Une famille guidée par le vent

Une famille guidée par le vent
La famille a particulièrement apprécié San Francisco. (Photo : gracieuseté)

MAGAZINE. Les Labarre ont quitté Drummondville à la mi-octobre en direction de la côte Ouest des États-Unis. Depuis, ils vivent sur la route, guidés par le vent et l’aventure… Ils n’ont pas l’intention de rebrousser chemin de sitôt. Portrait d’une famille nomade.

Marie-Joëlle Navert et Dominic Labarre et leurs deux enfants, Florence et Elliot, partagent désormais un espace de vie à bord d’un véhicule récréatif — un VR — qui leur sert de maison.

Leur quotidien se résume à passer du temps en famille, voyager et explorer mille et un lieux. Depuis leur départ du Québec, ils ont traversé les États-Unis pour ensuite remonter jusque dans l’Ouest canadien, près de Vancouver, où ils passent l’hiver. Ils souhaitent revenir dans la belle province au cours de l’été 2020 puis visiter le Mexique, à l’hiver 2021. Toujours dans leur VR de 33 pieds. D’ailleurs, leur «grosse bibitte» est équipée de toutes les commodités essentielles telles qu’une cuisine, un ensemble laveuse et sécheuse et des lits pour tout le clan.

Le pont Golden Gate, à San Francisco, où se trouvait la famille nomade lors de l’entrevue avec L’Express Magazine.

Lorsque L’Express Magazine a joint, via Facebook, la famille Labarre, elle était rendue près du pont Golden Gate, à San Francisco. Le fort vent de la côte Ouest américaine entrecoupait la conversation.

«La routine et le quotidien, ça ne nous convenait pas nécessairement en tant que famille. On avait aussi le goût de l’aventure, de voyager et de passer du temps ensemble», lance Marie-Joëlle Navert, en expliquant la décision de tout laisser derrière afin de partir à la découverte du monde.

Pour en arriver à entrer leur vie dans quelques boîtes, ils ont dû se départir de plusieurs biens matériels. «On s’est débarrassé de tout ce dont on n’avait pas réellement besoin. L’idée d’être une famille nomade est un projet qui date, donc on l’a fait graduellement. Aujourd’hui, tout ce qu’on possède est dans le VR», précise la mère de famille.

Bien que de se départir de ses objets peut sembler être une tâche impensable pour certains, les Labarre n’ont pas eu trop de difficultés. «C’était un peu plus difficile pour les enfants. Il faut apprendre à se détacher des objets, mais une fois que cela est fait, l’exercice est juste bénéfique. Et c’est surprenant ce qui peut entrer dans un VR. Au final, on ne s’est pas limité tant que cela», souligne-t-elle.

Florence, 11 ans, et Elliot Labarre, 16 ans, en visite à San Francisco.

Nomade

Lorsqu’elle est en route vers sa prochaine destination, la famille nomade en profite pour réaliser des tâches du quotidien comme faire le lavage, le ménage ou encore la cuisine.

«Il n’y a pas deux journées pareilles, c’est ce qui fait la beauté de la chose. Quand on arrive dans un endroit à visiter, on peut en profiter pendant trois ou quatre jours», raconte Marie-Joëlle. Celle-ci fait l’école à la maison à Florence et Elliot, qui sont âgés respectivement de 11 et 16 ans.

«Je suis chanceuse, car j’ai deux enfants qui apprennent vite. Nous avons besoin d’environ une heure par jour pour équivaloir à une journée d’école. Quand ils étudient, ils sont très concentrés et ils le font avec plaisir», rapporte-t-elle.

Questionnée à savoir comment une famille peut arriver à subvenir à ses besoins selon ce mode de vie, Marie-Joëlle explique : «Nous n’avons pas de loyer ou d’hypothèque à payer. Ça ne nous prend donc pas une énorme rentrée d’argent pour vivre. La plupart des familles qui adoptent ce mode de vie ont réussi à se créer un emploi sur internet». C’est d’ailleurs ce qu’a entrepris le couple en lançant une agence de marketing qui offre différents services numériques.

Pour économiser, le clan essaie également d’éviter les restaurants, les attrape-touristes et de payer pour un camping. «C’est un de nos plus grands défis de trouver une place pour dormir, car on se stationne dans des endroits gratuits. On se demande parfois si on va se faire réveiller par des policiers au milieu de la nuit», raconte-t-elle, amusée par la situation.

Malgré les défis du quotidien et l’ennui de leurs proches, les nomades n’ont pas l’intention de changer quoi que ce soit à leur mode de vie. «Plus on expérimente cette façon de vivre, plus on se dit que c’est ce que l’on veut adopter à long terme», assure Marie-Joëlle.

Maintenant habitués à la liberté que leur procure cette nouvelle aventure, les Labarre ne pourraient s’en passer.

Les Labarre réussissent la majorité du temps à trouver un stationnement pour garer leur VR, évitant ainsi des frais de camping.
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