Une Drummondvilloise «zen» en Inde

Une Drummondvilloise «zen» en Inde
Mariane Quessy-Dion est présentement en Inde dans un temple de la pleine conscience. (Photo : graciseuté)

INDE. Mariane Quessy-Dion a présentement les pieds en Inde, à Pattamundai plus précisément. Dans ce pays peuplé par 1,3 milliard d’âmes, la crise du coronavirus est vécue bien différemment qu’au Québec. 

Mariane Quessy-Dion, originaire de Drummondville, a quitté le Québec à 17 ans. Après plusieurs voyages à travers le monde, elle s’est établie en Indonésie, où elle a trouvé l’amour. Son dernier passage dans sa ville natale date d’octobre 2018.

Bien qu’elle habite maintenant en Indonésie, près d’Ubud, avec son futur époux, Mariane Quessy-Dion se trouve actuellement dans l’est de l’Inde, dans un temple de la pleine conscience de Krishna, où elle étudie notamment le yoga Bahkti.

La plupart des états indiens ont imposé un confinement total à la population. «Où je vis, il n’y a aucun transport routier. Si tu prends ta voiture ou ton scooter, tu peux avoir une amende et même aller en prison. C’est assez intense, mais le gouvernement prend des bonnes mesures de sécurité. On se sent protégé», fait-elle savoir.

Mariane Quessy-Dion. (Photo gracieuseté).

L’Inde, ce pays chaotique, est plongé dans une tranquillité inhabituelle depuis le 24 mars. «Celui qui guide le temple m’a dit qu’il retrouve l’Inde d’autrefois, quand il y avait presque aucune voiture. On entend le son de la nature et des oiseaux. D’ailleurs, ce virus est en quelque sorte le résultat de nos actions. La planète entière est mal en point. Ce qui nous arrive, c’est un peu la loi du karma. C’est un signe pour nous qu’il faut faire attention aux animaux et à la nature», croit-elle.

Dans ce deuxième pays le plus peuplé au monde après la Chine, il est difficile de connaître le nombre de cas.

«Les Indiens n’aiment pas vraiment aller à l’hôpital et ils attendent jusqu’à la dernière minute, quand ça ne va vraiment plus, pour s’y rendre. Sauf que pendant ce temps, ils contaminent d’autres personnes», souligne-t-elle. D’après les informations qu’elle a reçues, le cas de COVID-19 le plus rapproché d’où elle vit se trouve à environ 25 kilomètres.

Le confinement et la pauvreté

L’Inde est aux prises avec des nombreuses conséquences qui découlent du confinement.

Dans ce pays, il y a environ 345 millions de personnes démunies et une grande proportion de la population vit de revenus journaliers. Depuis le début du confinement, plusieurs se retrouvent sans argent pour se nourrir et se loger.

«Beaucoup de gens ne peuvent plus payer leur logement. Certaines familles, surtout à New Delhi, tentent de quitter la ville pour retourner dans leur village, mais elles doivent marcher des centaines de kilomètres, comme il n’y a aucun moyen de transport», raconte-t-elle.

Dans les derniers jours, Mariane Quessy-Dion remarque un changement dans l’aide apportée par le gouvernement. «Le gouvernement a mis sur pied des camps pour héberger et nourrir les gens démunis. Dans le village où je me trouve, il y a un camp pour aider ceux qui ont perdu leur emploi. Une école a été transformée en centre de santé pour tester les gens. À un autre endroit, je sais qu’on y distribue de la nourriture pour ceux qui ont besoin», explique-t-elle.

«Le gouvernement met en place une aide pour les plus pauvres. Normalement, ces gens sont mis à part de la société et avec le virus, on les prend en charge. C’est bien, mais c’est une mesure qui devrait être prise en tout temps», laisse-t-elle tomber.

En Indonésie, où son copain se trouve, la vie continue presque normalement. «Les Indonésiens peuvent encore se déplacer. Par exemple, mon conjoint construit notre maison et il est en mesure de continuer la construction. Toutefois, tout le monde porte des masques. C’est surtout les îles de Java et Bali qui sont affectées. On dirait que dans ces pays d’Asie, les gens ne se font pas tester tant qu’ils n’ont pas de gros problèmes de santé. C’est sûrement pour cette raison qu’il y a officiellement plus de cas en Occident», rapporte celle qui enseigne le yoga.

Mariane Quessy-Dion enseigne le yoga en Indonésie. (Photo gracieuseté)

«Rester zen»

Mariane Quessy-Dion essaie de ne pas trop consulter les médias et «d’éviter la panique». «Personnellement, je ne regarde pas trop les nouvelles en ce moment, car ça me fait un peu peur. J’aime mieux rester relax et ne pas trop me stresser. Quand on devient anxieux, ça rabaisse notre système immunitaire. Si j’attrape le virus, je veux être en pleine forme pour le combattre. D’ailleurs, c’est un message que je souhaite transmettre : il faut rester zen et positif».

Malgré la crise planétaire, Mariane Quessy-Dion se sent bien où elle se trouve, et ce, même si elle est loin de la maison. «Honnêtement, c’est un des plus beaux moments de ma vie. Je suis en pleine campagne, dans la nature où il y a des vaches et des grands jardins biologiques. L’endroit est magnifique. On a des classes qui nous outillent à faire face aux crises de la vie et qui nous forment émotionnellement et physiquement. J’ai l’impression que mes journées passent en cinq minutes», fait-elle savoir.

Elle avait un vol prévu pour le Québec en date du 2 avril. Vu les événements, elle devra patienter avant de revoir sa famille. «Je me trouve dans l’est du pays et il n’y a pas vraiment de vol de rapatriement où je suis», précise-t-elle.

En attendant de revenir passer l’été dans la Belle province, elle profite du calme que lui apporte l’Inde.

Elle se trouve en campagne, dans le village de Pattamumdai. (Photo gracieuseté)
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