La «Clipper Race», une aventure enivrante pour Bertrand Hould

Jean-Claude Bonneau
La «Clipper Race», une aventure enivrante pour Bertrand Hould
Le 1er septembre dernier, le Drummondvillois Bertrand Hould a pris le départ de la Clipper Race Round the World 2019-2020, à bord du Qingdao. En participant à cette course autour du globe, il espère amasser 75 000 $ pour soutenir les travaux de recherche du Dr David Fortier du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke. (Photo : Gracieuseté)

VOILE. L’aventure se poursuit pour le Drummondvillois Bertrand Hould qui fait le tour du monde en participant à la Clipper Race Round the World 2019-2020. Membre de l’équipage du bateau Qingdao, Hould a pris la mer le 1er septembre dernier, à Londres, et devrait revenir au même endroit au milieu d’août.

Parmi les 63 membres du Qingdao, seulement neuf personnes feront le tour du globe au complet, dont Bertrand Hould. Deux raisons ont motivé le Drummondvillois à relever ce défi. En se lançant dans cette grande aventure, Hould voulait, d’une part, honorer la mémoire de son épouse qui est décédée en 2018 d’une tumeur au cerveau et, d’autre part, donner au suivant en faisant connaître les travaux de recherches du Dr David Fortin du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke. En parcourant les 75 000 kilomètres de la Clipper Race, Bertrand Hould espère récolter 75 000 $ (1 $ du kilomètre) qui seront remis à Cœur en tête, une fondation qui aide à financer les recherches sur le cancer du cerveau de Dr Fortin.

Déjà cinq étapes de franchies

Comme réparateur de voiles, Bertrand Hould travaille jour et nuit, souvent dans un espace très restreint. (Photo courtoisie)

Se disant en très bonne forme, Bertrand Hould et l’équipage du Qingdao ont complété, il y a quelques jours, la cinquième étape de cette dure épreuve autour du globe.

«Cette cinquième étape devait comporter trois courses et nous conduire de Whitesundays en Australie jusqu’en Chine où nous devions faire trois arrêts, soit à Sanya, à Zhuhai et à Qingdao.

La situation du coronavirus en Chine a toutefois entraîné une modification à notre itinéraire. Nos arrêts en Chine ont été annulés et la course, qui devrait se terminer à Sanya, a été détournée en cours de route vers Subic Bay aux Philippines. Toutes les courses en Chine ont été remplacées par des épreuves «aller-retour» à partir des Philippines, là où le coronavirus ne cause pas de problème, du moins présentement.

Il va sans dire que tout l’équipage était fort déçu de ne pas pouvoir aller à Qingdao, ville commanditaire de notre bateau. Nous étions attendus avec impatience et grande fierté là-bas. De nombreuses célébrations étaient prévues surtout que, depuis le début de la grande course, nous nous classons très bien.

La course réunit 11 bateaux et en sept épreuves, nous avons déjà six podiums. Nous avons gagné les épreuves de Punta del Este en Uruguay, de Cape Town en Afrique du Sud, de Fermantle en Australie et de Subic Bay aux Philippines, le 1er aller-retour Japon/Philippines. Nous nous sommes également classés 3e de Londres à Portemao au Portugal et 2e au Airliebeach en Australie», souligne Bertrand Hould.

Dans quelques jours, le Qingdao et les autres voiliers quitteront Subic Bay pour se rendre à Seattle, aux États-Unis. Cette traversée du Pacific Nord devrait durer entre 4 et 5 semaines, selon les conditions.

Bertrand Hould.

«Ce sera l’étape la plus longue et certainement la plus difficile. Le Pacific Nord est immense et on y retrouve des vents violents. Il faut s’attendre aussi à beaucoup de vent et à de hautes vagues. Donc, il sera difficile de rester au sec durant ce trajet», confie celui qui semble apprécier au plus haut point cette aventure unique.

Beaucoup de travail

Sur le Qingdao, comme sur tous les autres bateaux, ce n’est pas toujours une partie de plaisir et le temps libre est très limité. Comme chaque membre de l’équipe, Bertrand Hould s’est vu confier d’importantes tâches par son capitaine Chris Brooks.

«À chaque arrêt, il faut faire le nettoyage en profondeur de tout le bateau. De plus, comme c’est une course, on pousse le bateau au maximum de ses limites, ce qui entraîne de nombreux bris.

Comme je fais partie de ceux qui font toute la course (la circumnavigation du globe), j’ai choisi des responsabilités additionnelles. Je suis devenu le sail repair, celui qui est en charge de la réparation et de l’entretien de tout ce qui touche les voiles. On m’a confié un rôle très important, car les voiles c’est notre moteur. Plusieurs réparations doivent être faites en mer alors que le bateau tangue à 45 degrés et qu’on se fait secouer par les vagues. On doit même faire certaines réparations la nuit.

À titre d’exemple, lors de la dernière course, j’ai dû réparer en trois jours deux fois notre spinnaker no 2 qui avait plusieurs trous et déchirures (Code 2) et une fois notre spinnaker 3 (C3). J’ai dormi une heure ou deux, ici et là, durant ces journées. En fin de course, c’est la remise sur pied de notre Code 2 qui nous a permis de sauver notre première position, alors que notre code 3 s’est enroulé sur lui-même et autour d’un hauban. Au fil, nous avons réussi à devancer le bateau UNICEF qui, après 1600 milles nautiques, était à seulement deux milles derrière nous.

Des 63 membres d’équipage du Qingdao, seulement 9 feront le tour du globe au complet et Bertrand Hould est de ce groupe. Après la 5e étape, notre Drummondvillois était en excellente forme et affirmait apprécier au plus haut point son séjour en haute mer.

Avant de reprendre la course vers Seattle, j’ai trois jours de gros travail pour remettre en ordre notre spinnaker no 1. Celui-ci a fendu en deux et ses deux bordures ont été complètement arrachées sur les 3/4 de la voile qui fait plus de 300 mètres carrés. Il a été impossible de le réparer en mer; donc, il faut faire vite avant d’amorcer la 6e étape», précise un Bertrand Hould très heureux de nous donner de ses nouvelles.

En terminant, le Drummondvillois rappelle à ceux et celles qui aimeraient l’appuyer dans sa démarche qu’il est encore temps de faire un don à la fondation du CHUS. L’objectif étant toujours d’amasser 75 000 $, les intéressés peuvent aller sur la page Facebook «Bertrand Hould – Clipper 2019-20» ou encore sur le https://jedonneenligne.org/fondationchus/BERTRANDHOULD/

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