CINÉMA. Le cinéma Capitol accueille les amateurs du septième art depuis 1937. Fermé depuis la mi-mars en raison de la pandémie du coronavirus, l’établissement du centre-ville de Drummondville espère pouvoir rouvrir ses portes durant la saison estivale.
Alors que le plan de déconfinement de l’économie dévoilé par le gouvernement du Québec s’apprête à se mettre en branle, d’autres commerces tels que les salles de cinéma doivent continuer de patienter. Selon la directrice du Capitol, Annie Hamel, les cinémas seront parmi les dernières entreprises à reprendre leurs activités.
«Mon opinion, c’est qu’il faut d’abord sécuriser les gens. On s’entend que le cinéma, c’est un divertissement. Ce n’est pas un service essentiel, alors c’est certain qu’on sera parmi les derniers à rouvrir. Si tout se déroule bien pour les autres commerces durant le mois de mai, peut-être que les restaurants et les cinémas suivront au mois de juin», a affirmé Annie Hamel.
Afin de se conformer aux demandes gouvernementales et d’accueillir leur clientèle en toute sécurité, les salles de cinéma prévoient mettre en place des mesures sanitaires spéciales.
«On ne veut courir aucun risque de propager la maladie. On ne veut pas revenir en arrière. Pour respecter la distanciation sociale, il faudra laisser deux bancs entre chaque spectateur. On va installer des affiches sur les bancs et on va surveiller la situation de proche. C’est possible qu’on ne puisse pas faire d’exceptions, même pour un couple ou deux personnes d’une même famille», a indiqué Annie Hamel.
Entre chaque représentation, des employés procéderont à la désinfection des salles. «Nos bancs sont en tissus, mais on va vérifier si c’est possible de les nettoyer à sec», a précisé Annie Hamel.
À travers la planète, les salles de cinéma ont subi d’importantes pertes financières en raison de la crise du coronavirus. L’établissement de la rue Lindsay ainsi que le cinéma RGFM de la rue Hains, tous deux membres de la même entreprise, ne font pas exception à la règle.
«Quand on est fermé, on n’a pas de recettes qui rentrent. Les pertes sont énormes, mais je reste positive. On a la capacité de passer à travers cette crise», a lancé Annie Hamel.
La directrice du Capitol anticipe néanmoins la réticence de certains cinéphiles inquiets de fréquenter les salles par peur d’être contaminés par le coronavirus. «Les gens seront craintifs, alors je ne m’attends pas à ce qu’on accueille beaucoup de monde au début. C’est pourquoi il faudra faire en sorte qu’ils se sentent en sécurité», a-t-elle expliqué.
Une industrie en crise
Au Québec comme ailleurs, toutes les sphères de l’industrie cinématographique sont touchées par la crise actuelle.
«Les distributeurs de films sont fermés, les plateaux de tournage aussi. Des films québécois comme Mafia inc., Les nôtres et Réservoir étaient très prometteurs. Ils avaient le vent dans les voiles et ils auraient eu un énorme succès, mais ces films sont en quelque sorte tombés entre deux chaises. C’est triste tant pour les producteurs que pour les artisans», a affirmé Annie Hamel.
C’est sans compter qu’en raison du confinement provoqué par la pandémie, les plateformes de vidéo à la demande sont plus populaires que jamais auprès des amateurs de films. Une situation qui ne devrait toutefois pas perdurer, estime Annie Hamel.
«Le phénomène de Netflix, Crave et compagnie était là avant la crise, mais les gens venaient quand même au cinéma. Une fois que les gens vont se sentir en sécurité, je pense qu’ils vont être contents de retrouver leurs habitudes, que ce soit aller au restaurant, sur une terrasse ou dans une salle de cinéma. C’est justement ce qui nous manque en confinement : la possibilité de sortir de la maison et de faire autre chose.»
«Je suis confiante que la réouverture des événements culturels se fera avec aplomb. Il y aura une belle stratégie autour de ce retour. Tout le monde travaille de concert dans l’industrie», a conclu la directrice du Capitol.
Considéré comme un immeuble patrimonial par le ministère de la Culture en raison de sa valeur architecturale, le Capitol a accueilli les Rendez-vous de Québec cinéma pour une troisième année consécutive en février dernier.
