Des questions en suspens pour le Challenger de Drummondville

Des questions en suspens pour le Challenger de Drummondville
Une partie importante du budget du Challenger de Drummondville provient de Tennis Canada. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

TENNIS. Le tennis canadien est en crise. Les importantes difficultés financières chez Tennis Canada risquent d’avoir un impact direct sur le Challenger Banque Nationale de Drummondville, même si la septième édition du tournoi n’est prévue que dans dix mois.

En raison du report de la coupe Rogers de Montréal et de la forte probabilité que le tournoi de Toronto subisse le même sort, Tennis Canada sera privée de plus de 90 % de ses revenus annuels. Évaluant ses pertes financières à près de 25 millions de dollars, la fédération canadienne a mis à pied 70 % de ses 120 employés permanents plus tôt cette semaine. Elle a également annoncé son intention de couper dans certains programmes de développement.

Du côté de Drummondville, le co-président du comité organisateur du Challenger, Alain Caillé, espère que l’événement se déroulera comme prévu en février 2021. Rappelons qu’en novembre 2018, Tennis Canada et le comité organisateur drummondvillois ont signé une entente de partenariat de trois ans. La fédération canadienne devait injecter un peu plus d’un demi-million de dollars dans la réalisation du tournoi jusqu’en 2021.

Alain Caillé. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

«Présentement, on ferme les états financiers du tournoi de 2020. Habituellement, on débute la préparation du prochain tournoi durant l’été. J’ai osé écrire aux gens de Tennis Canada pour leur demander quels seront les impacts sur notre tournoi, mais pour l’instant, ils sont davantage dans l’émotion avec toutes ces pertes d’emploi. Le tennis, c’est une grande famille», a expliqué Alain Caillé.

«Pour le moment, on n’a donc aucune indication positive ou négative au sujet de notre tournoi. Mais c’est bien possible qu’il y ait des impacts, car une partie importante de notre budget provient de Tennis Canada. La coupe Rogers supporte directement la tenue des Challengers comme le nôtre», a ajouté l’homme d’affaires drummondvillois.

Déjà, Tennis Canada a annoncé l’annulation du Challenger de Granby ainsi que des Internationaux juniors de Repentigny, qui devaient se dérouler cet été. Les organisateurs du Challenger de Saguenay, prévu en octobre, souhaitent également mettre une croix sur l’édition 2020 de l’événement.

«Dans ces cas-là, la décision était plus facile à prendre, même si c’est triste pour eux. L’annulation est due au confinement et à l’interdiction des rassemblements publics plutôt qu’à une question de financement. Quant à notre tournoi, il est le premier prévu au Canada sur le calendrier de l’ATP en 2021. Est-ce qu’on sera dans un autre état d’esprit rendu là? On le souhaite», a affirmé Alain Caillé, en rappelant que la réouverture des frontières sera nécessaire étant donné que le Challenger accueille des athlètes en provenance d’une vingtaine de pays.

«On sait que notre tournoi est très apprécié chez Tennis Canada. Notre équipe est solide. On se prépare comme si notre tournoi allait avoir lieu, mais on aimerait le savoir le plus tôt possible. Devra-t-on apporter des changements importants dans nos préparatifs? Aura-t-on besoin de plus de partenaires financiers? Devra-t-on sauter une année?», s’est questionné le passionné de tennis, qui organise l’événement en compagnie de Stéphan Hamel et Pierre Desrosiers.

Pour l’instant, l’Association de tennis professionnel (ATP) a suspendu tous ses tournois à travers la planète jusqu’à la mi-juillet. La situation est particulièrement difficile pour les joueurs classés au-delà du top 100, dont les revenus sont déjà amoindris.

«Novak Djokovic a d’ailleurs proposé un fonds de soutien pour que les joueurs les plus fortunés viennent en aide aux joueurs moins fortunés. Ça pourrait avoir un effet positif sur un tournoi comme le nôtre, qui regroupe de nombreux joueurs classés entre le 100 et le 300e rang mondial», a fait valoir Alain Caillé.

«Chose certaine, les jeunes athlètes canadiens ont besoin de tournois comme le nôtre. Leur présence à Drummondville leur permet de gagner de l’expérience internationale à faible coût», a ajouté le co-président.

Disputé sous la présidence d’honneur d’Hélène Pelletier, le dernier Challenger de Drummondville a attiré pas moins de 6257 spectateurs, établissant ainsi un nouveau record d’assistance.

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