Eau potable : «Vous pouvez dénoncer des gens» – Yves Grondin

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Par Emmanuelle LeBlond
Eau potable : «Vous pouvez dénoncer des gens» – Yves Grondin
Yves Grondin, maire de Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

EAU POTABLE. Dans la foulée de l’avis d’interdiction d’utiliser l’eau potable à l’extérieur, le maire de Drummondville, Yves Grondin, demande à la population de dénoncer les comportements qui contreviennent à la réglementation.

«Vous pouvez dénoncer des gens aux alentours de chez vous qui ne respectent pas [l’interdiction]. Il y a déjà des gens qui ont commencé à le faire parce que certains arrosaient à deux boyaux. N’appelez pas à la Sûreté du Québec. Ce ne sont pas eux qui vont gérer ça. Ce sont nos inspecteurs à nous», souligne M. Grondin. Dans de telles situations, les Drummondvillois sont invités à appeler au numéro suivant : (819) 478-6565.

Le maire ajoute qu’il est possible de se procurer un permis, auprès du Service de l’urbanisme, pour obtenir l’autorisation d’arroser sur sa propriété. «Vous pourriez venir chercher un permis si vous ensemencez ou si vous avez posé de la tourbe. Le permis coûte 5$. C’est une façon pour nous de contrôler ce qu’il se fait et pour vous assurer de ne pas avoir de contravention plus importante.»

Toute infraction au règlement sur l’utilisation de l’eau potable rend le contrevenant passible d’une amende d’un minimum de 50 $ et d’un maximum de 300 $, plus les frais. Si l’infraction est continue, chaque jour constitue une infraction distincte.

L’usage de ce type d’arrosoir est permis sur le territoire drummondvillois. (Photo: Lise Tremblay)

Depuis que l’interdiction est en vigueur, la Ville a remarqué une amélioration concernant la consommation d’eau potable. «En effet, une diminution de la consommation d’eau potable de plus de 20 % a été enregistrée à l’usine de traitement de l’eau potable, comparativement au sommet de mardi, et ce, malgré une hausse de la température ambiante. La consommation demeure donc élevée, mais sous contrôle», a précisé le directeur général Francis Adam, ajoutant que les efforts doivent être maintenus.

Par le fait même, l’arrosage extérieur au moyen d’un récipient manuel, comme un arrosoir, est maintenant permis. Il demeure toutefois interdit d’utiliser un boyau d’arrosage, ou d’utiliser l’eau potable à l’extérieur à d’autres fins que l’exception prévue à la réglementation.

Une consommation record

La Ville a dû agir de manière préventive à cause de la forte consommation d’eau enregistrée à l’usine de traitement de l’eau potable et aux prévisions de températures chaudes prévues au cours des prochains jours. «On a des consommations records qu’on n’a jamais atteintes dans les dix dernières années», précise le directeur général.

«La consommation d’eau était tellement élevée qu’on approchait de la capacité maximale. Ce n’est pas parce que notre usine ne peut pas faire son travail. Nous avons collectivement consommé beaucoup trop d’eau. Le nombre de piscines vendues a augmenté du double ou du triple, sans compter toutes celles qui étaient déjà installées. Une piscine, c’est l’équivalent quotidien d’une consommation de 50 maisons. Imaginez des centaines de piscines de plus à Drummondville», ajoute le maire.

Rappelons qu’Environnement Canada n’entrevoit pas à court terme de précipitations significatives, ce qui a un impact direct sur le débit d’eau de la rivière Saint-François.

«À partir de dimanche, on va avoir un peu plus de probabilités d’averses, mais comme on a une masse d’air chaud et humide, il pourrait y avoir des averses, mais ce sera quelque chose de local. Ça ne sera pas suffisant pour remplir un bassin versant», avait indiqué le météorologue Simon Legault, à L’Express.

Questionné quant aux délais de l’installation des estacades, M. Grondin soutient que la situation est hors de leur contrôle. Le maire souligne que la Ville a entamé des démarches auprès d’Hydro-Québec dès le mois d’avril.

«Normalement, ça s’installe avant la fin de semaine de la fête des Patriotes, au mois de mai. À ce moment-là, Hydro-Québec ne pouvait pas aller les installer parce que ce n’était pas décrété comme un service essentiel, dans la gamme des services qu’Hydro-Québec était autorisée à faire en fonction des restrictions aux mesures de distanciation du COVID. Ils ont pu aller les installer au début juin, au moment où c’était permis», explique M. Adam.

En conséquence, le rehaussement de la rivière Saint-François n’a pu être effectué en amont des deux barrages, au grand désarroi des plaisanciers, notamment.

Notons que le service de navette à bord du ponton municipal entre le site Kounak et l’aéroport de Drummondville est mis sur la glace, le temps que le niveau d’eau augmente.

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