Un hiver incertain pour les «snowbirds»

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Par Emmanuelle LeBlond
Un hiver incertain pour les «snowbirds»
Diane Mercier et Martin Roy devant leur motorisé. (Photo : gracieuseté)

VOYAGE. Les retraités Diane Mercier et Martin Roy avaient planifié vivre en motorisé à l’année longue. La pandémie a freiné les ardeurs du couple, qui comptait migrer vers la Floride pour l’hiver.

«Ça fait quatre ans que je suis à la retraite et mon conjoint est à la semi-retraite. Il travaille l’été, mais pas l’hiver. On avait comme plan de s’acheter un motorisé pour passer nos hivers en Floride. Ça fait un an et demi qu’on reste en motorisé. Ça défait nos plans pour les prochains mois», raconte la Centricoise Diane Mercier.

Le couple est sans domicile fixe depuis 2019, question de vivre pleinement sa vie de nomade. «On n’était pas souvent chez nous pendant l’été parce qu’on était en motorisé. Pour nous, c’était une bonne solution de louer notre appartement au lieu de déménager d’une place à l’autre. À partir du mois de juin, on vivait à temps plein dans le VR», explique-t-elle.

D’après les indications du gouvernement fédéral, la frontière canado-américaine restera fermée jusqu’au 21 octobre*. «On n’a rien annulé encore. On fait juste retarder notre départ. Tout va dépendre si les frontières ouvrent. Si les frontières n’ouvrent pas, on ne pourra pas traverser avec notre maison.»

Si le statu quo est conservé, le couple devra trouver une solution d’ici les prochaines semaines. «On est bon pour un mois dans notre motorisé. On se donne ce temps-là pour prendre une décision, précise Diane Mercier. En attendant, on cherche un 1 et demi à louer.»

L’incertitude est omniprésente. «C’est sûr que ça me rend anxieuse parce qu’on ne sait pas où on s’enligne et j’aime ça savoir où je m’en vais.»

Solution régionale

Devant les difficultés vécues par les «snowbirds», l’Hôtel et Suite Le Dauphin de Drummondville a décidé de passer à l’action en proposant des forfaits d’hébergements pour cette clientèle. «La plupart des snowbirds vivent sans domicile fixe. Ils vivent dans leur VR toute l’année, tout en cuisinant leur nourriture. Ils ne peuvent pas se contenter d’une chambre d’hôtel régulière. Ils ont besoin d’une chambre avec une cuisinière et un frigidaire. On leur offre un type de chambre qui s’apparente à un condo», soutient Étienne Aubin, directeur marketing du groupe GenCaM, affilié au Dauphin.

Un service clé en main est offert, incluant la connexion internet, le câble, le chauffage, le gymnase, la piscine et un service de buanderie. «Si le snowbird veut inviter sa famille ou ses amis, on leur donne une salle gratuitement et qui respecte les mesures sanitaires», précise-t-il.

Cette nouvelle initiative est rafraîchissante, dans un contexte où le milieu hôtelier est dans une impasse. «On ne se cachera pas que l’industrie hôtelière traverse une crise sans précédent. On est aussi gestionnaire du Dauphin à Québec et il n’y a pas personne. On loue de dix à quinze chambres par jour. C’est un désastre.»

«[Les forfaits d’hébergement pour les snowbirds] sont stimulants. Présentement, il n’y a pas beaucoup de positif auprès des hôteliers et des restaurateurs. Si une initiative peut encourager nos employés à continuer à croire à l’hôtellerie et aux nouveaux marchés, on va continuer», s’exclame M. Aubin.

Rappelons que l’offre du Dauphin est tombée dans la mire de plusieurs hôtels à travers la province qui ont décidé d’offrir des forfaits similaires.

 

*À noter: le texte a été écrit avant le 21 octobre. Ottawa et Washington ont décidé de prolonger d’un autre mois leur entente sur la fermeture de la frontière entre le Canada et les États-Unis jusqu’au 21 novembre.

 

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