Site d’enfouissement : «Non, il n’y aura pas d’agrandissement» – Le GODD

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Par Jean-Pierre Boisvert
Site d’enfouissement : «Non, il n’y aura pas d’agrandissement» – Le GODD
Des membres du Groupe des opposants au dépotoir de Drummondville étaient présents lors du point de presse des élus drummondvillois devant le Centrexpo. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ENVIRONNEMENT. Le «Groupe des opposants au dépotoir de Drummondville», communément appelé le GODD, affirme, par la voix de son porte-parole Camille Desmarais, qu’il n’y aura pas d’agrandissement du site d’enfouissement de Waste Management (WM), et ce pour des raisons à la fois juridiques et environnementales.

«Le gouvernement du Québec doit se conformer au zonage qui est la responsabilité des municipalités à qui a été délégué l’organisation du territoire, argue  Camille Desmarais. Il n’y a qu’un seul palier de gouvernement qui peut passer par-dessus un plan de zonage et c’est le fédéral, en vertu de la constitution. Tous les ministères et organismes relevant du gouvernement provincial doivent respecter à la lettre les plans de zonage municipaux. Les municipalités sont les seules à avoir la compétence en matière de zonage. Ce qu’a dit le ministre Benoit Charrette (Environnement et des Changements climatiques) aux élus drummondvillois jeudi dernier, c’est que l’agrandissement projeté est conforme aux normes environnementales, mais il n’a pas parlé de la localisation. Ses fonctionnaires n’ont manifestement pas parlé au ministère des Affaires municipales. Ça répond aux normes techniques environnementales mais pas aux normes juridiques. De plus, lorsque Waste Management a acheté le site d’enfouissement en 2006, la zone était rurale. Donc WM connaissait les activités permises dans cette zone excluant l’enfouissement. Aujourd’hui, elle ne peut pas prétendre plaider l’ignorance et demander au ministre Charette la poursuite d’une activité interdite dans cette zone».

Selon lui, toute cette affaire est «malheureuse et insultante pour la démocratie municipale. C’est même choquant. Les citoyens se sont prononcés par référendum et les élus ont répété à plusieurs reprises, même à l’époque du maire Alexandre Cusson, que le conseil municipal ne voterait pas un changement de zonage. Et en plus, à la demande de la Ville de Drummondville, la MRC de Drummond a bel et bien souligné le 3 mars dernier que le règlement de zonage actuel était conforme. Le gouvernement du Québec ne pourra pas changer ça», rappelant que l’agrandissement est en contravention avec le règlement de zonage 4300 de la Ville de Drummondville.

Camille Desmarais ajoute que la localisation du site d’enfouissement est d’une importance capitale.

«Le site est situé en milieu urbain, en bordure de la rivière Saint-François, en amont de la prise d’eau potable qui alimente 85 000 personnes. Qu’arrivera-t-il en cas de contamination? Il y aurait 85 000 personnes qui boiraient des cochonneries? Par principe de précaution et de préservation de la prise d’eau potable, le ministre Charette ne peut pas accepter un agrandissement d’une multinationale qui a comme objectif le profit sans se soucier de la santé des citoyens. Le ministère des affaires municipales a donné aux gouvernements de proximité le pouvoir d’organiser leur territoire. C’est ça la démocratie locale», a-t-il martelé.

Le porte-parole du GODD fait aussi valoir que tout projet d’agrandissement devra être soumis à l’article 45 qui a été validé par la Cour supérieure et par la Cour d’appel du Québec.

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