La crise sanitaire touche aussi les services d’urgence

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Par Ghyslain Bergeron
La crise sanitaire touche aussi les services d’urgence
Les services d’urgence ont adopté de nouvelles mesures en raison du coronavirus. (Photo : Archives Ghyslain Bergeron)

COVID-19. Si les travailleurs de la santé sont au front de la pandémie du coronavirus, les pompiers, paramédics et intervenants bénévoles du Service d’intervention d’urgence civil du Québec (SIUCQ) doivent aussi s’ajuster au risque de contamination.

Les pompiers du Service de sécurité incendie de Drummondville (SSID) sont récemment passés en mode état d’urgence. Ainsi, depuis lundi, les sapeurs complètent des quarts de travail de 24 h. «On veut limiter les croisements entre les équipes. On demande aussi aux gars de ne pas se présenter pour rien à la caserne et d’arriver 15 minutes avant et de quitter 15 minutes après leur tour de garde. On passe donc de 13 croisements à 7 sur un cycle de 28 jours», a expliqué Yves Beaurivage, directeur du SSID.

De plus, les pompiers qui travaillent à temps partiel ont tous été assignés à la caserne 3, située au secteur Saint-Nicéphore. Les employés permanents sont quant à eux dirigés à la caserne de la rue Cockburn.

Yves Beaurivage.

Les mesures sanitaires à l’interne ont été modifiées afin de protéger les pompiers. «Tout est désinfecté. Les véhicules, les dortoirs et les aires communes sont nettoyés deux fois par jour. Bien sûr, on respecte les mesures de distanciation», a ajouté M. Beaurivage.

Sur le terrain, de nouvelles mesures ont été ajoutées aux conditions de travail et de salubrité déjà exigeantes. «Il y avait déjà des mesures de décontamination en raison des différents matériaux qui peuvent être toxiques lors d’un incendie. Maintenant, la centrale d’appel pose beaucoup plus de questions sur la condition des gens sinistrés. On porte le masque ou le facial et des gants. Tout est fait pour la sécurité de tout un chacun», a précisé le directeur du SSID.

Le SIUCQ modifie ses protocoles

Effectuant un travail en étroite collaboration avec les services d’urgence de la MRC de Drummond, les intervenants volontaires du SIUCQ ont aussi pris de nouvelles mesures pour contrer la COVID-19. Benoit Lacoste, directeur-adjoint et relationniste auprès des médias du SIUCQ, a dressé un portrait de la situation.

Les intervenants du SIUCQ sont bien protégés.

«On a mis en place un protocole qui est révisé de façon journalière. Louis Raîche, qui est sur notre CA, agit comme conseiller spécial. Il fait aussi partie de la cellule de crise avec les cinq membres de l’état-major. Une fois par semaine, on tient une réunion et régulièrement, avec les moyens technologiques, on se parle», a-t-il tenu à expliquer.

Lors d’une intervention, l’équipe qui doit se déplacer respecte les recommandations de l’Agence de santé publique. Ils portent donc des gants et le masque. Si une personne sinistrée présente des signes ou a été diagnostiquée de façon positive au COVID-19, l’utilisation du masque N95 et d’une blouse est nécessaire. De plus, lors d’un sinistre, le périmètre de sécurité a été élargi afin que les curieux tiennent une plus grande distance avec les services d’urgence.

«Il n’y a pas de chances à prendre, tant pour nous que pour les citoyens. On se tient à une distance sécuritaire entre nous. De notre équipe de 62 intervenants, une douzaine a décidé de se retirer par choix ou en raison de leur âge. Par contre, d’anciens membres du SIUCQ sont prêts à nous aider au cas où on aurait besoin de plus de main d’œuvre», a ajouté M. Lacoste.

Les paramédics déplorent l’hypocrisie du gouvernement du Québec

Présentement, tous les paramédics du Québec mettent leurs familles à risque de contracter la COVID-19 dû au manque de directives nationales. «Chaque jour, nos paramédics sont obligés de rentrer du travail et de laver leur uniforme potentiellement infecté à la maison. C’est inconcevable.

Les paramédics utilisent aussi des moyens de protection.

Ils mettent en danger leur famille, et ne devraient pas à subir ce stress supplémentaire», a expliqué Daniel Chouinard, président de la Fédération des employés du préhospitalier du Québec. On peut aussi lire dans le communiqué émis par la FPHQ que le lavage d’uniformes doit être pris en charge par l’employeur si on souhaite prévenir une contamination communautaire. De plus, la FPHQ demande au gouvernement du Québec de statuer sur le lavage d’uniformes afin que les différentes entreprises de services préhospitaliers intègrent cette mesure de sécurité essentielle.

Les paramédics sont quotidiennement au front contre la COVID-19, mais ils sont encore et toujours négligés par Québec, obligés de sacrifier leur sécurité pour leur travail. Ils sont immunodéprimés, ayant des maladies chroniques ou enceintes, ils sont mis en isolement préventif pour assurer leur sécurité. «Mais la grande majorité de ceux-ci sont laissés sans salaire et c’est inacceptable», a ajouté M. Chouinard.

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