Éclosion au Centre d’hébergement St-Joseph

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Par Cynthia Martel
Éclosion au Centre d’hébergement St-Joseph
Le Centre d'hébergement St-Joseph est situé sur la rue Melançon, à Drummondville. (Photo : Archives Ghyslain Bergeron)

CORONAVIRUS. Cinq résidents et un employé du Centre d’hébergement St-Joseph, situé sur la rue Melançon à Drummondville, ont contracté la COVID-19.

Ce foyer d’éclosion a commencé la semaine dernière avec une résidente qui a été infectée par le virus à l’Hôpital Sainte-Croix.

«La semaine dernière, une résidente, une dame assez âgée qui nécessite beaucoup de soins, est revenue d’un séjour à l’hôpital où elle y était pour recevoir des soins pour un problème de santé quelconque. Avant son retour à la résidence, elle a passé un test qui est sorti négatif. Elle a donc pu revenir au centre, mais par prévention, on l’a mise en quarantaine. Cinq jours plus tard, l’hôpital a appelé pour nous aviser qu’elle avait de fortes chances qu’elle ait contracté la COVID-19 étant donné que sa cochambreuse l’avait. Elle a donc refait un test qui s’est avéré positif. Ç’a changé la donne, disons!» raconte encore surpris Pascal Pelletier, propriétaire des Résidences Pelletier, qui regroupent cinq établissements au Centre-du-Québec, dont quatre à Drummondville.

La Santé publique a pris la décision de diriger la dame vers le centre d’hébergement temporaire à Nicolet, aménagé dans l’École nationale de police du Québec, où elle réside encore présentement.

Quelques jours plus tard, une de ses voisines d’étage (le 3e) a été déclarée positive. Tous les résidents de cet étage – une quarantaine – ainsi que tous les employés ont été dépistés.

«Il y a deux autres cas positifs, mais l’une de ces personnes est présentement hospitalisée pour une autre raison. On croit qu’elle a possiblement attrapé le virus là-bas. De plus, il y a un employé infecté. On attend les résultats des autres membres du personnel. Ça rentre au compte-gouttes», affirme le gestionnaire, précisant que les autres résidents infectés ont également été conduits au centre d’hébergement à Nicolet.

Toutes les familles ont été avisées de cette éclosion et des résultats de tests.

Depuis, tous les résidents du Centre d’hébergement St-Joseph sont en isolation complète dans leur appartement.

«Avant, ils pouvaient quand même sortir dans les corridors et aller sur d’autres étages, notamment pour manger, mais présentement, ils ne peuvent plus sortir de leur chambre. Nous avons embauché des agents de sécurité pour tous les étages, parce que certaines personnes ont de la difficulté à comprendre les consignes», indique M. Pelletier, avouant que la peur règne tant au sein des résidents que du côté des employés.

Il s’étonne de voir à quel point ce virus se propage à une vitesse fulgurante et combien de personnes infectées sont asymptomatiques.

«C’est épouvantable que ça se propage si vite malgré toutes les mesures que nous avons mises en place (distanciation physique, hygiène des mains, équipements de protection individuelle, notamment)  (…) J’ai remarqué aussi que la plupart des cinq résidents infectés étaient asymptomatiques», souligne-t-il.

Heureusement, l’éclosion semble être contenue, au dire de M. Pelletier. Celui-ci ne se cache pas pour dire qu’il s’agit d’une situation «très intense» à gérer, surtout dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre.

«Ça prend beaucoup de personnel pour gérer cette situation. Heureusement, la Santé publique nous accompagne là-dedans, les gens là-bas sont très proactifs et à l’écoute. Ils nous ont envoyé du renfort», expose-t-il, reconnaissant.

«J’ai environ 40 employés et déjà avant la crise, ce n’était pas facile à remplacer, parce qu’il n’y en a pas de main-d’œuvre disponible. On n’est jamais confortable normalement, mais on est toujours correct, c’est-à-dire qu’on a toujours le nombre suffisant d’employés pour réaliser les tâches en organisant les horaires et en attribuant quelques heures supplémentaires à certains. Je n’ose même pas imaginer si plusieurs des employés sont déclarés positifs», laisse tomber le gestionnaire sur un ton inquiet.

Enfin, Pascal Pelletier assure qu’il n’y a présentement aucun cas dans les trois autres résidences de Drummondville, à savoir les Terrasses de la Fonderie, les Jardins de la Cité et le Centre d’hébergement St-Frédéric.

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