«Il y a des PME qui ne passeront pas au travers» – Martin Dupont

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Par Jean-Pierre Boisvert
«Il y a des PME qui ne passeront pas au travers» – Martin Dupont
Martin Dupont, directeur général de la Société de développement économique de Drummondville. (Photo : courtoisie SDED)

ÉCONOMIE. «Il y a des PME qui ne passeront pas au travers», estime Martin Dupont, directeur général de la Société de développement économique de Drummondville.

Bien qu’il se réjouisse des mesures annoncées par le gouvernement fédéral ce matin, M. Dupont ne porte pas des lunettes roses face à la crise qu’il qualifie de majeure sur le plan économique.

«Je parle évidemment de certains petits commerces qui pourraient avoir de la misère à s’en remettre. La game est en train de changer. Ça se sent que c’est très au ralenti. Il y a en a qui ont perdu jusqu’à 80 % de leur chiffre d’affaires. Je pense que l’industrie touristique est fortement touchée. Je pense à des restaurants qui ferment et à des hôtels qui ne reçoivent presque plus de clients», a-t-il expliqué ce matin lors d’une entrevue téléphonique.

Selon lui, de nombreux employeurs connaissent des taux d’absentéisme importants au travail. «On attend de voir les impacts réels de cette crise dont on ne sait pas combien de temps elle va durer. Est-ce que ce sera quelques semaines ou plusieurs mois? On l’ignore. On gère cas par cas. Nous venons d’apprendre qu’une grosse organisation nationale a annulé un événement qui devait se tenir avec plus de 400 personnes au Centrexpo le 14 septembre. Si on est rendu à annuler des événements au mois de septembre, ça fait peur. Mais la SDED exercera une vigie constante afin de recueillir et d’appliquer les directives transmises pour éviter tous risques de santé à notre clientèle, ainsi qu’à nos employés. Et nous allons faire le maximum pour aider nos entreprises», a-t-il tenu à souligner.

«On voit par ailleurs qu’une entreprise comme Laboratoire Provence Canada (qui fabrique un gel antibactérien) est à la recherche d’employés. Ils embauchent immédiatement», a-t-il rappelé, ajoutant toutefois qu’il ne connaît pas d’autres entreprises qui sont dans la même situation.

Martin Dupont dit de plus espérer qu’on trouvera une solution pour les travailleurs étrangers temporaires (TET), provenant du Mexique et du Guatemala, qui viennent travailler dans le milieu agricole. Il faisait ainsi écho aux inquiétudes de l’UPA qui demande une exception au fédéral pour les quelque 16 000 travailleurs étrangers temporaires, faisant valoir qu’ils sont essentiels à la filière agroalimentaire québécoise. Plusieurs entreprises centricoises ont du travail à donner à ces travailleurs. Aux dernières nouvelles, il semble que des discussions se déroulent à ce sujet.

«Personne ne sait combien de temps ça va durer, mais je crois que d’ici une semaine, on saura si on s’en va dans la bonne direction», de conclure Martin Dupont.

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