Cri d’alarme pour les attroupements à proximité des écoles

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Par Emmanuelle LeBlond
Cri d’alarme pour les attroupements à proximité des écoles
(Photo : unsplash)

ÉDUCATION. Que ce soit à l’arrivée ou à la sortie des classes, certains adolescents se regroupent à proximité des écoles secondaires, ignorant les règles de distanciation sociale. Une citoyenne de Drummondville a contacté L’Express pour sonner l’alarme quant à de telles situations.

«Cette semaine, je suis allée faire des courses au centre-ville. Je fus très stupéfaite de voir les étudiants,  qui bien entendu ne portaient pas leur masque et ne respectaient pas du tout la distanciation sociale, mentionne la citoyenne qui a préféré taire son identité. Il y a des mesures de sécurité à l’intérieur des écoles, mais dès qu’ils sortent dehors, je pense que tout est oublié. Les jeunes se déplacent en groupe et on voit bien que les mesures ne sont pas respectées.»

La dame avoue avoir été choquée par la situation. «J’étais frustrée par le fait qu’il y a une deuxième vague qui s’en vient et ça se déclare surtout dans les écoles et de voir que les professeurs font leur possible, mais ce sont les jeunes qui sont insouciants là-dedans.»

La Drummondvilloise appelle à la prudence. «De mon côté, je suis retraitée et j’ai fait attention tout l’été. Il n’y a pas de cas aux alentours de nous. Je crois que les gens ne comprennent pas encore ce qui pourrait se passer dans les prochains mois.»

Une situation préoccupante

Questionné sur le sujet, le Centre de services scolaire des Chênes se dit préoccupé par rapport aux comportements des adolescents. «On ne se cache pas qu’on voit des regroupements d’élèves. On sait qu’au niveau du vapotage, il y a des jeunes qui se regroupent. Cela dit, on constate la même chose en dehors des heures d’école la fin de semaine. On a senti – comme partout ailleurs au Québec – qu’il y a eu un relâchement», souligne Bernard Gauthier, directeur adjoint du service des communications.

Des efforts de sensibilisation auprès des jeunes sont déployés. «On est pleinement conscient de ce qu’il se passe. On le voit et on agit présentement à ce niveau, à sensibiliser les élèves. Le respect des mesures sanitaires et de distanciation, c’est sujet d’un rappel constant auprès des élèves par les directions des écoles secondaires. Le mot c’est vigilance.»

Est-ce que des interventions sur le terrain sont envisagées? «Au moment où on se parle, on est à l’étape de la sensibilisation. Il est un peu tôt pour parler de la gradation des interventions, mais on peut envisager bien des affaires, mais on est à l’affût de ça.»

«Est-ce qu’on va se faire proposer des choses par la santé publique? C’est possible. Est-ce qu’on va décider d’instaurer des mesures? C’est possible aussi. Mais là, il faut être conscient du fait que ça ne fait pas une semaine que l’école est recommencée», ajoute-t-il.

Prévention

Le Collège Saint-Bernard mise sur la prévention pour informer les élèves. «On a mis un paquet de mesures pour favoriser le respect des règles, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. On a changé les heures de pauses, on a modifié notre horaire de cours pour avoir deux dîners et on a raccourci la période de dîner. On a plusieurs adultes qui circulent et qui s’assurent que ça aille bien. C’est une préoccupation, mais elle n’est pas moindre à l’intérieur qu’à l’extérieur», soutient Dominic Boisclair, coordonnateur des communications et des événements.

La répression n’est pas une voie qui est envisagée. «On explique à nos jeunes et on en parle avec eux. La prévention est la clé du succès. Chez nous, la sécurité fait partie de notre langage. Est-ce que ça nous met à l’abri qu’il n’arrive rien au collège? Jamais. On n’est pas à l’abri qu’il y ait un cas chez nous plus qu’ailleurs», complète-t-il.

Pour Dominic Boisclair, il est important de prendre un recul avant de pointer les adolescents du doigt.  «Si on veut prendre des gens par défaut, c’est très facile de le faire, tous humains confondus. Un adolescent, peu importe l’école où il est, ça reste un adolescent. On a beau frapper sur la tête du jeune, mais il y a autant d’adultes qui ne respectent pas les règles et qui ne font pas attention», conclut-il.

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