D’athlète à obèse… à sportif passionné

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Par Emmanuelle LeBlond
D’athlète à obèse… à sportif passionné
Jean-François Lemieux considère que sa chirurgie bariatrique a été bénéfique pour lui. (Photo : Alexandra Mailot)

MAGAZINE. «La détérioration, ça va vite quand tu ne t’occupes pas de toi». Ces paroles sont celles de Jean-François Lemieux qui a subi une chirurgie bariatrique à l’âge de 36 ans. Pesant à l’époque 400 livres, il a multiplié les tentatives de remise en forme, sans résultats concluants. Son opération s’est avérée un réel élan de motivation pour atteindre une vie active et équilibrée, à sa grande fierté.

Jean-François Lemieux a toujours été de nature sportive. «J’étais un ‘’hyperathlète’’ quand j’étais jeune. J’ai joué pendant dix ans au football et au basketball très compétitif. J’ai eu la distinction pour l’athlète de l’année, les cinq dernières années que j’étais au secondaire», raconte-t-il, avec un brin de nostalgie.

Sa position au football lui demandait une certaine carrure. «Au Cégep, j’étais sur la ligne défensive des Diablos. C’est là que j’ai atteint un poids de 300 livres à environ 20 ans. À ce moment-là, j’en étais content. J’étais quand même bâti. Oui, j’avais du gras, mais ce n’était pas grave. Je me déplaçais, j’étais capable d’être athlétique et de faire le travail qui m’était demandé. Ça me valorisait», témoigne-t-il avec sincérité. Le jeune athlète qu’il était ne surveillait pas ses portions de nourriture, ce qui l’a amené à négliger son alimentation.

Jean-François Lemieux pesait 400 livres lorsqu’il a été opéré. (Photo: Courtoisie)

Puis, Jean-François Lemieux a quitté sa vie académique pour se concentrer sur sa profession et sa famille. Il a toutefois conservé ses anciennes habitudes alimentaires, et ce, en mettant de côté sa santé.

«Vu que j’avais été un athlète, je n’ai jamais vu venir la sédentarité. Je ne me suis pas méfié de ça. Pourtant, j’avais des avertissements. Mes parents me disaient de faire attention», raconte-t-il.

Les années ont filé et son poids a augmenté. Au milieu de la vingtaine, Jean-François Lemieux a essayé de réactiver son corps physiquement, mais rien ne fonctionnait réellement. «Je suis quelqu’un d’intense. Je donnais un gros coup et je perdais 60 livres. Après ça, je reprenais tout parce que j’étais complètement épuisé au bout de ces trois mois-là», confie-t-il, avec un brin de découragement.

Dans ces moments d’exercices par intervalle, Jean-François Lemieux n’était pas à l’abri des blessures. Tendon d’Achille, chevilles et genoux; les maux s’accumulaient. Rien n’allait pour le mieux.

Le déclic d’une vie

À l’âge de 35 ans, Jean-François Lemieux pesait 400 livres. C’est une conversation avec son médecin de famille qui lui a ouvert les yeux. «Je lui ai demandé combien de patients de 60 ans et plus elle avait dans son pool. Elle m’a dit qu’elle avait plusieurs patients dans cette catégorie d’âge. J’ai répondu : ‘’combien as-tu de patients qui pèsent en haut de 400 livres?’’. Il y a eu un silence. J’ai eu un méchant choc», se remémore-t-il avec bouleversement.

Jean-François Lemieux a été envahi par l’émotion puisqu’il a réalisé qu’à ce rythme, il n’allait pas avoir la fin de vie qu’il désirait. Il a donc envisagé de se soumettre à la chirurgie bariatrique, malgré ses réticences initiales.

Un an a été nécessaire avant qu’il obtienne sa date d’opération, en 2016. Ce temps lui a donné l’occasion de se préparer mentalement.

Jean-François Lemieux se considère comme assez chanceux puisqu’il n’a pas eu de complications majeures reliées à son expérience. «J’ai eu la chance d’avoir un processus postopératoire normal, même qu’on pourrait qualifier d’excellent, soutient-il. Au cours des quatre premiers mois, j’ai perdu 100 livres.»

L’alimentation a joué pour beaucoup. «Toute ma vie, je vais devoir contrôler mes portions, c’est vraiment la suite intelligente de l’opération. Je dois faire attention à la vitesse que je mange et au choix des aliments», explique-t-il.

Jean-François Lemieux a renoué avec le sport depuis sa chirurgie. (Photo: Courtoisie)

La chirurgie bariatrique lui a donné le coup de pouce qui lui manquait autrefois. Entre autres, sa perte de poids l’a aidé à renouer avec ses anciens amours, soit l’entraînement et le basketball, tout en découvrant une nouvelle passion : le deck-hockey. «L’opération m’a redonné le goût de faire du sport. Avant, je n’avais plus de plaisir. Mes performances me décourageaient. Ça me détruisait moralement de me voir si faible et si peu athlétique», soutient celui qui a retrouvé son poids santé.

Lors de son parcours de remise en forme, quelques blessures ont refait surface, mais ce combattant ne se décourage pas pour autant. Il préfère se tourner vers le positif pour continuer à progresser. Jean-François Lemieux se rattache à sa motivation de départ. «Je veux bien vieillir en étant en forme et profiter de la vie, et c’est ça qui va arriver parce que je le veux», conclut-il avec un sourire radieux.

Qu’est-ce que la chirurgie bariatrique?

La chirurgie bariatrique (aussi appelée chirurgie métabolique ou chirurgie de perte de poids) offre des solutions chirurgicales aux patients qui souffrent d’obésité morbide. Le but est d’offrir à ces patients une grande variété d’options chirurgicales et du counseling pour déterminer quelle procédure correspond le mieux à leurs besoins

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