ÉCONOMIE. Près de 14 000 travailleurs, répartis à travers quelque 500 entreprises, sont mis à pied aujourd’hui à Drummondville, estime Martin Dupont, directeur général de la SDED.
Le gouvernement de François Legault a en effet pris les grands moyens lundi pour enrayer la propagation du coronavirus en ordonnant la fermeture, à compter de minuit ce soir, de toutes les entreprises et commerces qui ne se trouvent pas sur la liste des services essentiels, qui comprend ceux liés principalement à la santé, à la sécurité, à l’alimentation, à la maintenance des infrastructures, aux services bancaires, et aux médias et télécommunications. Et ce jusqu’au 13 avril.
«On a environ 600 entreprises et industries à Drummondville, la majorité dans notre parc industriel, qui comptent 17 000 travailleurs. D’après mon évaluation rapide, environ 500 d’entre elles, jugées non essentielles, vont devoir mettre la clé dans la porte. Ça touchera environ 14 000 personnes», détaille le DG de la Société de développement économique de Drummondville, qui souligne que l’incidence sera très importante pour Drummondville.
«Le gouvernement Legault est ce qu’on appelle un gouvernement économique. Ces gens-là doivent avoir de très bonnes indications pour adopter ces nouvelles consignes d’une ampleur jamais vue. Chez nous, cela a comme effet de quasiment fermer notre parc industriel. On n’a pas le choix de s’y plier. Plusieurs employés et entreprises vont en souffrir énormément. Plusieurs petites entreprises ne passeront pas au travers», se dit d’avis Martin Dupont, qui a décidé hier de fermer les bureaux de la SDED.
«Mais, nous restons ouverts. Nous sommes en mode télétravail. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour aider notre monde. C’est du cas par cas. Depuis 13 heures lundi (précisément au moment de l’annonce de François Legault), nous avons tenté de parler à des entrepreneurs, mais ce n’est pas possible. Ils sont tous en gestion de crise. Une crise qui va durer longtemps, des mois certainement et peut-être même des années avant qu’on reprenne le dessus», avance-t-il. «C’est une récession mondiale, à la grandeur de la planète».
Selon lui, le rôle de la SDED sera, comme d’habitude, de créer les conditions favorables lorsque viendra le temps de la reprise.
«Nous planchons sur un plan de relance. Mais la reprise ne se fera pas à la même vitesse pour tout le monde. Pour le moment, il faut que les entreprises protègent leur trésorerie. Quand les clients ne payent plus, le danger est de perdre ses liquidités. Au bout du compte, il y aura une relance c’est certain. Il faut s’encourager en se disant que tout ça est temporaire», a fait valoir Martin Dupont.
