«C’est la pointe de l’iceberg» – Véronique Laflamme du FRAPRU

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Par Cynthia Martel
«C’est la pointe de l’iceberg» – Véronique Laflamme du FRAPRU
Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). (Photo : Gracieuseté)

LOGEMENT. La rareté du logement a contribué à une hausse importante du prix des loyers à Drummondville, le coût moyen s’établissant à 645 $. Il s’agit d’une augmentation de 7 % en un an.

Le taux d’inoccupation est passé de 1,7 % l’année passée à 1,1 % cette année. Et le taux est nettement plus bas lorsqu’on parle de logements de trois chambres et plus : il se situe à 0,2 %.

«Pour les familles, la recherche est particulièrement plus difficile. Il y a une très grande rareté de logement à Drummondville et cette rareté-là a contribué à une hausse importante du prix des loyers», indique Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

Actuellement, le loyer moyen se situe à 645 $, une hausse de 7 % en un an. Pour un logement de trois chambres, il faut débourser en moyenne 749 $, une augmentation de 8,5 % par rapport à l’année dernière. D’après le FRAPRU, de nombreux ménages sont systématiquement discriminés par ces prix.

«On voit l’impact direct de la rareté, moins il y a de logements, plus les prix montent. Et il faut faire attention à ces chiffres, car ils représentent le coût moyen pour l’ensemble des loyers alors que ce qui est disponible présentement est beaucoup plus cher et souvent loin des services, donc qui ne correspond pas aux besoins des gens actuellement en recherche», soutient Mme Laflamme.

Vingt-cinq ménages locataires n’ont toujours pas de toit à la veille du 1er juillet dans Drummond. Mme Laflamme trouve inquiétante cette situation qui est plus critique que l’an dernier.

«C’est la pointe de l’iceberg. Les difficultés que ces ménages rencontrent et vont rencontrer dans les prochains mois s’accentueront. La cherté des logements fait que ces gens consacrent plus de la moitié de leur revenu pour se loger, au détriment de leurs autres besoins essentiels. Avant même la pandémie, ils étaient 1500 ménages dans Drummond dans cette situation. Tout porte à croire que ce nombre risque d’exploser au cours des prochains mois à cause des diminutions de revenus et du chômage provoqués par la pandémie et la détérioration de la situation économique qui risque de suivre», affirme-t-elle, saluant au passage le Service d’aide à la recherche de logement de l’Office d’habitation Drummond, le qualifiant de belle initiative.

Devant cette réalité qui sévit aussi partout au Québec, le FRAPRU rappelle l’urgence d’investir dans le logement social et demande au gouvernement Legault de consentir des investissements supplémentaires dans son plan de relance économique post-pandémie pour la construction de logements sociaux.

«Malgré la bonne volonté de la Ville Drummondville, qui se fixe des objectifs ambitieux – comme ceux d’autres municipalités – ce qu’on constate, c’est que s’il n’y a pas de financement rapide pour de nouvelles unités dans le programme AccèsLogis, le développement va stagner», soutient-elle, rappelant que les budgets du gouvernement des deux dernières années ont financé la réalisation de logements déjà prévus dans des budgets antérieurs.

«Le fameux filet social en matière de logements, il n’est pas très fort et la pandémie nous a permis de le constater. Le logement social, ça fait partie du filet social. Si on veut mettre tous les ménages à l’abri des risques sanitaires et climatiques, incluant les locataires plus vulnérables, et si c’est une vraie priorité, il faut investir dans un grand chantier de logement sociaux», insiste la porte-parole en guise de conclusion.

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