«Nous vous implorons de ne pas annuler ce qu’il reste d’année scolaire» (Tribune libre)

«Nous vous implorons de ne pas annuler ce qu’il reste d’année scolaire» (Tribune libre)
(Photo : Archives )

Lettre à M. François Legault, Premier ministre du Québec et à M. Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur

Monsieur le Premier ministre,
Monsieur le Ministre,

Nous, les directrices et directeurs des écoles du Québec, observons le courage de notre gouvernement et la solidarité des Québécois depuis le début de la crise actuelle. Nous sommes fiers de la mobilisation et des sacrifices dont font preuve les Québécois pour protéger la santé et le bien-être de leurs concitoyens, tout particulièrement de nos aînés, parce que nous les aimons, comme vous l’avez si bien dit.

Nous représentons la grande majorité des directions des écoles primaires et secondaires du Québec, publiques et privées.  Ensemble, dans ce même esprit de solidarité, nous vous implorons de ne pas annuler ce qu’il reste d’année scolaire au Québec et de nous permettre de mettre en œuvre une continuité de services éducatifs à distance durant la fermeture des écoles.  Toutes les études démontrent qu’une longue période d’inactivité scolaire a un impact négatif sur la réussite des élèves, particulièrement celle des élèves en difficulté. Imaginons l’impact de cinq mois ou plus, si nous laissons nos élèves à eux-mêmes sans le moindre accompagnement du système scolaire.

Nous avons été heureux d’apprendre que de premières mesures seraient officiellement mis en place pour l’apprentissage à la maison. Il est effectivement réalisable de mettre en œuvre une continuité de services éducatifs pour les enfants du préscolaire, du primaire et du secondaire d’ici la réouverture de nos écoles. Nos enseignants, orthopédagogues, techniciens en éducation spécialisée, etc., peuvent être mis à contribution pour mettre sur pied des formules créatives. Il ne faut pas laisser tomber les élèves du Québec. Si l’Ontario et d’autres juridictions à travers le monde peuvent le faire, nous en sommes aussi capables au Québec.  Cela est primordial pour la réussite de nos enfants.

Nous réalisons qu’il y aura des défis et des embûches, mais en en assurant des services éducatifs à distance cette année, en débloquant des fonds lors de la prochaine année scolaire pour venir en aide encore davantage aux élèves en difficulté d’apprentissage et en ajustant les programmes l’an prochain pour tenir compte de cette réalité, nous considérons que nous pouvons minimiser les risques d’échec et de décrochage qui pourraient être causés par cette crise exceptionnelle.

Avec des directives claires, laissez-nous faire preuve de leadership pédagogique et mobiliser nos équipes pour réussir ce défi. Nous offrons de collaborer ensemble, écoles publiques et privées de tous milieux, dans une mobilisation historique du système scolaire québécois pour le bien de nos enfants. Nous offrons de partager nos meilleures pratiques et nos plateformes pour qu’un enseignement à distance efficace puisse se réaliser.  Monsieur le premier ministre, nous sommes capables, ensemble, de relever ce défi.

Nous avons vu le gouvernement du Québec, le système de santé et la société entière se mobiliser pour protéger nos concitoyens et nos aînés parce que nous les aimons. Laissez-nous nous mobiliser à notre tour pour protéger nos élèves, nos enfants, parce que nous les aimons.

Hélène Bourdages, présidente
Association montréalaise des directions d’établissements scolaires

David Bowles, président
Fédération des établissements d’enseignement privé

Carl Ouellet, président
Association québécoise du personnel de direction des écoles

Nicolas Prévost, président
Fédération québécoise des directions d’établissement

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