Richard Thibault redonne vie aux animaux sauvages

Richard Thibault redonne vie aux animaux sauvages
Lors d’une rencontre avec L’Express magazine, Richard Thibault a dévoilé deux de ses dernières œuvres : la tête murale d’un cerf de Virginie et celle d’un ours. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Un secret bien gardé se cache dans le sous-sol de Richard Thibault. Le Drummondvillois pratique la taxidermie, un art complexe et méconnu qui consiste à conserver des animaux morts en leur donnant une apparence de vie.

Depuis maintenant huit ans, Richard Thibault pratique son art dans le plus grand respect des animaux sauvages, en tentant de rendre ses montages les plus réalistes possible. Qu’il s’agisse d’un élégant cerf de Virginie, d’un ours redoutable ou encore d’une délicate perdrix, il cherche à les faire revivre pour l’éternité.

Sa renommée s’étend partout au Canada, certains de ses clients étant originaires d’aussi loin que du Yukon. La plupart d’entre eux sont des passionnés de chasse et de pêche pour qui ces œuvres représentent de précieux souvenirs, de simples décorations… ou de véritables trophées.

«À la base, je suis un maniaque de la nature. Depuis toujours, j’adore les animaux. Je les nourris et je les prends en photos. Je suis aussi un amateur de chasse et de pêche. De fil en aiguille, ça m’a amené à vouloir leur donner une seconde vie. Pour moi, c’est un geste de respect envers l’animal», raconte Richard Thibault, rencontré par L’Express magazine dans son atelier de travail.

Réputé pour sa grande minutie, le taxidermiste drummondvillois ne calcule pas ses heures lorsqu’il pratique sa passion. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Reconnu pour sa grande minutie, Richard Thibault ne calcule pas ses heures lorsqu’il pratique sa passion. L’homme de 60 ans accorde un grand souci à la reconstitution de l’animal dans ses moindres détails. Avec comme résultat que ses œuvres frôlent littéralement la perfection.

«Je pense que c’est un travail qui mérite d’être bien fait. C’est pourquoi je veux toujours donner aux animaux un aspect le plus naturel possible. Mon travail de photographe animalier m’aide beaucoup, car j’ai passé plusieurs heures à observer les animaux dans leur habitat», affirme Richard Thibault, qui préfère ne pas pratiquer son art sur des animaux domestiques.

Ayant beaucoup évolué au fil des ans, le principe de la taxidermie consiste à enfiler la peau tannée d’un animal sur un mannequin en uréthane. «Il faut être très minutieux, avoir le souci du détail et du travail bien fait, indique Richard Thibault. Ça exige de la concentration. Il y a plusieurs mesures à prendre. La finition des pièces est très importante. Ça devient un peu comme un travail de chirurgie. Il faut vraiment être patient et ne pas se décourager. Parfois, il faut faire travailler ses méninges pour trouver des solutions.»

Un apprentissage continuel

C’est par l’entremise de Réginald Ruest, un Drummondvillois qui pratique cet art depuis plus de 40 ans, que Richard Thibault a appris les secrets de la taxidermie. À l’occasion, son mentor lui enseigne d’ailleurs encore quelques précieux conseils.

Le montage complet d’un coyote réalisé par Richard Thibault. En arrière-plan, on aperçoit la reconstitution d’une perdrix en plein vol. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«J’ai appris beaucoup grâce à lui. La taxidermie, c’est un apprentissage continuel. Je veux toujours aller en progressant. J’améliore sans cesse ma technique de travail en suivant des formations. J’en apprends encore à tous les jours», soutient celui qui entend se concentrer pleinement sur sa passion une fois qu’il aura pris sa retraite de son emploi chez Olymel.

Au fil des ans, Richard Thibault a décroché de nombreux prix dans des concours de taxidermie, tant sur la scène québécoise que canadienne. Au mois d’avril, il participera d’ailleurs au championnat du Québec à Saint-Hyacinthe.

«Les juges sont souvent des champions du monde qui viennent des États-Unis. Sur place, ils n’ont aucun moyen de savoir qui a fait les œuvres. Toute la journée, ils délibèrent. Ce n’est que le lendemain qu’on sait si on a gagné un prix on non», explique Richard Thibault.

«Dans ces événements, les juges prennent aussi le temps de nous enseigner. Ils nous expliquent les petites erreurs qu’on a faites sur nos pièces et ils nous partagent leurs trucs. Ça nous permet de nous améliorer constamment», conclut le talentueux artiste drummondvillois.

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