Coup dur pour les éleveurs de porcs

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Par Marilyne Demers
Coup dur pour les éleveurs de porcs
Guy Desmarais, copropriétaire de la ferme G & M Desmarais à Durham-Sud. (Photo : Ghyslain Bergeron)

AGRICULTURE. Malgré la réouverture partielle mardi de l’usine d’Olymel de Yamachiche, les impacts pourraient être majeurs chez les éleveurs de porcs, témoigne Guy Desmarais, copropriétaire de la ferme G & M Desmarais à Durham-Sud.

Olymel a adapté la capacité de production de son usine de transformation de Yamachiche au nombre d’employés disponibles pour éviter la propagation de la COVID-19. En temps normal, 28 000 porcs y sont abattus chaque semaine. L’entreprise espère retrouver cette cadence graduellement.

Mais avec la fermeture d’une durée de deux semaines de cette usine et le ralentissement dans les autres installations d’Olymel, les éleveurs de porcs se sont retrouvés avec un surplus d’animaux dans leurs fermes.

«Ça devient une problématique, et si ça continue, ça peut devenir assez grave. On ne pourra pas garder ces animaux-là sur nos fermes indéfiniment. C’est là que j’ai une grande inquiétude. J’espère que ça va se corriger rapidement parce que sinon il faudra prendre des décisions drastiques», laisse entendre Guy Desmarais, qui compte quelque 1 500 porcs dans ses installations.

Selon l’agriculteur, la situation pourrait perdurer pendant plusieurs mois. «Ça peut être long avant de reprendre tout ce qui est en attente puisque les usines fonctionnent au ralenti. Seulement avec les congés du temps des Fêtes, ça peut aller en février avant de reprendre le dessus», fait-il savoir.

Avec la chute du prix du porc dans les dernières semaines, les éleveurs de porcs pourraient être durement frappés par la crise. «Normalement, c’est à partir du printemps allé jusqu’à la fin de l’été qu’on a le plus de revenus. Avec la période de Pâques et des BBQ, la demande est plus forte. Pour mal faire, c’est en mars qu’il y a eu cette perturbation-là. Notre année est complètement amochée. Les impacts financiers seront majeurs», soutient Guy Desmarais.

L’éleveur de porcs de Durham-Sud, qui possède aussi une meunerie, espère pouvoir compter sur l’aide des différents paliers de gouvernement. «J’espère que l’agriculture ne sera pas abandonnée parce que c’est certain qu’il y aura des impacts», indique-t-il, espérant aussi une valorisation de l’achat local.

Au Centre-du-Québec, quelque 200 éleveurs de porcs pourraient être touchés par la crise du coronavirus.

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