Blocus ferroviaire : les agriculteurs de la région sur la corde raide

Blocus ferroviaire : les agriculteurs de la région sur la corde raide
Le blocus ferroviaire a déjà des répercussions dans le milieu agricole du Centre-du-Québec. (Photo : Ghyslain Bergeron)

TRAIN. Le milieu agricole ne vit pas encore une situation d’extrême urgence à cause du blocus ferroviaire qui sévit à travers le Canada. Toutefois, chaque journée qui passe est cruciale.

C’est ce qu’a fait savoir André Lamontagne, ministre de l’Agriculture des Pêcheries et de l’Alimentation et ministre responsable du Centre-du-Québec, lors d’un point de presse tenu vendredi après-midi à Drummondville.

L’approvisionnement en propane, une ressource essentielle pour chauffer des établissements où l’on retrouve des animaux, inquiète le milieu agricole.

«On n’est pas dans une situation d’extrême urgence. Par contre, pour chaque journée qui passe, c’est de la précarité qui s’introduit dans le système», a laissé entendre André Lamontagne.

Des 3200 entreprises agricoles de la région, 450 utilisent le propane comme source de combustible pour le chauffage. «Le Centre-du-Québec est l’une des régions dominantes de la production animale, principalement au niveau de la volaille et du porc», a-t-il souligné.

Le bien-être animal sera priorisé

Le gouvernement du Québec assure que le bien-être animal sera priorisé. «Une mission énergie a été déclarée au Québec. Tout ce qui touche le bien-être animal a été placé en priorité en termes de rationnement et de distribution», a expliqué M. Lamontagne.

Depuis plus de 15 jours, le réseau ferroviaire est perturbé partout au Canada par des manifestants qui appuient la nation wet’suwet’en, une communauté autochtone du nord de la Colombie-Britannique. Celle-ci s’oppose au gazoduc Coastal GasLink qui passerait sur leurs terres ancestrales.

Selon le ministre Lamontagne, cette situation «ne peut plus durer et elle doit être réglée». «On implore le gouvernement fédéral d’agir et faire en sorte qu’il y ait une résolution à ce conflit», a lancé M. Lamontagne.

André Lamontagne et Daniel Habel.

Des airs de novembre

Ce blocus ferroviaire rappelle la grève des employés du Canadien National survenue en novembre dernier et qui a entraîné son lot de conséquences dans le domaine agricole. Les agriculteurs avaient également été privés de propane, une ressource qui était nécessaire à ce moment pour le séchage des grains.

«Avec ce que l’on a vécu l’automne passé, on sait qu’une fois le conflit réglé, ça peut prendre des semaines avant d’être capable de rétablir l’approvisionnement. Cette crise nous avait aussi révélé qu’on n’a pas une grande capacité de stockage du propane au Québec», a fait savoir André Lamontagne.

«Chaque jour qui passe vient augmenter notre degré d’inquiétude. On semble nous indiquer que pour la prochaine semaine, il y a encore des stocks disponibles. Il n’y a pas eu d’élément nous permettant de dire qu’il y a une situation de crise», a ajouté Daniel Habel, président de l’Union des producteurs agricoles au Centre-du-Québec. Ce dernier interpelle également Justin Trudeau pour qu’il règle cette situation le plus rapidement possible.

Le premier ministre du Canada a tenu un point de presse quelques minutes après celui d’André Lamontagne. Justin Trudeau, qui a montré des signes d’impatience, dit avoir tenté de dialoguer avec les leaders autochtones, et ce, sans succès. Il a donné le feu vert à une intervention policière.

«Les barricades doivent maintenant être démantelées et les injonctions respectées», a-t-il déclaré devant la nation.

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