Il retourne à l’enseignement après un long combat contre le cancer

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Par Emmanuelle LeBlond
Il retourne à l’enseignement après un long combat contre le cancer
Guy Descheneaux est enseignant en éducation physique au Collège Saint-Bernard. (Photo : Ghyslain Bergeron)

TÉMOIGNAGE. Lorsque Guy Descheneaux a franchi les portes du Collège Saint-Bernard, l’enseignant avait l’impression de revivre. Après avoir traversé cinq chimiothérapies, deux greffes et plusieurs hospitalisations, ce survivant du cancer frétillait d’impatience à l’idée de retrouver ses élèves dans le cadre de la rentrée scolaire.

Il y a exactement quatre ans, Guy Descheneaux apprenait qu’il était atteint d’un lymphome non hodgkinien, c’est-à-dire un cancer des ganglions. Même si l’homme de 50 ans a frôlé le trépas à plusieurs reprises, il a toujours gardé la tête haute.

Sans contredit, son retour en classe était empreint d’émotions. «Ça fait deux ans que j’ai eu ma dernière greffe. Ça fait deux ans que je suis en rémission. La rentrée scolaire me permet de réaliser que je suis vraiment guéri. Enfin, quelque chose de concret», prononce-t-il, le cœur serré.

Le Drummondvillois a appris à s’alimenter des petits bonheurs du quotidien. «C’était un soulagement de retrouver mes élèves. Je me sens revivre de transmettre mes connaissances et de pouvoir être utile. Enfin, je suis rendu au bout du tunnel. J’ai vu différents tunnels, comme celui de la mort. Mais là, c’est le tunnel de la vie», exprime-t-il, avec sincérité.

Guy Descheneaux. (Photo Ghyslain Bergeron)

Guy Descheneaux voulait retourner au travail à tout prix, et ce, malgré sa condition. «Je vais répéter ce que mon oncologue a dit. On ne peut pas me mettre dans une bulle de verre toute ma vie. Je suis immunosupprimé, mais il y a des mesures sanitaires à respecter. Si je respecte les mesures sanitaires, je suis protégé.»

«Le fait de retourner au travail, je me sentais en sécurité parce que mon milieu de travail prend toutes les mesures. J’ai toutes les raisons du monde pour rester à la maison. Je pourrais faire du télétravail. Mentalement, il faut que je retourne travailler», complète-t-il.

Jusqu’à présent, les jeunes du primaire font preuve de compréhension et de respect. «Même si les élèves sont à deux mètres de moi, je porte toujours mon masque de procédure. L’être humain est chaleureux. Je répète que j’ai ma bulle et que l’élève doit reculer. J’ai toujours mes lunettes protectrices avec moi. Quand ils sont à deux mètres, je peux les mettre sur ma tête.»

Le Drummondvillois est reconnaissant de pouvoir exercer son métier. «Le point négatif des mesures sanitaires, c’est que mes lunettes deviennent toujours embuées quand j’enseigne. Ce n’est pas le fun, mais de voir que les élèves se réalisent… l’inconfort des lunettes devient un petit détail.»

Le combat d’une vie

Le combat de Guy Descheneaux a été long et parsemé d’embûches. «Au début, j’ai eu quelques protocoles de chimio différents. Le type de cancer avait une particularité : il était rare. L’équipe médicale de Drummondville était chapeautée par un docteur de l’hôpital Notre-Dame à Montréal. C’était un spécialiste de la recherche. Il donnait la recette de chimio à Drummondville», raconte-t-il.

En l’espace d’une année, le Drummondvillois a subi trois protocoles de chimiothérapies, sans succès. «Ils ont décidé que j’allais avoir une greffe de moelle osseuse. C’était à moi de moi. Ils prennent mes cellules souches, ils les congèlent, traitement de chimio, ils les réinjectent. Ça devait logiquement faire le travail, mais j’ai eu une récidive en dedans de cinq mois. L’équipe médicale espérait que je passe la première année, mais non.»

Guy Descheneaux a été transféré dans un autre centre hospitalier à Montréal. Une seconde greffe se présentait à l’horizon et un donneur a rapidement été trouvé. «L’équipe médicale de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont a dit que j’étais un survivant. Je suis un survivant du cancer. Quand j’ai eu l’allogreffe, j’avais 30% de chance de survivre.»

Après l’opération chirurgicale, le Drummondvillois a été placé en isolement pendant deux mois. Le combattant a lentement remonté la pente, malgré quelques complications au passage.

Dans tous les cas, l’homme de 50 ans espère que son témoignage en inspirera plus d’un. «Peu importe le niveau – que ce soit un cancer, une blessure, une pandémie -, il y a toujours un moyen pour trouver du positif. En tant qu’être humain, il faut chercher à s’améliorer. Les épreuves nous font grandir.»

Guy Descheneaux est conscient que la vie est fragile et c’est pourquoi il veut profiter de la vie chaque instant, accompagné de son entourage.

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