Elliot Vaillancourt a fait le plein de confiance en Suisse

Elliot Vaillancourt a fait le plein de confiance en Suisse
Elliot Vaillancourt estime avoir beaucoup appris au cours de la dernière année, durant laquelle il a notamment été couronné champion du circuit nord-américain. (Photo : archives, Cameleon.ca)

SKI ACROBATIQUE. Pour la première fois depuis des lunes, Elliot Vaillancourt aura passé six longs mois sans toucher à la neige. De retour d’un camp d’entraînement tenu dans les Alpes suisses, le Drummondvillois se sent maintenant prêt à attaquer sa quatrième saison au sein de l’équipe canadienne de ski acrobatique.

Entre le moment où la saison de la coupe du monde s’est interrompue, en mars, et son arrivée au pays du fromage et du chocolat, en septembre, Elliot Vaillancourt a été contraint de s’entraîner à la maison ou en gymnase. En temps normal, n’eût été la crise sanitaire, l’athlète de 21 ans aurait participé à quelques camps à l’extérieur du pays pendant la saison estivale.

«Six mois sans skier, c’est long, mais ça m’a donné l’occasion de faire d’autres choses. J’ai passé beaucoup de temps avec ma famille. J’ai aussi pu faire beaucoup de vélo de montagne et de randonnée à pied. Mais j’avais hâte de retrouver mes skis», a relaté le fils du champion canadien de motocross Carl Vaillancourt, qui a vu sa sœur Sandrine accrocher ses skis au cours des derniers mois.

Pendant ce séjour de 21 jours dans la commune de Zermatt, près de la frontière italo-suisse, Vaillancourt et ses coéquipiers ont été confrontés à des conditions météorologiques difficiles. Pendant six jours consécutifs, les bosseurs canadiens ont été cloués au sol en raison d’une importante tempête de neige.

«Chaque fois qu’on va à Zermatt, c’est un pari risqué! Tout dépend de la météo sur le glacier qui se trouve en haute altitude. En plus de la neige, il y avait beaucoup de vent. Avec la tempête, la piste n’était pas assez sécuritaire. Ils ont dû la fermer et la refaire en entier», a raconté Elliot Vaillancourt.

En raison de la pandémie, les membres de l’équipe nationale ont vécu à l’intérieur d’une bulle, séparés en groupes restreints de quatre ou cinq athlètes. Elliot Vaillancourt s’est donc retrouvé avec le multiple champion mondial Mikaël Kingsbury, Laurent Dumais (6e rang mondial) et Gabriel Dufresne (21e). Le quatuor québécois a partagé le même espace pour dormir, manger et s’entraîner.

«C’est devenu ma famille pour trois semaines! Avec des athlètes de leur trempe, ma seule option, c’était d’apprendre. Je les ai regardés aller attentivement. Ce sont trois gars différents qui ont chacun leurs habitudes, leurs façons de faire et leurs opinions. J’ai pris des choses à gauche et à droite afin de faire ma propre recette», a raconté Vaillancourt, qui a peaufiné sa technique de saut ainsi que sur sa vitesse en piste.

De retour au Québec depuis quelques jours, le jeune homme se soumet à une quarantaine de 14 jours dans une résidence de Lac-Etchemin, près du mont Orignal. Il vit ce confinement en compagnie de son ami Éliot Grondin, un planchiste beauceron qui revient également d’un camp en Suisse. «On en profite pour s’entraîner et étudier», a indiqué celui qui a entrepris des études en génie mécanique à l’Université Laval.

Une affaire de mental

Étant passé du groupe «Next Gen» au groupe «coupe du monde» de l’équipe nationale l’an dernier, Elliot Vaillancourt aura finalement obtenu sept départs sur les dix étapes du circuit mondial disputées en 2019-2020. Le produit du club du mont Sainte-Anne s’est classé au 41e rang du classement international avant que la saison ne soit interrompue par la crise du coronavirus.

Même s’il n’a pas été en mesure d’obtenir les résultats souhaités, Vaillancourt estime avoir beaucoup appris au cours de cette première saison dans la cour des grands. Il en ressort grandi et avec la tête haute.

«Sur le circuit mondial, les pistes sont similaires, mais le niveau de compétition est plus élevé. C’est un jeu qui devient plus mental. Pendant les compétitions, j’étais plus stressé. Souvent, je perdais mes repères. Je me laissais affecter par des détails que je ne pouvais pas contrôler», a expliqué Vaillancourt.

Elliot Vaillancourt en Finlande en décembre 2019. (Photo gracieuseté)

En février, le skieur drummondvillois a fait un retour sur le circuit nord-américain. Son objectif : terminer au sommet du classement afin d’assurer sa place au sein de l’équipe canadienne en vue de la saison 2020-2021. Une mission qu’il a réussie haut la main en décrochant six podiums en seulement huit épreuves, devenant le premier Canadien à réaliser cet exploit depuis 2011.

«Du jour au lendemain, je suis passé de la coupe du monde au circuit Nor-Am. Les deux courses avaient lieu sur la même piste, à Deer Valley. Un jour, il y avait une foule énorme et des caméras de télévision partout, mais le lendemain, il n’y avait plus personne. Ce n’était pas la même ambiance. J’ai pu mettre toute mon attention sur mon ski et j’ai obtenu de bons résultats», a raconté le champion nord-américain.

«En parlant avec mon préparateur mental, on a conclu que mon focus devrait être pareil, peu importe les circonstances extérieures. J’en ai pris conscience, mais il me reste maintenant à le mettre en pratique. Je dois mieux gérer mon attention en coupe du monde», a ajouté le champion du monde junior des bosses en parallèle en 2019.

À moins d’une annulation, la saison 2020-2021 de la coupe du monde prendra son envol les 4 et 5 décembre, en Finlande. À la mi-novembre, l’équipe canadienne s’envolera vers la Suède afin de participer à un camp préparatoire.

«Avec la situation qu’on vit, on ne contrôle pas ce qui va se passer cette saison. On va donc y aller une course à la fois. Pour l’instant, toute mon attention est concentrée sur la première course et le camp qui la précédera», a laissé entendre le bosseur arborant une flamme orangée sur son casque.

«Je me sens confiant. J’ai connu un camp productif en Suisse. Je suis là où je voulais être dans ma préparation. Mon objectif, c’est de faire la finale le plus souvent possible cette saison. Encore une fois, ce sera une affaire mentale, mais je sais que je peux percer le top 16», a ajouté celui qui est appuyé par l’entreprise Cascades.

Vaillancourt a également les yeux rivés sur le championnat mondial de ski acrobatique, un prestigieux événement qui se déroulera en Chine, en février 2021. «Il y a cinq gars classés en avant de moi au Canada et seulement quatre seront retenus pour participer au championnat du monde. Je suis le négligé dans cette course, mais je n’ai rien à perdre», a conclu celui qui rêve de se qualifier pour les Jeux olympiques de Pékin en 2022.

Partager cet article