Des bijoux arcs-en-ciel, comme un baume au coeur

Photo de Cynthia Martel
Par Cynthia Martel
Des bijoux arcs-en-ciel, comme un baume au coeur
Nancy Plourde a dépoussiéré ses milliers tiges de verre multicolores pour créer sa nouvelle collection «Ça va bien aller». (Photo : Gracieuseté)

ARTS. Nancy Plourde était loin de s’imaginer que les milliers de tiges de verre multicolores qu’elle possède pourraient un jour servir à la création de bijoux porteurs d’espoir dans la pandémie actuelle de la COVID-19.

Depuis 13 ans, cette Drummondvilloise fabrique, à partir de verres taillés, superposés et fusionnés à la chaleur, de magnifiques bijoux pour femmes, par l’entremise de son entreprise Bijoux Cré-art.

À l’instar de millions de Québécois, Nancy Plourde subit les contrecoups de l’actuelle pandémie. Elle a dû mettre à pied ses six employés tout en étant confrontée à une baisse drastique de ses revenus, ses quelque 175 points de vente au Canada étant majoritairement fermés.

Étant d’ordinaire une femme positive et énergique, Mme Plourde s’est sentie déprimée.

«La première semaine, j’étais en déprime, ça ne m’arrive jamais. Vers la fin de la semaine dernière, je me suis ressaisie et je me suis rendu compte que j’avais tout ce qu’il faut pour faire des arcs-en-ciel. En fait, j’ai ressorti tous mes spaghettis (tiges de verre) que j’avais mis de côté il y a déjà quelque temps. J’avais changé de style pour offrir autre chose de différent et suivre les nouvelles tendances», confie-t-elle.

Elle s’est donc retroussé les manches et en deux jours, ni plus ni moins, Nancy Plourde a créé une collection de 15 bijoux aux couleurs de l’arc-en-ciel pour suivre le mouvement Ça va bien aller et ainsi chasser un tant soit peu la morosité ambiante.

«J’ai réussi à fabriquer une vingtaine de paires de boucles d’oreilles et une vingtaine de colliers variés, entre autres», indique-t-elle, fièrement.

Sa collection Ça va bien aller a été lancée lundi soir sur la page Facebook de son entreprise Bijoux Cré-art. Ses petits chefs-d’œuvre aux couleurs vives et attrayantes qui apportent chaleur et réconfort ont suscité tout un engouement.

«En l’espace de quelques heures, une trentaine de commandes étaient rentrées. Pour moi, c’est un record à vie, parce que normalement, je vends beaucoup plus en boutique et dans les musées. Je ne m’attendais pas à une telle ampleur, ça me touche beaucoup. C’est une belle grosse dose d’amour», exprime l’artiste.

Celle-ci assure qu’elle est amplement en mesure de suffire à la demande, même si elle continue à croître depuis.

«J’ai l’aide de ma fille qui a un baccalauréat en marketing. Elle s’occupe des médias sociaux de même de l’envoi des commandes. Ça m’aide vraiment beaucoup et on se complète bien. De plus, mon gros four et la quantité de matériel que j’ai en inventaire me permettent de fournir à la demande. J’ai assez de matières pour fabriquer des milliers de bijoux», laisse entendre la dynamique créatrice.

Si ses bijoux lui ont donné une bonne dose d’énergie pour mieux apprivoiser la crise, il est fort à parier qu’ils donneront un baume au cœur à plusieurs personnes.

(Photo gracieuseté)

Quelques mots sur l’artiste

Nancy Plourde a été hygiéniste dentaire pendant 16 ans avant de donner un tournant à sa carrière.

«Lorsque ma mère est décédée du cancer à l’âge de 58 ans, je me suis dit que la vie est trop courte pour attendre de faire ce qu’on aime et qu’on a toujours voulu faire. J’ai donc suivi un cours de vitrail et j’ai eu un coup de cœur. Je me suis rapidement mise à la création. J’ai appris beaucoup par moi-même. Mon premier point de vente a été la Grange des artisans», raconte-t-elle.

Un an plus tard, Nancy Plourde a quitté son emploi pour se consacrer uniquement à sa nouvelle passion.

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