À quoi doit-on s’attendre d’Alain Carrier?

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Par Marilyne Demers
À quoi doit-on s’attendre d’Alain Carrier?
Le maire Alain Carrier a plusieurs projets en tête pour Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

POLITIQUE. Élu maire de Drummondville par acclamation au terme d’une élection partielle repoussée de quatre mois, Alain Carrier a d’ambitieux projets pour redynamiser la capitale du développement.

En poste jusqu’aux élections générales municipales de novembre 2021, Alain Carrier envisage déjà de solliciter un second mandat pour mener à terme ses engagements. «Cinq ans, ça va se limiter à ça. Après, je prends ma retraite. Mais quand je vais quitter, je veux qu’on se souvienne du maire Carrier, qui aura réussi à créer une dynamique au centre-ville, à créer un événement qui dure tout l’été et que maintenant, le monde pense à Drummondville pour aller quelque part», indique-t-il.

Voici un tour d’horizon de ses priorités en quatre points.

1. Stationnement étagé

Stationnement P2 Places d’armes.
Le maire Carrier souhaite qu’un stationnement étagé soit aménagé au stationnement déjà existant entre les rues Loring et du Pont. (Photo: Ghyslain Bergeron)

«La première chose – la plus importante – c’est de trouver un espace de stationnement dans le centre-ville qui va pouvoir accueillir des centaines d’automobiles, quelque chose comme 300 ou 400», avance Alain Carrier.

Pour ce projet, un immeuble serait envisagé où le stationnement déjà existant entre les rues Loring et du Pont, à proximité du parc Woodyatt. Le bâtiment accueillerait un stationnement étagé.

Sur le toit de l’immeuble, l’homme d’affaires y voit la future salle de spectacle multifonctionnelle de style cabaret ainsi qu’un restaurant. «Tu pourrais voir la rivière Saint-François et la ville, l’équivalent de la Terrasse Diversimmo», compare le maire, ajoutant qu’une étude de faisabilité devrait suivre prochainement.

S’il obtient l’accord des membres du conseil municipal, Alain Carrier aimerait réaliser le stationnement étagé au printemps prochain.

2. Centre-ville
«J’aimerais qu’il y ait quelque chose qui se passe à Drummondville le jeudi soir, le vendredi soir et le samedi soir. Que les restos soient pleins, que les rues soient pleines, qu’on soit sur la map. J’arrive avec une dynamique d’entrepreneur, de développeur et d’organisateur. J’ai ça en moi», fait savoir le maire de Drummondville.

Comment compte-t-il y arriver? L’organisateur du Carrier Rock Show installerait un chapiteau au parc Woodyatt, une douzaine de semaines par année. «On commencerait au printemps et on finirait à l’Halloween. Nos artistes locaux viendraient, par exemple Brigitte Boisjoli, Lily-Pier Ruel, Les Trois Accords, Kaïn et d’autres artistes. Ça fait de l’animation beau temps mauvais temps. Ça va remplir les restaurants et les boutiques. Pas obligé de bloquer des rues pour faire ça», soutient-il.

«Ça ne serait pas gratuit. Il faudrait avoir un prix abordable. L’idée, ce n’est pas tellement de faire de l’argent, mais que ça se paye tout seul», ajoute l’élu, qui n’écarte pas la possibilité de ramener l’événement de fin d’année D31 au Centrexpo Cogeco.
Si les citoyens lui accordent un second mandat, le chapiteau ainsi qu’une programmation seraient prévus en 2022.

3. Nids-de-poule
Si Drummondville veut intégrer le principe de rues complètes dans son Plan de mobilité durable 2020-2040, Alain Carrier estime que la priorité est d’abord de réparer les rues en mauvais état et d’éliminer les nids-de-poule sur l’ensemble du territoire.

«Je veux tout faire [les interventions liées au Plan de mobilité durable], mais ce qui va m’arrêter, ce sont les revenus. On peut mettre des bacs à fleurs et des pistes cyclables, mais asphaltons les rues dans un premier temps. Comme je suis dans le domaine de l’excavation, je sais très bien qu’on peut les ajouter après. Je pense que la volonté des gens, c’est de réparer les pistes cyclables existantes et d’asphalter nos rues. On va le faire en prenant une partie du budget qui était prévu pour refaire des pistes cyclables et des parcs. Ce n’est pas un stop, c’est une attente», précise celui qui a été conseiller de Grantham-Ouest entre 1985 et 1989, puis maire de Grantham de 1989 à 1993 avant d’être maire suppléant de Drummondville pendant deux ans.

