«C’est plus fort que Noël» – Martin Ruel

Photo de Ghyslain Bergeron
Par Ghyslain Bergeron
«C’est plus fort que Noël» – Martin Ruel
Martin Ruel. (Photo : Ghyslain Bergeron)

CORONAVIRUS. Les images parlent d’elle-même. Des clients qui se ruent vers les tablettes des épiceries afin de faire des provisions en prévision d’une quarantaine obligatoire. Martin Ruel, propriétaire des trois marchés IGA de Drummondville, n’en revient pas : «C’est plus fort que Noël».

M. Ruel observe que c’est un peu la folie. «Je n’ai jamais vu ça et c’est comme ça dans les trois IGA. C’est l’enfer. On fait des budgets d’achat, mais là, les fournisseurs tentent de répondre à la demande», a-t-il indiqué.

Les produits prisés par les clients sont le papier de toilette, les aliments congelés, le cannage et tout ce qui est non périssable. Des livraisons sont effectuées tous les jours, mais l’épicier doit s’ajuster. «Le grossiste est dans le même bateau que nous. Il tente de plaire à tout le monde, mais les ratios vont devoir être revus à la baisse, c’est certain», a ajouté M. Ruel.

Chez IGA, depuis longtemps, des lingettes désinfectantes sont près des paniers à l’entrée de l’épicerie.

La chaîne d’alimentation a mis en œuvre plusieurs initiatives afin de protéger ses employés et les clients. «Toutes les stations de dégustation sont fermées. Les employés qui reviennent de voyage sont automatiquement mis en quarantaine et ne peuvent venir travailler. Y compris moi-même. Je devais aller en vacances à l’extérieur du pays, mais je vais rester ici pour mieux gérer la crise. Le nettoyage des paniers a toujours été mis à la disposition des clients, mais je peux vous dire que maintenant, ils en sont encore plus conscients!», a ajouté Martin Ruel.

Les congélateurs du IGA étaient vides en fin de journée jeudi. Les employés ont rapidement réglé la situation vendredi matin.

Pour le moment, les trois marchés IGA mettent les efforts nécessaires afin de répondre à la demande. «Il y a plus de monde sur le plancher. On est en surplus de personnel, mais il y a un manque de travailleurs. Nos jeunes employés sont à l’école, alors tout le monde y met du sien pour que le service soit à la hauteur. Au fur et à mesure que la crise va avancer, s’il n’y a pas d’évolution positive au niveau de la COVID-19, il y a des possibilités qu’on commence à manquer de «stock». Donc c’est certain que oui, c’est bien de faire de provisions à l’avance, mais il faut agir intelligemment», a expliqué M. Ruel.

Les autres épiceries

Même son de cloche auprès des gérants et directeurs des épiceries Métro, Super C et Maxi. L’achalandage est plus important et les inventaires baissent rapidement. Sylvain Auger, propriétaire franchisé du Métro des Promenades Drummondville, était au travail avec les employés. «Ça bouge. On a vu une augmentation des commandes à l’auto. Surtout auprès des personnes âgées. Reste à savoir jusqu’à quand on va pouvoir entrer dans les centres d’hébergement… », a-t-il affirmé en mentionnant que pour obtenir plus de détails, il fallait passer par le siège social.

La question qui revient le plus souvent auprès des épiciers est la suivante : «Allez-vous fermer?» Martin Ruel se fait rassurant. «On va suivre l’évolution. C’est comme le reste. On se prépare le mieux possible dans toutes les connaissances de cause que l’on peut avoir pour bien agir», a ajouté M. Ruel.

En point de presse ce midi, le premier ministre du Québec, François Legault, a assuré que toutes les épiceries continueront d’être approvisionnées.

Des tablettes vides chez Métro et Maxi.
Partager cet article