Rentrée scolaire : cinq questions qui trouveront réponse le 24 août

Photo de Cynthia Martel
Par Cynthia Martel
Rentrée scolaire : cinq questions qui trouveront réponse le 24 août
Une classe à la deuxième rentrée en mai dernier. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ÉDUCATION. À cinq jours de la rentrée scolaire qui sera on ne peut plus unique, une kyrielle de questions demeurent sans réponse et ne fait qu’amplifier le stress des parents. S’il a été impossible de les rassurer cette semaine, le Centre de service scolaire des Chênes (CSSDC) tiendra une conférence de presse le lundi 24 août en promettant de répondre à toutes les interrogations.

Depuis deux semaines, les informations entrent au compte-gouttes. Les centres de services semblent recevoir les directives gouvernementales presque simultanément qu’avec la population. Si toutes les questions entourant les mesures sanitaires (distanciation physique, lavage des mains, port du couvre-visage) ont été répondues, plusieurs autres n’ont pas trouvé réponse. À Drummondville, certaines écoles ont acheminé par courriel de la documentation sur certains points précis de la nouvelle réalité tandis que c’est silence radio pour d’autres. Est-ce que cela signifie que le Centre de services scolaire des Chênes a confié la gestion de la rentrée scolaire à chacune des directions d’école? Voilà une première question que le directeur général du CSSDC devra répondre lundi prochain.

D’ici là, voici un survol d’autres interrogations qui trouveront probablement réponse lors de la conférence.

1. Le CSSDC est-il prêt à faire face à une hausse de demandes d’encadrement et d’aide pour les élèves déjà en difficulté et/ou qui développeraient des besoins quelconques engendrés par le retard scolaire?

Les mesures entourant le rattrapage scolaire soulèvent beaucoup d’inquiétudes. En début de semaine, le ministre Roberge a annoncé que son gouvernement octroyait 20 M$ afin de permettre à tous les élèves de combler les retards qui auraient pu se développer lors de la période de fermeture des écoles au printemps dernier, en raison de la COVID-19. Mais dans les faits, au dire du syndicat de l’enseignement de la région de Drummondville, ce montant n’est pas suffisant pour faire une réelle différence.

(Photo Deposit)

«Cette somme annoncée par le gouvernement a l’air d’un gros montant, mais si on divise à 72 centres de services scolaires et 35 écoles, ça donne environ 6000 $ par école. Ce n’est vraiment pas beaucoup», a soutenu le président du syndicat Guy Veillette.

Les besoins étaient déjà criants avant la pandémie et ils se sont accentués au cours des derniers mois. Comment un enfant, cumulant déjà du retard dans son apprentissage régulier, réussira-t-il à se sortir la tête de l’eau? Car comme l’a mentionné M. Veillette, le montant de 6000 $ ne permettra pas d’embaucher des ressources supplémentaires, mais plutôt de compléter une tâche. Les spécialistes, tels que les orthopédagogues et les techniciens en éducation spécialisée avaient déjà un horaire surchargé, au point où ils devaient délaisser certains élèves.

Est-ce que le temps qu’on mettra sur le rattrapage en début d’année compromettra la qualité d’enseignement de la nouvelle matière.

2. Dans quelle mesure le Centre de services est-il prêt à accommoder et aider les élèves qui devront s’isoler à la maison pour plusieurs jours ou pire, en cas de deuxième vague?

À ce jour, le réseau de l’éducation a acquis 200 000 tablettes et ordinateurs en prévision de la rentrée scolaire. Considérant qu’il y a 72 centres de services à travers la province, cela fait en moyenne 2778 outils technologiques par territoire. Dans la MRC de Drummond, plus de 13 000 élèves fréquentent les établissements primaires et secondaires. Le 10 août dernier, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a assuré, en même temps de faire le point sur son plan de retour en classe, que «nous ne  manquerons pas d’outils technologiques. Je veux clarifier ça». Toutefois, des écoles laissent déjà entendre que le nombre d’outils technologiques disponibles est inférieur au nombre d’élèves. La situation des élèves suivants sera priorisée pour le prêt d’un appareil :

  • Élèves ayant des besoins particuliers (plan d’intervention) et nos élèves à risque.
  • Élèves de 6e année en anglais intensif (volet apprentissage).
  • Élèves n’ayant pas accès à de l’équipement technologique.
(Photo Deposit)

Le CSSDC pourra-t-il fournir à la demande?

De plus, est-ce que le centre de services a ciblé et / ou a mis sur pied des plateformes numériques pour faciliter la formation à la maison, s’il y a lieu?

Au-delà des outils technologiques, l’accès à une connexion Internet demeure un enjeu important sur le territoire. À quel niveau le centre de services et les écoles sont outillées pour venir en aide aux citoyens dont la connectivité internet est défaillante?

Réussira-t-on également à mettre en œuvre un plan d’action en quelques jours voire quelques heures afin que tous les élèves reçoivent adéquatement l’enseignement à distance si une deuxième vague survenait? Car il faut le rappeler, le ministère de l’Éducation se donne 24 heures pour basculer vers l’enseignement à distance si la situation commande une fermeture d’école temporaire.

3. Les programmes particuliers sont-ils tous maintenus au secondaire?

Les élèves et leurs parents demeurent dans le néant quant aux programmes particuliers offerts au secondaire.

S’ils sont maintenus, mais que les groupes sont plus petits, aura-t-il suffisamment de locaux? Y aura-t-il une modulation de la facturation?

(Photo d’archives L’Express)

Par ailleurs, pour les élèves en sport-études, auront-ils accès aux douches et à l’ensemble des installations sportives, incluant la piscine (Marie-Rivier)?

4.Comment assurera-t-on la gestion des cas suspectés de COVID-19?

Lors de la conférence de presse entourant le plan de la rentrée scolaire, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a assuré un meilleur délai de réponse des tests de dépistage. Mais quelle en sera sa durée et comment s’y prendra-t-on pour le respecter en tout temps? Selon le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, les résultats sont actuellement acheminés à l’intérieur d’un délai de 48 heures.

(Photo d’archives Ghyslain Bergeron)

Quel sera aussi le corridor d’accès pour les enfants, enseignants et parents qui devront subir un test de dépistage?

Soulignons que si un cas de COVID-19 est suspecté dans une classe, l’élève en question sera aussitôt isolé dans le local prévu à cet effet en attendant son départ. Celui-ci ainsi que la fratrie devront s’isoler à la maison jusqu’à ce qu’il reçoive le résultat du test.

Tous les parents et le personnel de l’école seront alors automatiquement informés lorsqu’un cas sera diagnostiqué dans l’école. Les personnes considérées à risque modéré ou élevé seront retirées du milieu et testées.

Mais est-ce que des mesures supplémentaires seront prises entre le moment que l’enfant ou l’enseignant est retiré et le jour où il recevra le résultat du test, et ce, dans le but de protéger le reste de la classe?

Et qui assurera la responsabilité ultime de faire respecter les consignes? La direction de chacune des écoles ou le Centre de services des Chênes?

La rentrée scolaire se déroulera les 27 et 28 août dans le grand Drummond.

Partager cet article