Le retour en classe «sera un défi» pour la Commission scolaire des Chênes

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Par Marilyne Demers
Le retour en classe «sera un défi» pour la Commission scolaire des Chênes
Lucien Maltais (Photo : Gracieuseté)

ÉDUCATION. Au cours des prochains jours, la Commission scolaire des Chênes préparera le retour en classe, tel qu’annoncé par le gouvernement Legault lundi.

«Nous avons deux semaines pour tout mettre en place. Il y a plusieurs questions. On va être en attente de plusieurs réponses. On peut dire que pour l’instant, ce sera un défi, soutient le directeur général de la Commission scolaire des Chênes, Lucien Maltais. On est en train d’écrire un scénario que personne ne connait. Souvent, le diable est dans les détails, donc il y a plusieurs éléments qui sont à penser.»

Les écoles préscolaires et primaires situées à l’extérieur du territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal seront ouvertes à compter du 11 mai. Comme l’avait déjà mentionné le premier ministre François Legault, le retour en classe se fera sur une base volontaire.

Les parents pourront donc choisir si leurs enfants poursuivent la scolarisation à l’école ou à la maison, mais Québec encourage fortement les élèves qui présentent des retards ou des difficultés d’apprentissage à retourner en classe. Un encadrement pédagogique à distance sera offert pour ceux qui feront l’école à la maison.

«On prévoit organiser de la formation à distance pour la clientèle qui restera à la maison. Pour nous, cette formation représente un défi, mais le grand défi est de s’assurer qu’à la maison, le travail est fait. On voit que ça n’appartient pas seulement à nous, mais aussi aux parents», indique Lucien Maltais.

Comme les parents devront confirmer la présence en classe de leurs enfants une semaine avant la date du 11 mai, on ignore pour l’instant le nombre d’élèves attendus dans les écoles. La Commission scolaire des Chênes compte quelque 8 000 élèves au préscolaire et primaire.

«Ce qui est important de retenir pour le parent, c’est qu’il est le premier responsable de son enfant. C’est donc lui le meilleur juge pour savoir si son enfant doit aller à l’école ou pas. Nous, notre préoccupation numéro un, c’est de s’assurer qu’on peut bien accompagner les enfants, surtout ceux qui sont plus vulnérables», souligne M. Maltais.

Il n’est pas recommandé que les élèves ou les membres du personnel qui présentent une vulnérabilité sur le plan de la santé se présentent à l’école. Ceux présentant des symptômes de la COVID-19 devront également rester à la maison.

Un peu plus de 1 250 enseignants sont à l’emploi de la Commission scolaire des Chênes.

Point d’interrogation

Pour respecter les mesures d’hygiène et de distanciation recommandée par la Santé publique, les locaux accueilleront jusqu’à 15 élèves à la fois. «Pour l’instant, pour moi, c’est un point d’interrogation. Il faut comprendre que dans certaines classes, il n’y aura pas de problématique, mais pour d’autres, ça risque d’être quelque chose de plus difficile à gérer», avance le directeur général de la Commission scolaire des Chênes.

«On sait qu’il y aura d’autres mesures de distanciation sociale avec plusieurs ajustements à faire, entre autres pour l’entrée à l’école et les récréations dont les horaires seront peut-être modifiés», poursuit-il.

Les détails entourant le service de transport scolaire devront aussi être déterminés au cours des prochains jours. Les autobus pourraient être munis d’un panneau de plexiglas afin de protéger les chauffeurs. «On sait aussi qu’il y aurait un élève par banc et un banc de distanciation entre chacun d’eux. Ça nous amène avec moins de capacité pour le transport en commun, donc il y aura des choses à ajuster. On va suivre toutes les recommandations de la Santé publique», indique-t-il.

Quant à l’équipement de protection individuel, le gouvernement Legault ne rendra pas le port du masque obligatoire pour le moment. «Ce que j’ai compris, c’est que le gouvernement a une orientation et je me rends compte que certaines instances syndicales ont d’autres préoccupations, remarque M. Maltais, qui agit également à titre de président de l’Association des directions générales des commissions scolaires et président de la Fédération des commissions scolaires du Québec.

«On sait que le ministère et le gouvernement se laissent toujours le droit d’ajuster le tir, tout dépendant de l’évolution des données scientifiques et de l’évolution de la situation», ajoute-t-il.

À la maison… jusqu’à la prochaine rentrée

Les quelque 5 000 élèves au secondaire à la Commission scolaire des Chênes devront poursuivre leurs apprentissages à distance alors que leur retour en classe est prévu à la prochaine rentrée scolaire. Du prêt de matériel numérique sera mis à la disposition des élèves et des membres du personnel au besoin.

«On va pouvoir intervenir auprès des élèves du secondaire qui étaient limite au niveau réussite. On va aussi s’assurer de mettre toutes les chances de notre côté pour que le maximum d’élèves puissent réussir», fait savoir Lucien Maltais.

Les 700 élèves en formation professionnelle pourront reprendre les cours en ligne ou à distance. Quant aux 400 élèves en formation générale des adultes, ils auront des apprentissages pratiques en demi-groupe.

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