L’incohérence du ministre Benoit Charette (Tribune libre)

L’incohérence du ministre Benoit Charette (Tribune libre)
(Photo : L'Express)

TRIBUNE LIBRE. Monsieur le Ministre,

Malgré l’opposition maintes fois exprimée par la population et les élus de Drummondville à l’agrandissement du dépotoir, vous recommandez au Conseil des ministres l’émission d’un certificat d’autorisation à la multinationale Waste Management sur un site comportant 13 milieux humides. Ces milieux humides occupent 9,4 hectares à proximité de la rivière Saint-François et en amont de la prise d’eau potable qui alimente 85 000 personnes. Ces milieux humides ont des fonctions écologiques majeures pour préserver la qualité de l’eau potable essentielle à la population.

Les fonctions des milieux humides :

– filtre contre la pollution, rempart contre l’érosion;

– régulation des débits d’eau de la rivière et réduction des inondations;

– conservation de la biodiversité;

– écran solaire et brise-vent naturel;

– séquestration du carbone et lutte aux changements climatiques;

– amélioration de la qualité du paysage;

(Gracieuseté – GOOD)

Le site est également traversé par 11 cours d’eau qui totalisent 1 695 mètres dont la largeur varie entre 0,6 m à 3 m. Les milieux humides et la présence de cours d’eau dans le site constituent une garantie d’une bonne qualité d’eau de la prise d’eau potable de la ville de Drummondville.

Incohérence

D’un côté, vous êtes le gardien du nouveau régime moderne, clair, prévisible et optimisé pour la conservation des milieux humides et hydriques et d’un autre côté, vous recommandez la destruction de 9,4 hectares de milieux humides et 1 695 mètres de cours d’eau essentiels à la qualité de l’eau potable de 85 000 citoyennes et citoyens.

Pourquoi mettre à risque l’alimentation en eau potable de 85 000 personnes au profit d’une multinationale qui a comme seul objectif de «faire de l’argent»?

Pourquoi ne pas appliquer le principe de précaution afin de protéger la seule prise d’eau potable accessible à la population.  En cas de pollution des eaux souterraines, ce sont 85 000 personnes qui n’auront pas accès à l’eau potable.

Malgré que le projet d’agrandissement du dépotoir réponde aux normes actuelles de votre ministère, une étude sur les menaces des sources d’eau potable et des écosystèmes aquatiques a été effectuée par Environnement Canada.  Les quatre scientifiques, auteurs de l’étude sont du même avis :

«De nombreuses questions ont en effet commencé à surgir depuis qu’on s’est rendu compte qu’aucun site d’enfouissement à parois étanches artificielles ne pourra être parfaitement étanche et qu’il y aura donc libération de lixiviat dans l’écosystème.

Le lixiviat s’échappant du site d’enfouissement aura inévitablement une incidence sur la qualité de l’eau et nécessitera l’installation d’un système d’assainissement coûteux et souvent inefficace qui, par surcroît, devra être exploité durant une longue période. «

Ces menaces sont réelles et en tant que ministre de l’Environnement vous devez assurer à la population de Drummondville une eau potable de qualité maintenant et pour les générations futures.

Nous vous remercions, monsieur le ministre, de prendre les mesures et actions afin de protéger la santé et le bien-être des résidents de Drummondville en appliquant le principe de précaution afin de  conserver tous les milieux humides et hydriques à proximité de notre prise d’eau potable.

Jean-Guy Forcier,porte-parole du Groupe des Opposants au Dépotoir de Drummondville (GODD)

____________

Le www.journalexpress.ca publie avec plaisir les opinions de ses lecteurs. Les lettres doivent être courtes, envoyées par courriel et signées avec l’adresse et le numéro de téléphone de l’auteur. Seuls le nom et la localité seront mentionnés. Nous nous réservons le droit de les publier et, au besoin, de les abréger. Les sujets d’intérêt local et régional sont traités prioritairement.

Les opinions émises ne sont pas nécessairement partagées par la direction et ne doivent porter atteinte à la réputation de quiconque. Pour faire connaître votre opinion, il suffit de faire parvenir votre lettre à l’adresse suivante : redaction@journalexpress.ca

Partager cet article