Drummondville veut réduire ses émissions de GES

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Par Marilyne Demers
Drummondville veut réduire ses émissions de GES
À Drummondville, le transport routier représente le plus grand générateur d’émissions de gaz à effet de serre. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ENVIRONNEMENT. Drummondville vise une réduction de ses émissions de gaz à effet de serre (GES). Il faudra cependant attendre la fin de 2020 pour mesurer l’impact de ses actions sur la planète. 

Un portrait réalisé en 2009 dans le cadre du programme gouvernemental climat municipalités estimait les émissions globales de Drummondville à près 370 000 CO2, ce qui n’inclut toutefois pas les émissions des secteurs résidentiels, commerciaux et industriels.

Les émissions de GES du secteur collectif étaient estimées à environ 363 400 CO2. Sans surprise, la principale source provenait du transport routier, soit à 96 %. La gestion des matières résiduelles s’élevait à 4 %.

Le secteur corporatif, c’est-à-dire les opérations municipales, se situait à un peu plus de 6 000 CO2. À ce moment-là, le traitement des eaux usées, la gestion de l’eau potable, l’opération des véhicules motorisés, les bâtiments, la climatisation et l’éclairage public représentaient 88 % des émissions de GES dans ce secteur.

Il aura fallu six ans après la réalisation de cet inventaire pour qu’un plan d’action soit mis en place à Drummondville. Celui-ci n’a jamais été présenté au grand public. Les élus municipaux ont cependant été interpellés sur la question par le citoyen Daniel Fortin lors de la séance du conseil municipal du 20 janvier.

Dans son plan d’action élaboré en 2015, Drummondville s’est donné comme objectif de réduire de 2 % ses émissions globales d’ici l’année 2020, excluant le transport routier collectif. La Ville visait la réduction de 5 % des émissions de GES liées à ses activités.

«Il faut voir ce plan d’action comme une première prise en charge. C’était la première fois que la Ville adoptait un plan de réduction des émissions de GES. La Ville était ailleurs, la population aussi. Le but, c’est qu’en 2021, la Ville adopte un nouveau plan d’action avec un nouvel objectif», fait savoir John Husk, conseiller du district 5.

Vu l’urgence climatique, plusieurs villes souhaitent réduire leurs émissions de GES. À titre d’exemple, la Ville de Montréal cible une réduction de 55 % d’ici 2030.

Opérations municipales
Depuis 2015, des actions ont été prises afin de réduire les émissions de GES reliées aux opérations municipales. «On s’est concentré à se faire les dents sur ce qu’on est capable de contrôler. Plusieurs actions ont été insérées dans la planification stratégique en 2017. Dans le secteur corporatif, 80% des initiatives ont été réalisées ou le seront d’ici la fin du plan d’action», indique John Husk.

Des modifications ont été apportées aux bâtiments municipaux, notamment en ce qui concerne la conversion de l’éclairage au DEL, le chauffage et l’isolation. Le plan d’action suggérait également l’achat de véhicules électriques et hybrides à moyen terme.

Quant au traitement des eaux usées et la gestion de l’eau potable, la vérification des gouttières ainsi que l’automatisation des toilettes et des lavabos font partie des actions réalisées.

Pollution automobile
Bien que la Ville ait décidé de concentrer ses efforts sur la réduction des émissions de GES reliés à ses opérations, des actions ont été ciblées dans le secteur collectif.

Pour s’attaquer aux enjeux touchant le transport routier, il a été suggéré de réaliser un plan de mobilité durable. Celui-ci a été adopté à l’automne dernier. «Si on veut réduire les émissions de GES, il faut faire en sorte que les gens délaissent leur voiture pour d’autres modes de transports, que ce soit la marche, le vélo, le covoiturage ou le transport en commun», avance John Husk.

À Drummondville, les déplacements vers le travail sont effectués à 89 % en auto solo. «Les gens utilisent leur voiture en raison de la façon dont l’urbanisme est fait. Plus ils demeurent loin des services, plus ils utilisent leur voiture pour se déplacer. La densité d’occupation du territoire n’est pas assez grande pour faire passer le transport en commun», soutient-il.

C’est pourquoi la Ville veut implanter un réseau structurant. Il s’agit d’une façon de développer le transport en commun où il y a un potentiel de densification. «Le but, c’est que le transport en commun soit tellement attractif, qu’il attire le développement à proximité», explique John Husk.

Cette façon de faire permettrait également de réduire l’étalement urbain et ainsi diminuer la pollution de l’air due à la hausse du trafic automobile, en plus de freiner le déboisement pour permettre des projets immobiliers.

La Ville a octroyé un contrat de 55 000 $ en janvier dernier pour réaliser une étude liée à la création d’un réseau structurant. «Le contrat actuel de transport en commun se termine en 2023. D’ici là, il faut notamment repenser les parcours, les types d’autobus et la fréquence des passages», fait savoir le conseiller municipal.

Pour ce qui est de la réduction du volume de matières résiduelles, la Ville vante les efforts réalisés au cours des dernières années. John Husk souligne notamment la mise en place de la collecte des matières organiques des industries, commerces et institutions en 2018, notamment présente aux Promenades Drummondville et à l’hôpital Sainte-Croix.

Un nouvel inventaire des émissions de GES sera réalisé en 2021 pour mesurer l’impact des actions qui ont été mises en œuvre au cours des dernières années à Drummondville.

D’ici là, la Ville élaborera un plan d’adaptation aux changements climatiques. Récemment, un contrat de 65 000$ a été octroyé pour des services d’accompagnement. Ce nouveau plan sera présenté en 2021.

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