en continuité, pour colmater les fissures au fur et à mesure qu’elles se créent, afin d’éviter que la pluie et le gel ne viennent aggraver la situation.

Vis-à-vis le dépotoir de St-Nicéphore, vous aviez dit que vous vous batailleriez bec et ongle pour faire respecter le zonage de la ville par WM, une compagnie américaine, qui voudrait agrandir le site d’enfouissement.

Enfin vous aviez dit et redit que vous seriez à l’écoute des citoyens.

Ce sont là tous de bons points. J’espère que les actions suivront, si elles ne sont pas déjà commencées.

Mais lorsque j’ai lu dans L’Express du 23 septembre 2020 que vous souhaitiez construire un stationnement à étage pouvant recevoir de 300 à 400 voitures, tout ça derrière les commerces de la rue Heriot qui, en plus, serait surplombée d’un restaurant, j’ai été interloquée. Et lorsque j’ai lu que vous vouliez installer un chapiteau dans le parc Woodyatt, afin  que des artistes chanteurs et musiciens d’ici puissent s’y  produire dans la belle saison… J’étais un peu découragée. Tout ça pour faire plus de monde, plus d’achalandage. Pour que ce soit plein le jeudi soir, le vendredi soir et le samedi soir comme vous le disiez au média. J’ai compris par là que vous étiez à la recherche de moyens, disons pour le moins surprenants pour ceux-ci, qui feraient en sorte que le centre-ville retrouve sa vitalité.

Lorsque Drummondville a accordé des permis à des promoteurs pour installer des commerces en bordure de l’autoroute 20, pour construire centres commerciaux et grandes surfaces, avec des stationnements gratuits à perte de vue, entraînant de ce fait l’étalement urbain, cela a eu pour conséquence de vider le centre-ville de ses petits commerces variés où, plusieurs s’en souviennent, il n’était pas rare d’en connaître les propriétaires!  Et lorsqu’on a installé des parcomètres partout sur Heriot, Brock et Lindsay  ainsi que dans le stationnement derrière les magasins de la Heriot,  il n’en fallait pas plus pour faire fuir les consommateurs et anémier ce qui restait de vitalité dans le «bas de la ville».

Commentaires

Vous faites des propositions pour revitaliser le centre-ville. Or je me permets ici de commenter vos propositions :

-Construire un stationnement à étage pour recevoir de 300 à 400 voitures, sans compter la pollution que cela créerait, tous les urbanistes dignes de ce nom vous le déconseilleront. Toutes les revues d’urbanisme qui traitent du sujet proposent plutôt des aménagements qui découragent la présence des voitures dans les centres-villes de manière à favoriser les piétons-consommateurs, la promenade, le lèche-vitrine, le « flânage », etc.

-Créer un restaurant au-dessus du stationnement, en plus d’installations très coûteuses, ferait concurrence à ces quelques petits et très bons restaurants que nous avons déjà.

-Inviter des chanteurs sous un chapiteau, dans le parc, pendant la belle saison serait purement événementiel, c’est-à-dire d’une durée limitée, sans compter tous les inconvénients que vivraient les gens des alentours : les décibels, le bruit, les pétarades, les motards et tout ce qui vient avec.

Suggestions

Je sais qu’on ne peut pas refaire le centre-ville, mais on peut l’améliorer. Permettez-moi de vous faire quelques suggestions constructives et peu coûteuses qui aideraient à revitaliser le centre-ville :

  1. Pour les rues du quadrilatère que vous semblez privilégier, créez des sens uniques pour la circulation des voitures.
  2. Diminuez la vitesse à 30km/h.
  3. Plantez des arbres de chaque côté des rues pour apporter de l’ombre aux piétons y compris sur la Brock. Disposez des bancs.
  4. Élaborez un programme financier pour attirer et faciliter l’installation de nouveaux petits commerces.
  5. Retirez les parcomètres, y compris ceux sur le stationnement derrière les magasins de la Heriot.
  6. Achetez le bâtiment qui abritait la pharmacie Jean Coutu (coin Cockburn et Hériot) et faites-en une location coopérative qu’on pourrait appeler «Le petit Marché Hériot», avec des produits frais, 7 jours sur 7. Il y a un passage juste en face de l’édifice qui relie le stationnement derrière les magasins et la rue Heriot. Avantageux pour les piétons.

Enfin, Il y aurait bien une réflexion à faire sur l’utilisation du centre-ville, de son bâti et de ses installations.

Posez-vous la question : « Qui, un samedi soir, stationne sa voiture pour aller dans un restaurant du centre-ville, reprend sa voiture après le souper pour se rendre à la Maison des Arts et, après le concert ou le spectacle, reprend encore sa voiture pour aller prendre un dernier verre au centre-ville, car il n’a pas de restaurant ou de bars près de la Maison des Arts?»  Personne… Surtout en hiver, on soupe chez soi, on va entendre le concert à la Maison des Arts, on sort de la Maison des Arts et on va vite mettre son pyjama… C’est comme ça.

Il faudrait donc créer «ce quelque chose» qui fasse que tout se passe à pied, une fois que la voiture est stationnée : apéro, restaurant, cinéma, concert et verre après la veillée.

À réfléchir…

Michelle Théroux, citoyenne de Drummondville

_____

Le www.journalexpress.ca publie avec plaisir les opinions de ses lecteurs. Les lettres doivent être courtes, envoyées par courriel et signées avec l’adresse et le numéro de téléphone de l’auteur. Seuls le nom et la localité seront mentionnés. Nous nous réservons le droit de les publier et, au besoin, de les abréger. Les sujets d’intérêt local et régional sont traités prioritairement.

Les opinions émises ne sont pas nécessairement partagées par la direction et ne doivent porter atteinte à la réputation de quiconque. Pour faire connaître votre opinion, il suffit de faire parvenir votre lettre à l’adresse suivante : redaction@journalexpress.ca

 

Partager cet article