Les restaurateurs appréhendent la réouverture de leurs commerces

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Par Ghyslain Bergeron
Les restaurateurs appréhendent la réouverture de leurs commerces
Stéphane Proulx - Le Baboune. (Photo : Ghyslain Bergeron)

COVID-19. Lentement, le gouvernement commence à annoncer la réouverture de certains secteurs. Si des reprises sont possibles dans des situations où les travailleurs peuvent facilement respecter la distanciation physique avec la clientèle, il en est tout autre pour le service de la restauration. Comment feront les propriétaires pour respecter les consignes et rentabiliser leur commerce le moment venu?

À l’aube de ses cinq ans, le restaurant Le Baboune de la rue Marchand ne peut accueillir de clients. Le propriétaire, Stéphane Proulx, s’est posé la question : «On ne fera pas d’argent dans un mode de 50 % d’ouverture. Quand j’ouvre mon restaurant, ma cuisine ne peut pas rouler à moitié même si 44 places seront amputées. On ne peut rien prévoir, c’est du jamais vu. On va faire notre possible, mais il va falloir que la clientèle soit compréhensive.»

Pendant la période de fermeture, M. Proulx en profite pour effectuer quelques travaux dans son restaurant. «Il y a des petites choses que j’avais laissées aller. Là, j’ai le temps. Rien de majeur, mais ça va être mieux», a-t-il exprimé.

Même son de cloche pour François Timmons, propriétaire du Bistro de la gare. Sa planification printanière a été chamboulée. «Depuis le mois de décembre que mes employés savaient qu’en avril ils ne travailleraient pas, mais pas pour les raisons que l’on connaît. Comme le bistro fête ses 50 ans cette année, je vais rénover la place pour changer un peu la vocation, car je vais désormais pouvoir offrir des soupers quand ce sera fait. Il va y avoir du retard, mais je ne peux plus reculer», a affirmé M. Timmons.

Bistro de la gare.

L’entrepreneur avoue qu’il anticipe un retour difficile. «Il y a tout un questionnement autour de la reprise des activités. Comment ouvrir un commerce à moitié et rentabiliser le tout? Les frais fixes, le risque de perte de nourriture. Ce sont toutes des choses auxquelles je dois penser et je ne peux pas le faire à n’importe quel prix», a ajouté le propriétaire.

Pour la chaîne La Cage brasserie sportive, la situation est quelque peu différente. Le président et chef de direction, Jean Bédard, affirme que le retour sera graduel et que ça pourrait se compter en semaines, en mois, avant un retour à la normale. «Pour le moment, on s’organise comme on le peut, soit en offrant le service pour apporter et la livraison.

La Cage brasserie sportive.

Vous savez, les gens ont besoin de se gâter. Ils ont envie de manger autre chose que les repas quotidiens. Par la suite, on va devoir comprendre les mesures du gouvernement et mettre tout en œuvre pour opérer de façon sécuritaire, tant pour les employés que les clients. Il y a des initiatives que l’on voulait développer qui ont été accélérées en raison des contraintes», a expliqué M. Bédard qui est originaire de Drummondville.

Enfin, après avoir fermé ses portes quelques semaines, le restaurant Le Roy Jucep a décidé de reprendre ses activités, mais selon un horaire restreint et un menu simplifié. Les amateurs de poutine pourront aller chercher leur commande ou bien se la faire livrer, et ce, sans contact puisque seulement les paiements par carte seront acceptés.

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