Des artisans de la région ouvrent leurs portes au public

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Par Emmanuelle LeBlond
Des artisans de la région ouvrent leurs portes au public
L’artiste Sylvie Savoie est à l’œuvre dans son atelier. (Photo : Emmanuelle LeBlond)

CULTURE. Que ce soit à Saint-Lucien, Drummondville ou Saint-Bonaventure, trois ateliers d’artistes ont ouvert leurs portes au public pour faire connaître leur savoir-faire traditionnel et actuel, dans le cadre des Journées Métiers d’art.

C’est sous un soleil radieux que la vitrailliste Sylvie Savoie a accueilli les nouveaux venus, en cette première journée de visite. Situé à Saint-Lucien, en pleine nature, l’atelier-galerie se veut à la fois convivial et accessible.

Les créations de la vitrailliste. (Photo Emmanuelle LeBlond)

Ici et là, plusieurs œuvres sont accrochées aux fenêtres, ce qui permet de constater la polyvalence de la créatrice. «Il y a la technique au ruban de cuivre, communément appelé technique Tiffany. Il y a la technique traditionnelle à la baguette, qu’on retrouve dans les cathédrales. Je vais l’utiliser pour les grandes surfaces. Aussi, il y a la technique fusion. C’est la chaleur qui soude toutes les pièces ensemble», explique celle qui cumule plus de 15 ans d’expérience.

L’artiste s’amuse à utiliser des approches différentes au sein d’une même œuvre. «L’avantage d’amalgamer plusieurs techniques, c’est qu’on peut aller plus loin dans les détails et dans l’expression de représenter la nature. Parfois, ça peut être plus abstrait, comme faire des mouvements dans mon verre», soutient celle qui utilise à l’occasion une peinture particulière pour décorer ses morceaux.

Kryss M utilise des matériaux recyclés pour ses pièces. (Photo Emmanuelle LeBlond)

Conscientisée par rapport au gaspillage, la vitrailliste aime bien utiliser les retailles du verre en fusion pour réaliser des plateaux rotatifs ou des colliers. «J’essaie de toujours innover. Comme mon four est très grand, il me reste plein de petites places. Quand on fait une fusion, c’est de 18h à 24h. Pour profiter de la fournée, je fais des petites pièces comme des bijoux.»

Créations éco-responsables

Sylvie Savoie n’est pas la seule artiste à tendre vers des pratiques éco-responsables. La maroquinière Kryss M réalise des créations uniques qui sont faites à partir de matériaux recyclés.

Rencontrée à La Veille Branche, au centre-ville de Drummondville, l’artiste était justement en train de créer un sac à dos à partir d’une jupe en cuir, achetée dans une friperie. «Chaque pièce est unique. C’est impossible de fabriquer deux fois la même chose», s’exclame-t-elle, tout sourire.

La maroquinière convertit une jupe en sac à dos. (Photo Emmanuelle LeBlond)

Le textile, qui est utilisé pour les sacs à main, est aussi seconde main. «Ce sont des tissus que ça fait vingt ans que j’accumule. Parfois, ce sont des tissus que j’achète dans des friperies ou des sous-sols d’église. Pour moi, c’est de donner une seconde vie parce que je ne les aurais probablement pas utilisés. Tous mes sacs ont des doublures différentes», mentionne-t-elle.

La maroquinière est reconnue pour ses pièces qui mélangent le bois et le cuir. «Mon mari est ébéniste et j’ai toujours aimé le cuir. Avant je travaillais juste le textile et j’ai réalisé que c’est difficile de se démarquer. De marier les deux, je trouvais que c’était de marier deux passions.»

Un sac à main en cuir et en bois. (Photo Emmanuelle LeBlond)

Un savoir-faire ancestral

Située à Saint-Bonaventure, l’entreprise familiale Ébéniste d’art crée toutes sortes de pièces en utilisant le bois. Les agencements de cuisines, de salle de bain et de chambres, ainsi que les meubles faits sur mesure sont conçus, dessinés et fabriqués dans son atelier.

«Notre savoir-faire fait en sorte qu’on fait partie des métiers d’arts. On utilise une méthode d’ébénisterie traditionnelle du 18e siècle qui provient de la France. On a recruté Alexandre Cecchi qui vient tout droit de France. Il a une formation extrêmement poussée avec les Compagnons du Tour de France, qui est la plus haute formation qu’on peut avoir dans le monde», soutient Odile Richer-Repetti, une membre de l’équipe.

Odile Richer-Repetti, Dominique Repetti, Alexandre Cecchi, Louis Repetti et Marius Repetti. (Photo Emmanuelle LeBlond)

Les créateurs d’Ébéniste d’arts sont reconnus pour leur marqueterie, un art ancien qui est réalisé avec des placages de bois et diverses matières. «‘’Ébéniste’’ vient du mot ébène. On est des gens qui travaillent dans le placage. On veut donc le mettre en valeur. On est capable d’avoir des motifs à l’infini, ce qu’on n’est pas capable d’avoir avec du bois franc», mentionne Dominique Repetti.

Pour ceux qui sont intéressés à rencontrer les artisans, les Journées Métiers d’art se poursuivent ce dimanche. Les informations sont disponibles sur le site http://journeesmetiersdart.com/ .

Sylvie Savoie, 181 de la Seigneurie, Saint-Lucien, 13h à 17h

Kryss M, 291 rue Heriot, Drummondville, 9h à 17h

Ébéniste d’arts, 1679 rue Labonté, Saint-Bonaventure, 9h à 17h

Toutes les pièces sont faites à la main. (Photo Emmanuelle LeBlond)

 

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