EAU. «Quand j’ai construit ma maison, en 2009, personne ne m’avait dit que la pression d’eau était faible. C’est en quelque sorte un vice caché», se dit d’avis Claude Pellerin, propriétaire d’une résidence dans le quartier Boisé de la Marconi.
Claude Pellerin déplore que la Ville de Drummondville n’ait toujours pas réglé le problème, qui perdure depuis plusieurs années déjà.
Il a fait tester à plusieurs reprises la pression dans sa demeure par des employés de la Ville de Drummondville. Elle oscille autour de 40 livres, selon ses dires. «Normalement, ça doit être autour de 60-70 livres», lance-t-il.
«Notre qualité de vie est diminuée. Quand je remplis un chaudron, c’est long. Mon système d’arrosage m’a coûté plus cher, car ça me prenait des morceaux spéciaux. On a une douche parapluie que l’on ne peut pas utiliser, énumère Benoit Martel, le colocataire de Claude Pellerin. Le lave-vaisselle est moins efficace, etc.»
Ces résidents de la rue Lapalme ne sont pas les seuls à vivre quotidiennement avec ces inconvénients. D’autres personnes de leur voisinage se sont également plaintes du problème à leur conseiller municipal, John Husk.
«Personnellement, ça ne nuit pas à ma qualité de vie, mais c’est vrai que la pression de la douche est plus basse et que l’eau du robinet coule moins vite dans la cuisine. C’était un peu dérangeant quand j’ai posé la tourbe sur mon terrain et qu’on devait l’arroser», fait savoir Yann Dupuis, qui habite la maison voisine. Ce père de famille a déjà interpellé M. Husk à ce sujet.
Alain Landry, qui réside sur la rue Volta, croit que la situation «est problématique». «C’est surtout entre 18h et 19h le soir. Je dois donner le bain à mes deux jeunes enfants et c’est très long le remplir. Le filet qui coule est gros comme un petit doigt», raconte-t-il.
Il a interpellé plusieurs fois la Ville à ce sujet. «On se fait répondre qu’il y a des études en cours. Au final, il n’y a rien qui bouge depuis des années. J’ai l’impression que la Ville n’en a rien à foutre», ajoute Alain Landry, qui craint que la construction de l’école primaire à l’entrée du quartier accentue le problème.
Les citoyens demandent une solution
La Ville de Drummondville reconnait qu’il y a un problème dans le secteur et elle a même étudié la possibilité d’implanter un surpresseur spécifiquement pour le quartier Boisé de la Marconi. Cette solution a finalement été rejetée.
«Les spécialistes au dossier ne sont pas convaincus que c’est la bonne solution, car cet équipement pourrait potentiellement causer des répercussions dans les secteurs environnants, dont le quartier Saint-Philippe où la pression est aussi plus basse que la moyenne. Il est nécessaire de trouver une solution globale qui ne créera pas de nouveaux problèmes. La situation est complexe», a écrit en décembre 2019 John Husk, conseiller du district 5, dans un courriel adressé à Claude Pellerin.
D’après ce même courriel, la Ville aurait prévu les budgets nécessaires pour continuer la recherche de solutions en 2020.
Elle a également tenu une soirée d’information le 10 février dernier, au sujet de la pression de l’eau desservie dans le quartier. Selon M. Pellerin, une quinzaine de citoyens étaient présents.
«Il n’y aura pas de solution de sitôt. Ce qu’on a compris à la suite de cette rencontre, c’est que l’on doit installer un surpresseur d’eau individuel et adjacent à notre maison», souligne Claude Pellerin.
Il a d’ailleurs demandé une soumission à une entreprise de la région qui fait ce genre d’installation. «Avec la pose du surpresseur, ça nous reviendrait à près de 2500 $, explique-t-il en montrant la soumission à L’Express. On paie nos taxes comme tout le monde, je ne pense pas que c’est à nous de payer ça. À long terme, il faudra aussi débourser pour l’entretien».
Alain Landry est du même avis : «Si la solution est que l’on installe un surpresseur sur nos maisons, la Ville devrait supporter les coûts».
Cibler la problématique
À la Ville, L’Express a pu s’entretenir avec Jean-François Daigle, directeur du Service de l’ingénierie, qui explique qu’il faut d’abord cibler la problématique avant d’identifier la meilleure solution.
«Depuis 2009, nous avons reçu neuf requêtes au sujet de la basse pression d’eau dans ce secteur, quelques-unes ayant été rédigées par la même personne, et nous avons effectué des études pour identifier le problème alors que d’autres sont en cours. Le premier constat est que la pression est conforme. Elle est de 45 livres, selon ce que l’on a pu vérifier. Elle est de 40 à 80 livres en général à Drummondville. Nous continuons à investiguer, car il est important de bien cibler la problématique avant d’appliquer la solution la plus avantageuse», a indiqué M. Daigle.
Selon lui, il y a quelques hypothèses, mais le Service de l’ingénierie tient à faire les validations nécessaires avant de s’avancer. Questionné sur la pertinence d’ériger un supresseur dans ce secteur, M. Daigle a répondu que c’était l’une des solutions qui pourraient être considérées.
En ce qui concerne les répercussions que pourra avoir sur la pression de l’eau l’arrivée de l’école primaire dans le secteur du Boisé de la Marconi, l’ingénieur municipal a souligné qu’après avoir fait des vérifications, une baisse de pression n’est pas attendue.
M. Daigle a ajouté que son service sera de retour sur le terrain vers la fin du printemps et, suivant les plus récentes études, sera en mesure de savoir à quoi s’en tenir l’automne prochain.
Le journal a offert lundi matin au conseiller municipal John Husk d’apporter son point de vue dans ce dossier, mais il n’a pas encore été possible de l’obtenir.
Avec la collaboration de Jean-Pierre Boisvert