Manger au resto, une expérience revisitée

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Par Marilyne Demers
Manger au resto, une expérience revisitée
Alexandre Sylvain a accueilli lundi les premiers clients de retour au restaurant. (Photo : Ghyslain Bergeron)

RESTAURATION. Manger au restaurant ne sera plus comme avant. Mais les restaurateurs sont bien décidés à rendre l’expérience la plus agréable possible.

Alexandre Sylvain était fidèle au poste lundi pour la réouverture des restaurants. «Tout le monde est très joyeux. Les gens avaient hâte», lance le serveur du restaurant La Muse.

Faisant la navette entre la cuisine et la terrasse pour servir des clients, ce dernier était bien souriant derrière sa visière. «On applique la visière parce qu’on voulait que les clients puissent voir le sourire du personnel, plutôt qu’il soit caché derrière un masque. L’expérience, c’est autant la nourriture que l’ambiance et on essaie de la garder en place le plus possible», indique Daniel Paulin, copropriétaire du restaurant situé au centre-ville de Drummondville.

La réouverture des restaurants était grandement attendue.

Pour accueillir des clients dans la salle à manger et sur la terrasse, le restaurateur a dû se plier à une série de mesures sanitaires pour éviter la propagation du coronavirus. «Depuis trois mois, on faisait du take out sans règle, mais à partir d’aujourd’hui, on a un paquet de mesures à suivre», commente-t-il.

Parmi celles-ci, une distance physique de deux mètres doit être maintenue entre les personnes, tandis que les objets, les surfaces et les équipements doivent être désinfectés entre chaque client. Les menus de La Muse seront disponibles sur écran au cours des prochains jours, alors que quelques menus plastifiés demeureront disponibles pour ceux qui ne disposent pas d’un téléphone cellulaire.

Comme pour tous les restaurateurs de la province, le port du masque de procédure et une protection oculaire sont exigés pour le personnel de cuisine, si la distanciation de deux mètres ne peut être respectée.

Visiblement, ces mesures sanitaires exigées par Québec n’ont pas découragé les clients, qui ont dû prendre leur mal en patience pendant près de trois mois pour pouvoir remettre les pieds dans un restaurant.

Quelques mètres plus loin, Le 200 Brock effectuait ses derniers préparatifs pour son ouverture prévue mardi. Étant hors de question de séparer les tables par des parois de plexiglass, les clients mangeront à des tables placées à deux mètres de distance entre les groupes. «On préfère avoir moins de place que d’encabaner les clients», soutient Steve Plante, copropriétaire du 200 Brock.

Prévoyant être à 70 % de sa capacité habituelle, les copropriétaires sont présentement en processus pour obtenir un permis temporaire pour installer une terrasse sur le domaine public.

Frédérique Richard, propriétaire du Comptoir Lunch. (Photo: Ghyslain Bergeron)

De son côté, le Comptoir Lunch souhaite aussi installer des tables et des chaises sur une partie du stationnement de la rue Heriot, en face de son local. Malgré la réouverture des salles à manger lundi, le restaurant santé ne dispose pas assez d’espace pour permettre à ses clients de manger à l’intérieur, tout en maintenant une distance de deux mètres entre eux.

«À cause du va-et-vient, c’est impossible. Si au moins on a la terrasse, ça ajoutera quelques places pour l’été», mentionne Frédérique Richard, propriétaire du Comptoir Lunch, qui compte habituellement une trentaine de places assises à l’intérieur.

Lundi, le restaurant El Tabernaco complétait l’aménagement de sa terrasse. «On va accueillir nos clients à partir de mercredi. On sera ouverts six soirs par semaine et on fera seulement les soupers pour l’instant. Ensuite, on va évaluer la situation», fait savoir le propriétaire Yanik Gaudreau.

Déjà, le restaurateur dit avoir des réservations pour les jours à venir. «On a ouvert l’an passé et on refusait du monde parce qu’on était plein. Je pense que les gens vont être encore au rendez-vous. Ceux qui ont vraiment peur du virus, ils ne viendront tout simplement pas», est-il d’avis.

«Nos employés vont travailler avec des masques. On va désinfecter les tables, les salles de bain. Je ne vais pas rajouter de plexiglass entre les tables. Déjà qu’on mange nos bas et qu’il faut réinvestir pour être dans les normes», indique-t-il.

Au Vieux Saint-Charles, qui a ouvert ses portes tôt lundi, le personnel était impatient de remettre tablier… masque et visière. Les clients étaient quant à eux heureux de sortir de la maison, le temps d’un repas.

«On avait hâte. Ça fait du bien de sortir. Un moment donné, il faut recommencer à vivre», lance un client, l’assiette vide.

(Avec la collaboration de Ghyslain Bergeron)

 

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