4. Économie
La relance économique fait partie des priorités du nouveau maire de Drummondville. En plus d’améliorer l’achalandage dans les commerces et les restaurants, Alain Carrier souhaite attirer de nouvelles industries sur le territoire. «J’ai des rencontres prévues pour de nouveaux terrains. C’est un des principaux enjeux. C’est le temps de s’en occuper. On est en action-réaction. On a déjà des discussions», mentionne-t-il.

Cette semaine, le maire de Drummondville doit assister à la présentation du Programme triennal d’immobilisations (PTI) 2021-2022-2023, incluant le budget d’investissements 2021. «On sait qu’il y a une enveloppe de 33 M$. Après ça, c’est de donner les priorités. C’est là qu’on va voir combien on a fait de surplus cette année, combien il y a dans le fonds de roulement, est-ce qu’on est prêt à faire tout ce qui était prévu dans le PTI», questionne-t-il. La présentation aux médias devrait avoir lieu à la fin octobre.

Par ailleurs, les taxes sont-elles trop élevées à Drummondville, selon lui? «Non, pas vraiment si je compare à d’autres villes», répond le maire. C’est en décembre, lors de la présentation du budget de fonctionnement, qu’on saura à combien s’élèvera le compte de taxes des Drummondvillois en 2021.

Qui est Alain Carrier?  

Propriétaire d’une dizaine d’entreprises à travers le Québec, telles que le Centre de jardin Alain Carrier et Performance NC, Alain Carrier est bien connu du monde des affaires. Sa passion pour les sports motorisés ne s’arrête pas aux portes de ses entreprises. «J’aime les motos, les autos, les bateaux, les motomarines», énumère ce grand fan de musique rock, d’AC/DC et de Lara Fabian, «une grande amie» à lui.

Alain Carrier. (Photo: Ghyslain Bergeron)

Lorsqu’il ne travaille pas, il est entouré de ses amis et sa famille. «Pour moi, les enfants ne sont jamais assez souvent à la maison. Aller en vacances avec mes petits-enfants, c’est un cadeau du ciel et c’est pareil pour ma femme», indique l’homme de 63 ans.

L’entraînement physique est son échappatoire. «Ça fait partie de moi. Passer une semaine sans s’entraîner, c’est comme avoir mal à la tête tous les jours. Il n’y a rien qui m’empêche de le faire», indique celui qui s’est démarqué en culturisme, notamment en remportant le titre de M. Province de Québec en 1985.

Sensible à la cause du Comptoir Alimentaire Drummond et la Fondation de la Tablée populaire, Alain Carrier souhaite redonner à la communauté. En novembre dernier, il a remis un don d’un million de dollars à la Fondation Sainte-Croix/Heriot. «J’en ai aidé du monde dans ma vie», mentionne celui qui a lui-même reçu le soutien de l’homme d’affaires Gilles Soucy après l’achat de son premier concessionnaire.

«On était en difficulté. Je suis rentré dans son bureau, comme ça, sans rendez-vous. J’ai commencé à lui dire que ça n’allait pas bien. Il m’a dit : toi, mon petit Carrier, je te connais depuis le début. Tu es venu réparer des gicleurs le soir chez nous. Tu es un travaillant. Je te fais confiance. Il m’a dit qu’il m’organisait ça dans la semaine et ça s’est organisé», confie-t-il.

Aujourd’hui, il qualifie Gilles Soucy de mentor.

D’adversaires à amis

Alain Carrier ne tarit pas d’éloges à l’égard de celle qu’il qualifie de «grande dame», Francine Ruest Jutras. Si aucun mot n’a été prononcé sur le travail de son prédécesseur lors de ses remerciements, en revanche, il estime que l’ancienne mairesse de Drummondville «a construit non seulement l’image de [la] ville, mais aussi sa richesse».

Sa principale adversaire lors des élections de 1995, après la fusion, l’a d’ailleurs soutenue durant son retour sur la scène municipale. «À l’époque, je lui avais dit que je voulais sa chaise, mais elle n’était pas prête à partir. On a fait campagne et je me suis aperçu que je n’étais pas en business. Je ne suis pas orgueilleux, elle m’a battue royalement. Pas longtemps après ça, on se voyait et on est devenus de bons amis, raconte-t-il. Quand tu décides d’aller en politique, tu vas voir quelqu’un qui y a été longtemps. C’est une référence quelque part. Je lui ai demandé si elle pensait que je serais un bon candidat 25 ans plus tard. Elle m’a tout de suite dit oui.»

Reprenant le siège laissé vacant par Alexandre Cusson en janvier dernier, Alain Carrier est le 30e maire de Drummondville, incluant l’intérim d’Yves Grondin.

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