Le niveau d’eau de la Saint-François risque de demeurer bas un bout de temps

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Par Lise Tremblay
Le niveau d’eau de la Saint-François risque de demeurer bas un bout de temps
La rivière Saint-François à son plus bas. (Photo: Ghyslaine Bergeron) (Photo : Ghyslain Bergeron)

DRUMMONDVILLE. Les faibles précipitations des dernières semaines obligent Hydro-Québec à contrôler rigoureusement le débit de la rivière Saint-François afin de permettre la fraie des poissons et à la Ville de Drummondville de s’approvisionner en eau potable.

C’est ce qu’explique Annie Beaudoin, conseillère en communication collectivité chez Hydro-Québec, tout en précisant que la crise sanitaire a ralenti le travail des équipes chargées d’installer les estacades sur la rivière Saint-François.

C’est que la société d’État envisageait, comme chaque année, de procéder au rehaussement de la rivière Saint-François vers la mi-juin, après que les estacades aient été installées. À cause de la pandémie, ces travaux, qui sont habituellement réalisés après la crue printanière, ont été retardés.

«La COVID-19 nous a obligés à travailler en mode service essentiel une partie du printemps, explique Mme Beaudoin. On a tout de même fait valoir nos points auprès du gouvernement pour expliquer que l’installation des haussoirs fait partie des services essentiels. Habituellement, on a quatre employés qui embarquent sur un ponton et partent installer les estacades, qui ressemblent à des clôtures de bois. Les travaux n’étaient pas faisables cette année, à cause de la proximité des employés. Par chance, on a des employés qui ont trouvé une façon de faire l’installation en respectant la distanciation physique.»

La rivière Saint-François est à son plus bas. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Les travaux ont été exécutés il y a quelques jours à peine, mais un autre phénomène empêche Hydro-Québec de hausser la rivière.

«Là, le problème qu’on a, c’est qu’il ne pleut pas. Les faibles précipitations des dernières semaines ont réduit considérablement le débit de la rivière, ce qui ralentit le rehaussement de la rivière. Deux choses importantes : on doit quand même laisser un certain débit d’eau pour permettre la fraie des poissons et assurer le service d’eau potable de la ville. En ce moment, on laisse passer le minimum exigé par le ministère. On se trouve dans une situation où on est vraiment tributaire de Dame nature», ajoute la conseillère des communications, en précisant que le niveau d’eau est actuellement trois fois plus bas qu’à la normale.

Affirmant comprendre la réaction des riverains, qui ont hâte de sortir leurs embarcations nautiques, la porte-parole d’Hydro-Québec assure que la situation est atypique cette année.

«Du côté de Dame nature, depuis quelques années, on a le droit à des météos plutôt imprévisibles. On espère vraiment qu’il pleuvra bientôt», ajoute-t-elle.

Rappelons que la Ville de Drummondville a interdit, ce mercredi, toute utilisation de l’eau potable à l’extérieur. On explique que la consommation de l’eau est très élevée actuellement et que l’or bleu doit être préservé d’autant plus qu’une deuxième canicule s’est installée.

«La problématique risque de s’étirer»

Du côté d’Environnement Canada, on n’entrevoit pas à court terme de précipitations significatives, ce qui laisse croire que les plaisanciers devront prendre leur mal en patience.

«On n’a vraiment pas reçu beaucoup de précipitations au cours du dernier mois. Il manquait déjà d’eau alors que cette semaine, c’est chaud et sec. À partir de dimanche, on va avoir un peu plus de probabilités d’averses, mais comme on a une masse d’air chaud et humide, il pourrait y avoir des averses, mais ce sera quelque chose de local. Ça ne sera pas suffisant pour remplir un bassin versant. Pour remplir une rivière, ça prend un système avec beaucoup d’averses et, dans l’horizon, on n’en voit pas sur nos écrans. La problématique risque donc de s’étirer. Le prochain mois devrait être assez sec», explique Simon Legault, météorologue.

Il ajoute en terminant : «Le contexte est plus intéressant pour la baignade que pour la promenade en bateau actuellement.»

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