TÉMOIGNAGE. Emy Bellerose venait à peine de commencer sa carrière dans le domaine de la santé lorsque la pandémie a frappé de plein fouet. Récit de cette jeune étudiante, âgée de 17 ans, qui n’a pas envie de rester les bras croisés devant la crise du coronavirus.  Â
Emy Bellerose, qui étudie en soins infirmiers, a décroché il y a quelques mois un premier emploi dans son domaine, comme préposée aux bénéficiaires au Centre Frederick-George-Heriot. Elle travaillait une fin de semaine sur deux tout en poursuivant ses cours au Cégep de Drummondville lorsque la pandémie a chamboulé la vie de tous.
«Comme les cours au Cégep ont été arrêtés quelques semaines, je me suis offerte pour travailler plus d’heures. J’ai donc fait cinq jours par semaine pendant un moment. Maintenant que les classes ont repris, je travaille trois ou quatre jours par semaine», explique Emy Bellerose.
Plutôt que de rester chez elle les bras croisés, celle-ci préfère prêter main-forte au réseau. «Tant qu’à être chez moi et regarder la situation aller sans rien faire, je préfère aider. Si je peux faire quelque chose pour aider, je n’hésiterai pas», lance la future infirmière.
Au front par passion
Questionnée à savoir comment sont les conditions de travail en ce temps de pandémie, Emy Bellerose rapporte : «Ça ne faisait pas super longtemps que je travaillais-là avant l’arrivée de la COVID-19, mais je ne trouve pas que les conditions sont si pires que ce qu’on raconte. Oui, il y a des mesures strictes mises en place qui nous demandent plus de temps et de précaution, mais l’équipe avec qui je travaille va quand même bien. Toute cette situation ne rend pas mes collègues désagréables et ils restent passionnés par leur travail».
Même si elle voit la situation d’un point de vue plutôt optimiste, il n’en demeure pas moins que son emploi comme préposée aux bénéficiaires n’est pas toujours une partie de plaisir, surtout lorsqu’on parle de la solitude des aînés.
«On voit que la pandémie fait une grande différence sur le comportement des personnes âgées. On laisse les résidents plus souvent dans leur chambre, pour la distanciation sociale. On leur explique qu’il y a un virus, mais certains ont des problèmes cognitifs. Il y en a plusieurs qui ne comprennent pas ce qui se passe.»
Emy Bellerose voit souvent des résidents pleurer. «Ils se sentent seuls et ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent plus voir leur famille du jour au lendemain. Il y a des résidents qui voyaient leurs proches chaque jour. C’est eux qui les faisaient manger, par exemple. Alors, il y en a qui refusent de manger présentement», ajoute-t-elle avec émotion. Être confrontée à la solitude des aînés, c’est ce qui rend son boulot plus difficile.
Malgré le fait qu’elle commence une carrière en santé en pleine pandémie et que cela amène son lot de défis, Emy Bellerose est passionnée par son travail. Le coronavirus ne freinera pas son ambition de devenir infirmière.
«Ce que j’aime, c’est d’aider les gens et d’être utile, fait-elle savoir. La pandémie, ça ne m’a pas ralenti dans ma décision d’étudier en soins infirmiers. J’ai bien l’intention de terminer ma technique. Dans chaque métier, il va y avoir des moments plus difficiles. Il faut juste s’adapter».