Des stationnements plus verts

Des stationnements plus verts
Les nouvelles exigences prévoient pour tout projet nécessitant l’aménagement d’une nouvelle aire de stationnement de 25 cases et plus, la plantation d’arbres (Photo : Archives - L'Express)

DRUMMONDVILLE. La Ville de Drummondville apporte des changements réglementaires relatifs à l’aménagement des aires de stationnement à grande surface, dans le but de lutter efficacement contre les ilots de chaleur tout en améliorant la gestion des eaux pluviales et en agissant sur la sécurité des piétons dans un contexte de mobilité durable.

À la demande du conseil municipal, une réflexion a été menée par le service de l’urbanisme de la Ville concernant l’empreinte au sol des aires de stationnement, autant au centre-ville que dans les secteurs résidentiels multifamiliaux et commerciaux de grandes surfaces.

La Ville a mené une rigoureuse réflexion des tendances observées au Québec et a consulté les acteurs du milieu, ses services techniques ainsi que sept autres villes comparables. L’analyse de la situation a, entre autres, permis de mettre en évidence les importantes superficies minéralisées, dédiées tant à la circulation qu’au stationnement des véhicules automobiles, qui représentent près de 50 % de la superficie totale du centre-ville. À titre de comparaison, l’occupation au sol de l’ensemble des bâtiments représente seulement 18,5 % de la superficie totale du secteur.

Ainsi, dans un contexte de changements climatiques où Drummondville connaît de plus en plus d’épisodes de canicule rendant la chaleur inconfortable, particulièrement pour les citoyens les plus vulnérables, comme les jeunes enfants et les personnes âgées, l’absence de zones végétalisées devient problématique. En effet, les aires de stationnement, particulièrement au centre-ville, contribuent à la formation d’ilots de chaleur pouvant présenter des différences de température allant jusqu’à 10 °C entre l’ilot de chaleur et les autres zones du même milieu urbain. Comme l’observe l’Institut national de la santé publique du Québec, ces ilots ont un impact nocif sur l’environnement, mais aussi sur la santé humaine.

Parmi les bénéfices environnementaux, notons ceux associés aux pratiques de gestion optimale des eaux pluviales qui se retrouvent à plusieurs égards : dans la réduction des débits et des quantités de rejets à l’égout, dans le captage des sédiments avant l’infiltration, et dans l’économie de construction et d’entretien par rapport à un système conventionnel de gestion de l’eau de pluie.

Du point de vue de l’aménagement du territoire, il a été démontré que l’augmentation du nombre de stationnements allonge la distance entre les pôles d’activités, ce qui contribue à encourager davantage l’utilisation de la voiture et représente un frein à la densification du territoire, à la rentabilisation des infrastructures et à la mobilité durable.

Stationnements plus respectueux de l’environnement

Concrètement, les nouvelles exigences prévoient pour tout projet nécessitant l’aménagement d’une nouvelle aire de stationnement de 25 cases et plus, la plantation d’arbres offrant un meilleur recouvrement arborescent et un choix d’essences d’arbre plus variées, ainsi que des bandes gazonnées plus larges pouvant recueillir les eaux de surface.

Dans le même temps, la nouvelle réglementation instaure des assouplissements réglementaires, notamment quant à la largeur des allées de circulation et en offrant la possibilité d’aménager des cases de stationnement pour petits véhicules, une mitigation contribuant ainsi à la réduction de l’emprise au sol des stationnements.

Les nouvelles aires de stationnement de 13 cases et plus devront également être pourvues d’espaces réservés pour les vélos. (CGM)

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