À 16 ans, il devient son propre patron

À 16 ans, il devient son propre patron
Enrick Basaneze a trois entreprises : Prône, Broderies E. B., GB Vinyl ainsi qu’un immeuble à revenu.  (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Enrick Basaneze n’avait pas envie d’obéir aux ordres d’un supérieur. Alors qu’il était âgé d’à peine 16 ans, il a pris la décision de devenir son propre patron. Deux ans plus tard, il possède trois entreprises et un immeuble à revenus en plus d’étudier en Gestion de commerces au Cégep de Drummondville. Ce jeune défie les normes de l’entrepreneuriat.

Quand on demande à Enrick Basaneze pourquoi il s’est lancé en affaires, sa réponse est simple : la liberté.

«La liberté, c’est ce qui m’importe vraiment. Je ne suis pas capable de me faire contrôler. Par-dessus tout, je dois pouvoir gérer mon temps. On en a tellement pas assez dans une vie que je veux le contrôler moi-même. Si j’ai envie d’aller en week-end dans un chalet, je veux être capable de le faire, relate-t-il. D’ailleurs, je suis le seul dans ma gang qui a autant de liberté, car les autres ont des boulots d’étudiant».

«Vous pouvez demander à tous ceux qui me connaissent et ils diront tous la même chose; je ne peux pas avoir de patron», ajoute-t-il.

Lorsqu’il était en cinquième secondaire, Enrick Basaneze a transformé sa passion pour la mode en une idée d’entreprise.

«À cette époque, beaucoup de gens se faisaient juger à cause de leur style vestimentaire. Je suis parti avec l’idée de vouloir réunir toutes les personnes qui ont une façon différente de se vêtir ou même de penser», révèle-t-il. Pour obtenir son diplôme, il devait mettre sur pied un projet personnel. Il a fait d’une pierre deux coups en créant une marque de vêtements. C’est ainsi que sa première compagnie, Prône, a vu le jour.

Enrick Basaneze a 18 ans aujourd’hui.

«J’ai vendu les vêtements en prévente afin de pouvoir en financer la fabrication. Je me promenais dans les classes à Jeanne-Mance et je vendais. J’ai réussi à faire 5000 $ de chiffre d’affaires. Je ne me suis gardé aucune cent. J’ai tout réinvesti pour que ça devienne sérieux, par exemple avec un site web. Après ça, ça a juste blow up (exploser)», laisse-t-il tomber.

D’ailleurs, à l’automne dernier, Enrick Basaneze a sorti une nouvelle collection nommée 77663, ce qui signifie Prône avec les chiffres d’un téléphone.

«Cette collection est là pour se remémorer que, sans toute cette technologie, nous sommes des êtres libres, capables de créer notre destinée et notre chance, de construire notre monde et d’aller l’explorer sans que ça soit compromis par nos propres progrès technologiques», explique-t-il.

L’entrepreneuriat dans le sang

Enrick Basaneze a ensuite démarré deux autres entreprises, les Broderies E. B. et GB Vinyl. Et chaque entreprise qu’il a mise sur pied est issue d’une idée bien précise. «Par exemple, ma compagnie de broderie sert pour mes vêtements. Je ne fais jamais quelque chose qui ne m’apporte rien», lance-t-il.

Il est également copropriétaire d’un immeuble à revenus, depuis quelques mois. «J’ai toujours grandi là-dedans (l’immobilier), car mon père possède plusieurs portes. Je comprends le concept et ce que ça peut me rapporter pour mes autres business. Ce projet-là, c’est un levier financier pour moi. Quand je paie une hypothèque, je me crée une marge et je vais pouvoir réemprunter pour ensuite réinvestir», explique-t-il avec l’agilité d’un homme d’affaires d’expérience.

Quand il parle d’entrepreneuriat, Enrick Basaneze a les yeux qui pétillent, et ce, malgré les embuches qu’il rencontre.

«La panne d’électricité — causée par la tempête automnale — c’est la pire chose qui pouvait m’arriver.  Je devais broder des vêtements pour lancer ma nouvelle collection. Puis, des fournisseurs n’ont pas pu me livrer certaines pièces. J’avais prévu des séances photo cette fin de semaine là et je n’ai pas pu les faire, raconte-t-il. Bref, c’est le genre de défis que j’ai, mais c’est plaisant. Ce n’est pas comme si je travaillais pour une compagnie et que je devais gérer les problèmes de mon boss. Ce sont mes propres défis».

Il doit aussi concilier travail, études et implication sociale. «J’avoue que je manque parfois quelques cours et que j’allège mes sessions pour y arriver. Plus ça avance, plus mes entreprises me prennent de l’énergie et du temps. Malgré tout, j’aime aller au cégep», souligne celui qui est également impliqué au sein du Club entrepreneur étudiant du Cégep de Drummondville.

On pourrait croire que rien ne l’arrête, et c’est peut-être vrai! Pour les prochains mois, Enrick Basaneze souhaite «placer ses pions stratégiquement». «J’essaie de ratisser mon travail, pour mieux gérer mon horaire. Je place mes trucs pour que mon temps soit investi dans les bonnes choses», conclut-il.

Sans aucun doute, la communauté d’affaires de Drummondville n’a pas fini d’entendre parler de ce jeune entrepreneur.

 

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