Feu vert pour les clignotants des pompiers

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Par Ghyslain Bergeron
Feu vert pour les clignotants des pompiers
En mai 2015, la ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault avait annoncé que Bécancour et les environs serviraient de banc d’essai pour l’utilisation du feu vert clignotant par les pompiers volontaires ou à temps partiel. (Photo : Gracieuseté)

URGENCE. Les pompiers québécois pourront bientôt faire l’usage d’un feu clignotant vert, sous certaines conditions, lorsqu’ils se rendront sur les lieux d’un appel d’urgence, ou à leur caserne, à bord de leur voiture personnelle. Le règlement devrait entrer en vigueur dans les prochains mois, partout au Québec.

Depuis 2015, dans les MRC de Bécancour et des Collines-de-l’Outaouais, le projet-pilote a été réalisé avec succès. Ce clignotant vert permet aux autres usagers de la route de comprendre que le véhicule derrière eux est en situation d’urgence et que, si la situation le permet, peut lui céder le passage.

Mais, l’obtention d’un tel privilège ne se fait pas en criant ciseau. Une longue liste de consignes et une règlementation stricte viennent avec l’utilisation du feu vert clignotant. (la liste complète peut être consultée ici)

En premier lieu, entre autres, l’autorité municipale qui a établi le service de sécurité incendie dont le pompier est membre doit adopter une résolution qui prévoit l’utilisation du feu vert clignotant par les pompiers de ce service.

Le sapeur doit avoir complété la formation de l’École nationale des pompiers du Québec portant sur les règles d’utilisation d’un feu vert clignotant.

De plus, le demandeur ne doit pas avoir fait l’objet, dans les deux années précédant sa demande, d’aucune sanction en vertu de l’un ou l’autre des articles 180, 185 ou 191.2 du Code de la sécurité routière.

Le directeur du Service incendie de Saint-Germain, Mario Vaillancourt, est favorable à une telle initiative.

Mario Vaillancourt.

«J’ai fait quelques essais et c’est plus rapide. C’est convaincant. J’ai été surpris de voir que les gens se rangeaient sur le côté pour me laisser passer. Je trouve que c’est un bel outil. Mais l’obtention d’un feu vert n’est pas automatique pour nos pompiers et il ne faut pas oublier que ce n’est pas un passe-droit. Ils sont soumis au Code de la route comme tous les citoyens. Il y a une responsabilité qui vient avec ça», a-t-il mentionné.

Pendant le projet-pilote, aucun accident n’a été rapporté dans les deux municipalités où les pompiers ont utilisé le feu vert clignotant.

Vu d’un bon œil par le directeur du Service incendie de Saint-Cyrille, la municipalité a toutefois décidé d’adopter le statuquo.

Martin Boisclair, directeur du Service incendie de Saint-Cyrille.

«À court terme, on ne va pas instaurer le feu vert pour nos pompiers. On va regarder comment ça va aller. Il faut aussi penser à ce que ça va coûter et au temps à y consacrer.

Il y a une lourde administration à gérer. On a d’excellents temps de réponse (sur les appels), alors on va être patient», a expliqué Martin Boisclair, directeur du service.

À la Ville de Drummondville, ce règlement ne sera pas mis en place au sein des pompiers de la municipalité.

«Nous avons déjà une force de frappe en caserne qui est importante, alors le clignotant vert ne sera pas utile pour nous. Nous allons miser sur le gain en temps sur l’efficacité de nos hommes à s’habiller plus rapidement et de quitter la caserne dans des temps records», a mentionné Pascal Roux, chef de division au Service de sécurité incendie de Drummondville.

À la suite de la publication, le relationniste auprès des médias et gestionnaire de communauté de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) à fait savoir que, précisément, au 10 octobre 2020, «c’est le délai de 45 jours pour présenter des commentaires quant au projet de règlement qui prend fin (26 août, qui est la date de publication du projet de règlement dans la Gazette officielle du Québec + 45 jours) et qu’à partir du 10 octobre 2020, le gouvernement pourra, selon les commentaires reçus, modifier le règlement et ensuite l’édicter par un décret (ou l’édicter sans le modifier s’il n’y a pas lieu de le faire). Après le décret, le règlement devra à nouveau être publié dans la Gazette officielle  du Québec. Ensuite, le règlement entrera en vigueur le 15e jour qui suit cette publication (selon les articles 15 et 17 de la Loi sur les règlements).»

Pascal Roux, chef de division à Drummondville.
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