La fin d’une époque pour le photographe Bertin Bélanger

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Par Ghyslain Bergeron
La fin d’une époque pour le photographe Bertin Bélanger
Bertin Bélanger a vu les déménageurs emporter les derniers articles qui ont été donnés au Musée national de la photographie de Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

PHOTOGRAPHIE. Le 19 août est la journée mondiale de la photographie. Pour le photographe drummondvillois Bertin Bélanger, cette journée signifie la fin d’une époque alors qu’il met la clef dans la porte de son légendaire studio de la rue Lindsay sans pour autant quitter le métier.

«Bertin Bélanger photographe existe encore, mais c’est la fin de la bâtisse. J’avais pris la décision de fermer il y a quelque temps, mais la situation actuelle (COVID-19) a officialisé le tout. Le besoin d’avoir une image imprimée est moins présent. Avec l’instantanéité, ç’a changé le marché», a commenté M. Bélanger.

C’est donc mercredi matin que le camion de déménagement était sur place pour récupérer les derniers items qui se trouvaient dans le commerce du photographe. «J’ai décidé de faire don du matériel au Musée national de la photographie (MNP). Il y a des flashs, des lampes, une imprimante, des photos grand format et quelques accessoires. C’est un legs important pour le musée qui va pouvoir monter un studio de photo à même leurs installations. C’est vraiment de gaieté de cœur que je le fais», a ajouté le photographe de 64 ans.

Bertin Bélanger ferme son studio, mais va continuer de pratiquer son art.

L’histoire de Bertin Bélanger

C’est en 1976 que M. Bélanger est entré dans le domaine en travaillant pour Jean-Paul Guévin qui avait son studio dans la Place Drummond. Aujourd’hui, l’épicerie Maxi et le magasin CPC trônent à cet endroit, sur le boulevard Saint-Joseph.

«J’ai acquis son commerce en 1979. Par la suite, en 1988, j’ai ouvert une autre place d’affaires sur la rue Lindsay, en face de l’hôtel de ville. Pendant deux ans, j’ai travaillé aux deux endroits, mais après avoir fait des rénovations dans mon studio sur Lindsay, j’ai fermé celui de la Place Drummond», explique-t-il.

Avec le temps, Bertin Bélanger a su faire sa marque dans la photographie familiale. Plusieurs personnalités de Drummondville, et de l’extérieur, sont passées au studio. «J’avais beaucoup de clients de l’extérieur, car je participais à plusieurs shows pour faire la promotion de mon art. Ça m’a permis de toucher une plus grande clientèle et de tirer mon épingle du jeu. J’ai été privilégié de faire ce métier et je suis satisfait de ce que j’ai fait. Je passe à autre chose, mais je vais quand même faire de la photo. J’ai une terre à bois, je fais de l’ébénisterie, alors je ne m’ennuierai pas», a précisé M. Bélanger, en riant.

Un don important pour le Musée national de la photographe

Le directeur général du Musée national de la photographie, Jonathan-Hugues Potvin, était emballé par ce don d’une valeur inestimable. «On chiffre le don à environ 25 000 $, mais au-delà de ça, il y a la personne (Bertin Bélanger) qui nous apporte toute une crédibilité. C’est une icône de la photographie au Québec. Ça devient une référence pour le musée et un mentor, car il viendra donner des ateliers et des conférences. On lui ouvre les portes et on lui donne les clefs du Musée!», a raconté M. Potvin.

De l’équipement et des photos de Bertin Bélanger ont été offerts au Musée national de la photographie.

L’équipement servira en majeure partie à créer un studio de photographie pour les membres du MNP. «Ça donne une corde de plus à notre arc. Ce don vient confirmer que les Drummondvillois développent un sentiment d’appartenance envers le MNP. C’est pourquoi nous avons décidé de nommer cet espace Le studio Bertin Bélanger qui a humblement accepté l’honneur», a jouté le DG du MNP.

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