Les vacances en véhicule motorisé… loué!

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Par Jean-Pierre Boisvert
Les vacances en véhicule motorisé… loué!
Mylène Fillion (Photo : Ghyslain Bergeron)

Mylène Fillion a tellement aimé ses voyages en véhicule motorisé avec sa famille qu’elle a voulu partager son plaisir en l’offrant en location lorsqu’elle ne l’utilisait pas. Devant se résoudre à l’utiliser seulement quand il n’était pas loué, elle en a acheté un deuxième et regarde pour un troisième!

Car, en 2020, la demande est là plus que jamais. «Les endroits où l’on peut louer un VR sont rares et on a vu immédiatement, l’an dernier, qu’il y avait un marché pour ça. Celui que l’on a acquis en premier, celui de 32 pieds, a été loué une dizaine de fois en 2019, et celui qu’on a acheté plus tard, un plus petit, de 23 pieds, on l’a loué quatre fois. Mais, depuis trois semaines, on a déjà cinq réservations pour le petit. On voit bien que ça répond à une demande et on regarde pour en acheter un troisième», confie la Cyrilloise.

(Photo : Ghyslain Bergeron)

Mylène Fillion est bien placée pour comprendre les gens qui s’intéressent aux véhicules motorisés pour voyager. «C’est une façon bien différente de vivre ses vacances. Le dépaysement est total et le paysage change régulièrement, dépendant si on veut faire de la route ou si l’on veut tout simplement aller s’installer près des grands-parents pour une fin de semaine. Généralement, les gens louent pour une semaine. Pour un road trip, c’est l’idéal», affirme la mère de trois enfants (9, 11 et 14 ans) qui, avec son conjoint Jonathan, ont entrepris un périple de 7000 kilomètres en trois semaines le 22 décembre dernier.

«Nous nous sommes rendus en Floride et nous avons fait un arrêt à New York, où nous avons trouvé un terrain loué 110 $ la nuit tout près de la Statue de la Liberté. Nous étions à 10 minutes d’un métro et en avons profité pour aller magasiner à New York. On a tellement aimé ça que nous y sommes retournés en revenant. À Tampa Bay, on a loué un terrain sur le bord de la plage, c’était formidable».

Que ce soit pour le gros ou le petit, tout est fourni : la vaisselle, la cafetière, le grille-pain, le BBQ, les écrans télé et même les savons. «Les locataires n’apportent que leur linge, leur épicerie et leurs draps. Sur demande, on peut fournir le hot spot qui est un wifi, qui permet de se connecter à l’internet tout en roulant, ainsi que le Easy Past, donnant un accès facile à la frontière américaine. Un service que les gens aiment bien aussi, c’est qu’on va leur porter le véhicule à leur domicile et on va le chercher après leur voyage», dit-elle.

Combien ça coûte?

Un assez long voyage exigera bien entendu une planification. Identifier les endroits où l’on pourra se brancher à l’électricité et à l’eau courante ainsi qu’à une station de vidange est une nécessité, à moins d’opter pour des vacances improvisées! Les comptoirs d’informations touristiques sont utiles pour savoir où l’on peut trouver les stationnements. Le véhicule peut aussi être autonome, étant doté d’une génératrice.

Outre le prix de location, 245 $ la nuit pour le gros (jusqu’à 6 personnes) et 225 $ pour l’autre, il faut y ajouter le prix de la location d’un terrain et coût de l’essence; la consommation oscille entre 20 et 25 litres au 100 kilomètres. Évidemment, on en trouve des plus petits à moins cher.

Plusieurs préjugés circulent au sujet des VR, comme s’emploie à les démolir l’Association canadienne des véhicules récréatifs; notamment qu’ils sont inconfortables, qu’on n’y cuisine pas facilement, qu’ils ne conviennent qu’aux retraités, que c’est difficile à conduire et que c’est plus cher que de rester dans un hôtel. À écouter Mylène Fillion, tout ça n’est pas fondé. «Non, ce n’est pas difficile à conduire. Quand on est au volant, on n’a pas l’impression de conduire un gros autobus. Quant à la comparaison avec les hôtels, on n’a qu’à voir leurs prix pour constater la différence pour une famille de cinq personnes. Même chose pour les restaurants. Mais là où l’avantage est indéniable, c’est que l’on découvre de nouveaux horizons tous les jours et le contact avec les gens est beaucoup plus facile sur un terrain de camping que dans un hôtel. Les enfants se sont même fait des amis à certains endroits. Il y a aussi un aspect éducatif là-dedans».

Parlant des enfants, comment apprécient-ils? «Au début, on a entendu chialer, avoue-t-elle. Faire de la route, ils ont trouvé ça un peu long. On dirait que ça prend quelques jours pour accepter le nouveau rythme. Avec le temps, chacun a ses petites tâches et on s’habitue. On s’en est parlé quelque temps après et c’est là qu’ils ont réalisé qu’enfin de compte, on était collés, on était bien. On a vécu de beaux moments en famille… Je suis certaine qu’ils s’en souviendront dans dix ans».

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