FAMILLE. Dès son plus jeune âge, Marie-Pier Lacharité rêvait d’une grande famille. Elle vient à peine de donner naissance à son onzième enfant, Rose, qu’elle en veut déjà un douzième. Le confinement n’aura pas eu raison de son désir de maternité.
La vie de Marie-Pier Lacharité a pris une tout autre tournure lorsque la pandémie a touché le Québec. Du jour au lendemain, elle s’est retrouvée à passer 24 heures sur 24 avec ses 10 enfants et son mari, Yannick Emond.
Puis, le 24 avril, elle a donné naissance à son onzième enfant, une petite fille prénommée Rose.
«Disons qu’en ce moment, il y a toujours quelqu’un pour prendre Rose dans ses bras. Elle ne manque pas d’affection», lance Marie-Pier Lacharité en direct de sa salle de bain, où elle s’est réfugiée pour avoir un peu de calme.
Cette dernière a toujours voulu une grande famille. «Ma grand-mère du côté de mon père avait 10 enfants et la dynamique familiale, l’ambiance et les partys m’ont toujours fascinée. Quand j’ai rencontré Yannick, je lui ai dit que je voulais fonder une grande famille. Dans sa tête, il pensait que je voulais trois ou quatre enfants, raconte-t-elle en riant. Il n’est pas tombé sur la bonne fille».
Elle a mis au monde Rose il y a à peine deux semaines et elle est déjà convaincue de vouloir un douzième enfant. Est-ce que bébé #12 sera son dernier? Rien n’est moins sûr.
Les hauts et les bas du quotidien
Pour réussir à garder la tête hors de l’eau, Marie-Pier Lacharité croit que ça prend une bonne discipline. «Peux-tu croire… je suis même à jour dans mon lavage!», rapporte-t-elle avec humour.
«Quand je demande quelque chose aux enfants, ils le font. Parfois, ils rouspètent, mais je n’ai qu’à lancer une paire d’yeux et ils s’activent. Ils ont aussi des tâches, par exemple Elliot — 8 ans — doit nourrir le chien. Chaque matin, tout le monde fait son lit. Avec toute cette gang, on n’a pas le choix d’avoir instauré une bonne discipline».
Elle laisse tout de même place à la spontanéité, particulièrement en ces temps difficiles. «On tient la même routine que lorsqu’ils allaient à l’école. Mais c’est sûr qu’il y a plus de journées pyjama, surtout quand il pleut. Ça me fait moins de lavage», souligne la Drummondvilloise.
Pour ce qui est des leçons, Marie-Pier Lacharité mise sur le jeu pour réussir à faire l’école à la maison. En raison de la nouvelle venue dans la famille, les enfants ne retourneront pas en classe le 11 mai prochain.
«J’ai continué leurs travaux, mais en suivant plus ou moins ce que les professeurs envoyaient, car ça devenait très difficile d’asseoir tous les enfants à la table pour les devoirs. Avec les plus jeunes, on apprend par le jeu. Par exemple, Elliot a de la facilité en classe alors il joue à l’école avec sa sœur Béatrice, âgée de 5 ans», raconte-t-elle.
Bien que le quotidien soit parsemé de petites disputes entre frères et sœurs, Marie-Pier Lacharité n’échangerait sa place pour rien au monde.
«On parle beaucoup des aînés, avec raison, mais le confinement, c’est aussi difficile pour les enfants. Quand on va faire une marche et qu’on passe devant le parc, ils me demandent s’ils peuvent aller jouer. Je dois leur dire non. Il faut leur expliquer l’inexplicable, car même nous — en tant qu’adulte — on ne sait pas grand-chose de ce virus. C’est parfois difficile de voir la déception dans leurs yeux.»
«D’un autre côté, la situation me permet de passer du temps avec eux et de les voir s’émerveiller de tout et de rien tous les jours. C’est aussi très beau de remarquer l’entraide et la complicité entre les plus vieux et les plus jeunes».
Marie-Pier Lacharité, qui sème le bonheur partout où elle va grâce à sa chevelure multicolore, a l’habitude de se faire questionner à propos de son choix de vie. À ces gens, elle aime bien répondre : «Oui, il faut investir beaucoup de notre argent sur nos enfants, mais à mon avis, ils m’apportent pas mal plus de bonheur que d’avoir la voiture de l’année. On pourrait demander à ma meilleure amie, elle sait que depuis mon plus jeune âge je veux une grande famille. Elle m’a même déjà dit : “Tu es une des rares chanceuses qui a réalisé son rêve”».