Trois inventions étonnantes bien de chez nous

Jean-Claude Bonneau
Trois inventions étonnantes bien de chez nous
(Photo : Depositphoto)

MAGAZINE. On ne devient probablement pas inventeur du jour au lendemain et il n’y a pas nécessairement de préalable pour se lancer dans ce domaine insolite. En fait, il suffit d’avoir une bonne idée et de mettre tout en œuvre pour la développer. C’est sans aucun doute ce qu’a compris le Drummondvillois Jean Saint-Germain, dès son tout jeune âge.

Le biberon Playtex

Celui que tout le monde appelait «le patenteux» et qui est décédé en septembre 2016 à l’âge de 79 ans, était considéré par plusieurs de ses pairs comme une légende.

Le biberon Playtex. (Photo Ghyslain Bergeron)

Dès l’âge de 16 ans, début des années 1950, Jean Saint-Germain a révolutionné le monde des biberons, en inventant le fameux biberon Playtex, certes sa plus grande réussite. À l’époque, M. Saint-Germain avait eu la brillante idée de remplacer la traditionnelle bouteille de verre ou de plastique rigide par un sac en plastique qui s’aplatissait au fur et à mesure que l’enfant buvait son lait. Cette invention permettait aux bébés d’avaler moins d’air en prenant leur biberon et, par le fait même, d’éviter les coliques.

À l’époque, les inventeurs ne se rendaient pas nécessairement riches. La preuve : Jean Saint-Germain avait vendu son idée pour la modique somme de 1000 $ américains (ce qui était tout de même un bon pactole en 1953). Quant à Playtex qui a commercialisé l’invention du Drummondvillois, elle a vendu des millions d’exemplaires du biberon Playtex.

Jean Saint-Germain est aussi l’homme derrière l’invention de l’Aérodium, un simulateur de chute libre soufflant un vent ascendant, de la pyramide d’énergie, du restaurant robotisé Extra-terrasse, de la croix illuminée de Saint-Simon-de-Bagot et bien d’autres comme l’avion moto-plane, un petit gyrocopteur avec lequel il volait au-dessus de Drummondville au milieu des années 1960.

La poutine

Qui donc a inventé la fameuse poutine, ce mets québécois constitué de frites et de fromage en grains, le tout recouvert d’une sauce brune? Depuis des années, l’origine de la poutine est controversée. Plusieurs endroits se disputent ce titre mais ce qui est sûr, c’est que la poutine est 100 % québécoise.

Plus que jamais, on affirme que la poutine, telle qu’on la connaît aujourd’hui, a été inventée par le Drummondvillois Jean-Paul Roy qui a été propriétaire du restaurant Le Roy de la patate dans les années 1950 et, par la suite, du restaurant Le Roy Jucep, au début des années 1960.

La poutine. (Photo Ghyslain Bergeron)

Au Jucep, M. Roy a été le premier à servir à ses clients un repas composé de patates frites, de fromage en grains et de sauce brune. Devant le succès que connaissait ce mets (les gens venaient d’un peu partout pour déguster la poutine du Jucep), Jean-Paul Roy a décidé d’enregistrer une marque de commerce qui faisait de lui l’inventeur de la poutine.

Jean-Paul Roy est décédé en 2007 et, comme restaurateur, il a cédé, en héritage, un mets qui est apprécié non seulement au Québec mais à l’extérieur de ses frontières. Aujourd’hui, on sert la poutine au Canada, aux États-Unis, en Europe et même ailleurs. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la «traditionnelle poutine de Jean-Paul Roy» a même été servie à la Maison-Blanche, lors du premier dîner d’État qui avait rassemblé, il y a quelques années, Barack Obama et Justin Trudeau.

Aujourd’hui, la poutine est offerte sous plusieurs formes, intégrant divers condiments, et est faite avec des ingrédients autres que ceux utilisés à la base.

Plus que jamais, toute la popularité que connaît la poutine depuis plus d’un demi-siècle n’est certes pas étrangère au fait que plusieurs veulent s’en approprier l’invention.

Le Orbi

Depuis près d’une quarantaine d’années, tous les parents, qui sont adeptes de vélo, ont entendu ou entendent toujours parler du Orbi, cette petite remorque que l’on peut attacher à sa bicyclette et qui permet à chaque parent d’y installer un ou deux enfants, en bas âge, d’une façon confortable et sécuritaire.

Cette invention est celle de la Drummondvilloise Guylaine Jutras. À l’intérieur des locaux de l’entreprise OPD (à l’époque Outillage de précision Drummond) dont son conjoint était l’un des copropriétaires, Mme Jutras a dessiné et pensé les plans de cette petite remorque qui, au début, était démontable et repliable sur elle-même, de façon à ce qu’elle ne prenne pas trop d’espace dans le coffre-arrière de l’automobile ou du véhicule utilitaire.

Le Orbi… ou l’objet roulant bien identifié. (Photo Deposit)

Le but premier de cette mère de famille était fort louable. Celle qui a eu huit enfants voulait certainement profiter de belles journées à l’extérieur, en faisant il va sans dire du vélo et en permettant également à ses jeunes enfants de prendre un peu d’air.

Rapidement, le Orbi est devenu populaire auprès des cyclistes qui ont pu, dès lors, profiter de sorties en famille. À l’époque, Guylaine Jutras avait vu juste et grand en même temps, elle, qui en plus de ses huit enfants, a adopté trois autres enfants et qui est aussi devenue missionnaire auprès des personnes dans le besoin. Depuis, le Orbi a été commercialisé par d’autres grandes entreprises.

Le 5 mars 2010, l’Aféas Centre-du-Québec tenait son Gala Excellence au féminin, dans le cadre de la 23e Journée internationale des femmes. Lors de cet événement qui avait réuni plus de 600 personnes au Best Western Universel de Drummondville, sept femmes (elles étaient 26 candidates au début) ont été honorées de façon particulière. Et la récipiendaire du Grand Prix Excellence au féminin 2010 a été nulle autre que Mme Guylaine Jutras.

 

 

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