Sébastien Lepage et son perpétuel défi d’éviter le CHSLD

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Par Jean-Pierre Boisvert
Sébastien Lepage et son perpétuel défi d’éviter le CHSLD
C’est son frère Steve, qui lui rend visite régulièrement, qui a remis à Sébastien Lepage le chèque de 5000 $ de la part des P’tits Anges de l’autonomie, dont Yves Carignan est membre du conseil d’administration. (Photo : Jean-Pierre Boisvert)

ENTRAIDE. Même s’il est atteint de paralysie cérébrale qui l’oblige à se déplacer en fauteuil adapté, n’allez pas croire que Sébastien Lepage n’est pas capable de se battre pour éviter de se retrouver dans un CHSLD.

Connu à Drummondville, notamment pour s’être présenté en 2019 à l’élection partielle dans le district d’Isabelle Marquis où il avait récolté 15 % des voix, Sébastien Lepage n’a d’autre choix, pour financer son maintien à domicile où il vit seul, que de trouver des revenus pour assumer les dépenses supplémentaires. Car, ses besoins excèdent les montants alloués par le gouvernement.

Bonne nouvelle lundi matin, il s’est vu remettre un chèque de 5000 $ de la part de l’organisme à but non lucratif Les P’tits Anges de l’Autonomie, dont la mission est d’aider les personnes handicapées dans leur maintien à domicile. L’homme d’affaires drummondvillois Yves Carignan (Dessins Drummond) est membre de son conseil d’administration. Une somme bien appréciée qui s’ajoute à la cagnotte de 3350 $ déjà amassés, en route vers son objectif de recueillir 18 000 $.

Matin, midi et soir, une équipe de préposés se relayent pour l’épauler.

Sébastien Lepage se sert de son nez pour taper sur le clavier de son cellulaire.

Celui dont les limitations physiques sont, à l’évidence, sévères est en mesure de bien communiquer, bien qu’il ait peine à parler. Il se sert de son nez pour utiliser le clavier de son cellulaire, installé sur son bras robotisé, ce qu’il fait très bien, dans un bon français, comme le journal a pu le constater via une conversation sur Messenger.

Il ne veut surtout pas jouer à la victime. «Je veux donner l’exemple en montrant que je peux vivre comme tout le monde. C’est un défi, mais les obstacles ça me connaît. Je ne veux pas déblatérer contre ceci ou cela. Le support du CIUSSS est primordial pour le maintien à domicile et les intervenants comprennent de mieux en mieux les particularités des besoins de chaque individu», fait-il valoir.

Sébastien Lepage travaille, malgré la pandémie, chez Lambert Ressources humaines, comme adjoint, «chasseur de tête», comme il le précise. Auparavant, il a été spécialiste des produits Kinova, une firme québécoise développant de la robotique d’assistance. Il est bien placé pour parler de robotique. Le bras robotisé d’assistance installé sur son fauteuil roulant a tout simplement changé sa vie. Deux mois plus tard, il avait un emploi.

L’argent pour l’achat de cet appareil lui est venu des profits d’un spectacle de Mike Ward, que lui a transmis Alain Gaudet, fondateur des P’tits Anges de l’Autonomie.

Sébastien Lepage, membre du programme de reconnaissance de l’Ordre de Drummondville, organise donc sa propre levée de fonds. Il a dû annuler, distanciation physique oblige, la 6e édition du Sebshow d’humour, qui devait avoir lieu le 29 mars dernier à la Maison des arts, mettant à l’affiche une demi-douzaine d’humoristes québécois. Ce spectacle sera repris dès que ce sera possible.

Comme il l’écrit son sur site web : «Merci de contribuer à ce qui est le plus important pour moi, mon autonomie et mon indépendance sociale».

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