TRIBUNE LIBRE. Le mouvement de dénonciations qui a lieu en ce moment sur les réseaux sociaux peut avoir l’effet de mettre une pression sur les victimes, qui pourraient se sentir obligées de dénoncer les agresseurs à la police. Collectivement nous sommes tentés de faire appel à la police ou au système judiciaire pour dénoncer une injustice, ce qui est logique. Cependant les intervenantes du CALACS La Passerelle constatent que cette logique ne répond pas nécessairement aux réels besoins de toutes les victimes.
Dans les faits, de 5 à 10% des victimes choisissent la judiciarisation comme moyen de reprendre le contrôle de leur vie. En ce moment, à travers les réseaux sociaux, nous entendons un cri du cœur des victimes de tous âges : «Donnez-nous accès à des/d’autres ressources !».
Le CALACS La Passerelle (centre d’aide et de lutte aux agressions à caractère sexuel) travaille depuis bientôt 30 ans auprès des femmes et des adolescentes victimes de violence sexuelle. Notre expérience terrain nous force à constater que les besoins immédiats d’une victime se situent beaucoup plus au niveau de « être écoutées, entendues, crues ». Être comprise et validée et prendre le temps de faire un choix éclairé pour la/les action(s) qu’elle décidera d’entreprendre.
Notre mission principale est de lutter contre toute forme de violence sexuelle (commise contre les femmes et les adolescentes) en travaillant à ce qu’elles se réapproprient le pouvoir sur leur vie cruellement arraché. Il est donc impératif pour nous de prendre le temps. Les proches de la victime peuvent également avoir de l’aide au CALACS pour mieux la supporter.
Pour de l’aide partout au Québec, les victimes peuvent compter sur plusieurs centres d’aide à travers le Québec depuis 40 ans. Pour en obtenir les coordonnées, vous pouvez faire appel au RQCALACS (Regroupement Québécois des CALACS).
À toi qui vis cette situation … C’est normal de se sentir affectée et submergée par tout ce qui se passe dans les derniers jours. Si tu en ressens le besoin, tu peux nous contacter aux numéros suivants :
819-478-3353 ou 877-278-3353 (ligne sans frais)
Claire Tessier, Drummondville
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