Vivre avec un microcochon

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Par Michael Deetjens
Vivre avec un microcochon
Lila. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Lila vient à peine de fêter ses 5 ans. Sociable et enjouée, elle vit avec sa nouvelle famille adoptive depuis bientôt 1 an. Partout où elle passe, elle fascine. C’est que Lila n’est pas comme les autres. Elle est petite, trapue et s’exprime en grognant. Lila est en fait… un microcochon!

Nous sommes allés la rencontrer dans sa demeure de Saint-Cyrille-de-Wendover. Sa «maman», Jane Lambert, est une des rares propriétaires de microcochons de la région. «Pour plusieurs raisons, je ne pouvais pas avoir de chats ou de chiens. J’ai entendu parler des microcochons et je me suis dit, pourquoi pas?», raconte-t-elle.

La première chose qui saute aux yeux à la vue de Lila est bien sûr sa petite taille. Alors que les cochons «conventionnels» peuvent peser plus d’une tonne, un microcochon pèsera entre 35 et 70 livres et ne dépassera pas la taille d’un petit bouledogue.

On dit souvent que les chiens ressemblent à leurs maîtres. Jane est d’avis que le dicton s’applique également aux microcochons. «Mes amis me disent que j’ai une tête de cochon», lance-t-elle à la blague.

Lila et sa maîtresse Jane Lambert. (Photo: Ghyslain Bergeron)

Petite, mais intelligente

Malgré son gabarit miniature, Lila fait preuve d’une grande vivacité d’esprit. «Un microcochon, c’est aussi intelligent qu’un enfant de 4 ans. Ça aime jouer, être stimulé et apprendre de nouvelles choses. Par exemple, il va aimer essayer de deviner où se cache une balle sous des verres renversés», explique Mme Lambert.

Il peut même user de son intelligence pour manipuler son maître. «Si on plie une fois à ses demandes, il va s’en souvenir et toujours essayer de tester et repousser nos limites. Il faut rester ferme», ajoute-t-elle.

Jane nous prévient que ces charmants petits cochons peuvent se montrer rancuniers. «Il faut éviter à tout prix de les chicaner avec des tapes ou des coups. Ils ont une super mémoire. Ils ne te feront plus jamais confiance».

Pour communiquer ses états d’âme, le cochon miniature dispose de plus d’une vingtaine de vocalises. «Il va faire un son particulier s’il a faim, s’il boude, s’il est content», informe-t-elle.

Les cochons sont souvent perçus comme des animaux sales et peu raffinés. En vérité, c’est tout le contraire. «Il peut apprendre à faire ses besoins dehors comme un chien ou dans une litière comme un chat», explique la maîtresse de Lila. Celle-ci n’hésite pas à grogner pour demander à aller au petit coin.

Les microcochons ont la cote

Valérie Larose, propriétaire de l’élevage Microcochons et compagnie, constate que ces petits animaux gagnent en popularité. «Les demandes viennent de partout : Drummondville, Abitibi, Montréal et même de l’Europe. Il y a une liste d’attente pour ceux qui veulent s’en procurer», affirme l’éleveuse située à L’Avenir.

Jane est bien placée pour remarquer la fascination engendrée par ces petites bêtes. «Quand je me promène dehors avec mon cochon, les gens m’arrêtent souvent. Ils sont intéressés à le flatter et veulent en savoir plus».

Bonne nouvelle pour les personnes allergiques aux animaux, les cochons miniatures sont hypo allergènes. Ils ne provoquent aucune réaction allergique.

C’est du sérieux

Même s’ils paraissent adorables, on ne s’improvise pas propriétaire de mini cochons. «Plusieurs veulent en avoir, mais sont-ils prêts à investir le temps et l’argent nécessaires», se questionne Mme Lambert.

Lila. (Photo Ghyslain Bergeron)

Selon ses caractéristiques, un cochon miniature coûterait entre 500 $ et 2000 $, peut-on lire sur le site internet de Microcochons & compagnie.

Claustrophobes de nature, ils détestent être en cage. Il est recommandé de leur réserver une pièce à eux, où ils peuvent jouer et se dégourdir les pattes.

Même s’ils sont voraces, ils ont un estomac fragile. Ils doivent éviter, entre autres, de «manger de la neige, des feuilles de carottes, de la rhubarbe et des patates crues», prévient Jane. L’utilisation d’une moulée spécifique évitera bien des ennuis.

Avant de songer à devenir l’heureux propriétaire d’un cochonnet, il est important de se rappeler le conseil de Mme Larose : «Un mini cochon, c’est comme avoir un enfant de 4 ans, mais pendant 15 ans!»

Les acheteurs potentiels doivent rester vigilants. De faux cochons miniatures sont régulièrement mis en vente en ligne. Nombreux sont ceux qui ont vu leurs minicochons devenir beaucoup plus imposants que prévu. Au Québec, il y a deux élevages officiels : l’Élevage cochons miniatures (Saguenay) et Microcochons & compagnie (L’Avenir).

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