Ratio élevé : les employés de la santé manifestent sur un pont d’étagement

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Par Pierre-Olivier Poulin
Ratio élevé : les employés de la santé manifestent sur un pont d’étagement
Les manifestants s'étaient massés sur le viaduc surplombant l'autoroute 20, à Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

SANTÉ. Forcés de travailler avec des ratios jugés trop élevés, les travailleurs du syndicat des professionnelles en soin de la Mauricie et du Centre-du-Québec (FIQ-SPSCMQ) ont tenté un coup d’éclat, lundi matin, en affichant leur mécontentement sur le pont d’étagement du boulevard Saint-Joseph, qui surplombe l’autoroute 20.

Près d’une quinzaine de travailleurs s’étaient donné rendez-vous sur l’infrastructure routière afin que leurs revendications visant à bénéficier d’une meilleure gestion du temps supplémentaire – et d’avoir plus de main-d’œuvre – soient vues et entendues par le plus grand nombre de personnes.

Les manifestants se sont par la suite dirigés vers le Centre d’hébergement de soins de longue durée Frederick-George-Heriot pour créer une ligne de piquetage le long de la rue Saint-Georges qu’ils ont maintenu jusqu’au début de l’après-midi.

Devant composé avec un ratio de 30 patients (35 dans certains endroits) par infirmière, celles-ci souhaitent réduire la moyenne à 25 pour assurer une meilleure qualité de services et de soins. De plus, le syndicat souhaite que cette recommandation soit inscrite dans la convention collective.

«Des fois, ça peut prendre plus de deux heures pour distribuer les pilules du matin. Ça doit être des médicaments qui doivent être distribués au déjeuner à 8h, mais les patients les reçoivent plus tard, car il y a une trop grosse charge de travail», a illustré la présidente du FIQ-SPSMCQ, Nathalie Perron.

«Les besoins au niveau du personnel sont énormes, à Drummondville. Dans les dix derniers jours, les professionnelles en soin ont fait plus de 400 quarts supplémentaires et 80 quarts supplémentaires obligatoires. C’est extrêmement difficile de suivre la cadence», a décrié Mme Perron.

Le regroupement dénonce également le fait que des employés qui ont choisi de travailler à temps partiel pour des raisons familiales ou de santé doivent maintenant faire des semaines complètes obligatoires durant la crise sanitaire, en raison de l’arrêté ministériel en lien avec la présente crise sanitaire.

Manifestation de la FIQ.

Pression accentuée

Si le problème du manque d’employés date de plusieurs années, la présente crise de la COVID-19 a mis en lumière et accentué certains défauts du système de santé.

La présidente n’a pas hésité à parler de la situation dans les centres pour personnes âgées montréalais pour illustrer les conséquences du manque de personnel sur place, surtout qu’elle peut engendrer une pression considérable sur les épaules d’employés sans grande expérience dans le domaine.

«Il faut s’assurer que ça n’arrive pas. Dans une garderie, s’il n’y avait pas un ratio d’enfants par éducatrice, elle aurait des amendes. Mais pour nous, ce n’est pas grave. L’infirmière est obligée de rester. C’est ce poids-là qui est difficile à supporter et va falloir s’assurer de donner des conditions attrayantes. Ça va passer par une stabilisation des équipes de travail», mentionne Nathalie Perron.

Ces démarches sont les premières d’une série d’actions similaires qui se tiendront dans les prochains jours, notamment à La Tuque et à Victoriaville.

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