SOCIÉTÉ. Les personnes qui vivent du stress, de l’anxiété ou de la déprime durant la pandémie devraient communiquer avec un professionnel, au même titre que celles qui ressentent des symptômes s’apparentant à la COVID-19 doivent appeler aux lignes téléphoniques qui y sont dédiées.
Depuis le début de la crise, le nombre d’appels a augmenté au Centre d’écoute et de prévention du suicide (CEPS) Drummond. Entre le 13 mars et le 15 avril, l’organisme a enregistré 1 069 appels, dont près de 200 sont directement reliés à de la détresse psychologique générée par le coronavirus.
Pour la même période l’an dernier, l’organisme a reçu 624 appels. Il s’agit d’un bond de 40 %. Au bout du fil, ce sont majoritairement des personnes âgées entre 40 et 60 ans. «Les appels concernent principalement des problèmes de santé mentale, de solitude, de couple et de consommation», indique la directrice générale du CEPS Drummond, Sandrine Vanhoutte.
«Les gens nous parlent tous de la COVID-19. C’est le confinement qui devient difficile. Il y a le slogan ça va bien aller, mais les gens qui ne vont pas bien, ils n’y croient pas. On leur dit que pour le moment, ils sentent que ça ne va pas bien, mais ça ne veut pas dire qu’un jour ça ne sera pas différent», poursuit-elle, ajoutant que le nombre d’appels a aussi augmenté depuis le début du confinement, pour une moyenne de 50 par jour.
D’ailleurs, le CEPS Drummond invite toutes les personnes qui ont besoin d’une oreille attentive à communiquer sans hésiter. «C’est une bonne nouvelle d’avoir des appels. Les gens vont chercher de l’aide. Plus ils vont chercher de l’aide, moins il y a de risque de tomber en crise. C’est de la prévention», souligne-t-elle.
Pour s’assurer de répondre à tous les appels, l’organisme a mis en place dès le début du confinement un service intitulé relance de solidarité. Une armée formée d’une trentaine de bénévoles effectue des appels d’écoute, entre 8h et 22h, afin de briser l’isolement.
Du personnel municipal formé comme Sentinelles prête aussi main-forte à la ligne d’écoute. «On a libéré du temps à des employés pour qu’ils donnent un coup de fil, qu’ils échangent avec les personnes qui ont besoin de parler», indique Caroline Beaulieu, chef de division au service du Capital humain à la Ville de Drummondville.
La durée moyenne des appels est d’une trentaine de minutes par personne. «Ce sont des gens qui sont seuls et qui ont besoin de jaser, que des proches ont inscrits ou qui se sont inscrits eux-mêmes, précise Sandrine Vanhoutte. Les gens ont besoin de savoir que quelqu’un se préoccupe d’eux. On nous dit que les appels sont bons pour le moral.»
Les différentes résidences pour personnes âgées ont été informées de ce nouveau service, tout comme les pharmacies, qui sont en contact avec bon nombre d’aînés.
Prévisions
Le service de relance de solidarité sera maintenu au moins jusqu’à la fin de l’été. D’autant plus que la saison estivale se veut une période où les appels sont plus nombreux au CEPS Drummond.
«Si on se fie à notre courbe, le nombre d’appels va continuer d’augmenter. Les gens s’adaptent quand même au confinement, mais je pense que c’est davantage cet été qu’on va vivre l’impact psychologique au niveau de la crise», estime Sandrine Vanhoutte.
En plus de la relance de solidarité, les autres services demeurent en place, notamment via la technologie. «L’équipe s’est rapidement adaptée. Les familles endeuillées par suicide au cours la dernière année ont toutes été appelées au moins une fois pour voir comment elles vont», fait savoir la directrice du CEPS Drummond, dont l’équipe est actuellement formée de huit intervenants.
Par ailleurs, toute personne ayant des idées suicidaires ou vivant de la détresse psychologique élevée peut communiquer avec le CEPS Drummond en tout temps au 819-477-8855.
