Un mouvement pour «libérer» les modules de jeux (vidéos)

Un mouvement pour «libérer» les modules de jeux (vidéos)
Des citoyennes ont lancé un mouvement en coupant les banderoles qui ceinturent les modules de jeux dans les parcs de Drummondville.

JEUX. Les modules de jeux dans les parcs de la Ville de Drummondville sont fermés depuis maintenant plus de deux mois afin de freiner la propagation du coronavirus. Des citoyennes ont lancé un mouvement pour dénoncer cette situation qu’elles jugent inacceptable, un geste que les autorités municipales ont aussitôt condamné.

Dans une vidéo publiée sur sa page Facebook, Michelle Bérubé a coupé les banderoles jaunes installées autour des modules dans quelques parcs de son quartier. Son coup d’éclat a suscité des centaines de réactions de la part des internautes.

«Considérant que le taux de mortalité chez les 20 ans et moins est de 0,001%; considérant que le responsable des mesures sanitaires de la Suisse et des pédiatres infectiologues sont arrivés à démontrer que les enfants de moins de 10 ans ne sont pas des vecteurs de contagion; considérant que les mesures sanitaires imposées au Québec en ce moment dans les écoles et les garderies sont, selon moi, des moyens traumatisants et insidieux qui ne favorisent pas le développement socioaffectif de nos enfants; eh bien, je m’en vais faire une sortie au parc», a-t-elle lancé en brandissant des ciseaux.

Comparant ces banderoles à des «restrictions illusoires qui nous empêchent d’avoir accès à notre intelligence et à notre discernement», la mère de famille a lancé un appel à la population québécoise. «Symboliquement, je libère mes enfants de cette prise d’otages qui dure depuis trop longtemps. Tranquillement, progressivement, on va les libérer, un à un. Je vous invite vous aussi à faire des actions qui sont à votre mesure. C’est un appel à la conscience, tout simplement», a déclaré celle qui a décliné la demande d’entrevue de L’Express.

«Je suis la gardienne des enfants. C’est important pour moi qu’ils aient des environnements qui leur permettent de se développer physiquement, mentalement et émotionnellement, de façon saine et harmonieuse.»

Si Michelle Bérubé a pris soin de jeter les banderoles coupées dans une poubelle, ce n’est pas le cas de toutes les mères qui ont lancé ce mouvement. Au parc Frigon, où une dénommée Marie Cod a filmé son passage, des bandes de plastique jaunes ont été laissées au sol.

«On se dirait dans un camp de concentration, dans un champ de guerre depuis deux mois. C’est assez! On arrache tout. C’est ça, la liberté. Quand c’est rendu que tu ne peux pas aller dans un parc, et que tu te laisses contrôler par un gouvernement malade, c’est que t’es rendu vraiment bas. Un moment donné, faut se prendre en main. On est un peuple de moutons», a-t-elle lancé, en disant avoir été inspirée par Daniel Tadros, un artiste qui a posé un geste semblable dans un espace vert près de la rivière Richelieu, à Otterburn Park.

Réaction de la Ville

À la Ville de Drummondville, la réaction n’a pas tardé. Après avoir consulté les vidéos, les autorités municipales les ont aussitôt transmises à la Sûreté du Québec (SQ).

Une bande de plastique jonchant le sol au parc Frigon. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«La Ville rappelle que l’accès aux modules de jeux est toujours interdit, sous recommandation de la Santé publique, a déclaré Thomas Roux, conseiller en relations publiques à la Ville de Drummondville. Nous invitons donc les gens à respecter cette règle-là. C’est important de ne pas défaire les banderoles que nous avons mises en place.»

Si aucune plainte n’a été officiellement déposée à ce sujet, la Ville s’attend néanmoins à ce que la police provinciale ouvre une enquête et fasse le suivi approprié.

Malgré la fermeture des modules de jeux, rappelons que les quelque 140 parcs et espaces verts de Drummondville demeurent ouverts. Lors de l’installation de ces banderoles, au mois de mars, le maire par intérim Yves Grondin avait expliqué cette décision ainsi : «Il faut rappeler aux parents que ces modules-là ne sont pas désinfectés, alors c’est à leurs risques et périls. Il ne faudrait pas qu’ils s’en servent.»

La Ville rappelle que l’accès aux modules est toujours interdit. (Photo : Ghyslain Bergeron)
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