Prorogation : «Une drôle de coïncidence», dit Champoux

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Par Pierre-Olivier Poulin
Prorogation : «Une drôle de coïncidence», dit Champoux
Martin Champoux, député de Drummond à la Chambre des communes. (Photo : gracieuseté)

POLITIQUE. Même si le gouvernement Trudeau s’est servi de la pandémie pour justifier la prorogation du Parlement jusqu’au 23 septembre, le député de Drummond à la Chambre des Communes, Martin Champoux, croit que cette décision est loin d’être le fruit du hasard en raison des récents scandales financiers qui frappent Ottawa.

Le bloquiste estime que la pression envers les libéraux demeure encore forte, même après la démission du ministre des Finances Bill Morneau, en lien avec l’affaire WE Charity. Pour lui, la suspension de certains comités de travail est désolante compte tenu du fait que certains d’entre eux étaient chargés de dossiers importants.

En attendant de reprendre ses fonctions au parlement, Champoux prendra du temps pour visiter sa circonscription et rencontrer des acteurs locaux.

«On peut penser que le gouvernement souhaite une prorogation jusqu’au discours du Trône à cause de la COVID-19. Disons que la coïncidence fait penser à une grosse couleuvre», illustre M. Champoux.

«On continue de dire que le premier ministre n’a pas la légitimité pour gouverner présentement. Il n’a certainement pas montré la dignité et n’a pas la confiance des Québécois et des Canadiens pour le poste qu’il occupe. Nous pensons encore qu’il devrait se retirer et laisser sa place, le temps que le commissaire à l’éthique finisse son recueil», lance-t-il.

Cette décision du premier ministre Justin Trudeau fait en sorte que les travaux parlementaires seront suspendus jusqu’au 23 septembre. Les comités de travail sont quant à eux stoppés tandis que les projets de loi non adoptés seront effacés.

Quant aux députés, ils ne siègeront pas à Ottawa d’ici la reprise des activités et retourneront dans leur bureau de circonscription respectif. À leur retour, le premier ministre livrera le nouveau discours du Trône afin de faire connaître ses intentions et ainsi s’amorcera une nouvelle session parlementaire.

Demandes fermes

Présentement en caucus à Bonaventure dans la Baie-des-Chaleurs, le Bloc Québécois ne compte pas rester les bras croisés durant les cinq prochaines semaines. Même si les députés ne sont pas dans la capitale fédérale, les membres du parti attendent le chef libéral de pied ferme avec leur liste d’épicerie avant d’approuver le discours du Trône. Pour Martin Champoux, deux points seront prioritaires à ses yeux.

«Premièrement, l’amélioration du sort que l’on réserve à nos aînés. Cela fait plusieurs mois qu’on tape sur ce clou-là. Dans le cadre de la COVID-19, le gouvernement leur a offert un chèque de 300 $, qui a été versé au mois de juillet. On est rendu en août et on continue de dire que c’est absolument insuffisant, presque insultant», clame Champoux.

«On veut aussi s’occuper de la compensation à verser aux producteurs par rapport à la gestion de l’offre. On a des producteurs laitiers dans la région de Drummondville, qui attendent encore le chèque», mentionne ce dernier.

Variant de quelques heures à plusieurs mois, une prorogation est une disposition qui a déjà été utilisée, entre autres, par Jean Chrétien et Stephen Harper. Celle du chef conservateur, faite en 2013, avait duré 183 jours afin d’éviter la question des dépenses au Sénat.

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